Alors que Paris, Brest ou encore Lille se sont réveillées hier sous la neige et que la saison hivernale se poursuit en station, nous vous emmenons au soleil, à plus de 7 000 km de la métropole, sur l’archipel des Saintes en Guadeloupe, où nous sommes allés à la rencontre des gendarmes de la Brigade territoriale autonome (BTA) de Terre-de-Haut.

Situé dans la mer des Caraïbes, l’archipel des Saintes est composé de deux îles principales habitées, Terre-de-Haut (1 750 habitants) et Terre-de-Bas (1 109 habitants). Si la BTA, dépendant de la compagnie de gendarmerie départementale de Saint-Claude (Basse-Terre), est implantée à Terre-de-Haut au cœur de la baie de Marigot, elle dispose également de locaux de service à Petites Anses, sur l’autre île. Quatre sous-officiers et un gendarme adjoint volontaire y résident en permanence et sont renforcés par un gendarme mobile.

PSQ et prévention

La baie des Saintes est l’une des plus belles baies du monde et la saison touristique bat son plein actuellement. La journée des gendarmes de la BTA de Terre-de-Haut est donc rythmée par les arrivées des navettes maritimes des bateaux de plaisance et des croisiéristes. Si de nombreux locaux vont s’approvisionner sur Basse-Terre ou Grande-Terre, les touristes sont également au rendez-vous ! Pas moins de 83 bateaux de croisière vont jeter l’ancre dans la baie des Saintes jusqu’à la fin avril, acheminant jusqu’à 4 000 touristes pour les journées les plus denses.

Sur les sites touristiques, comme le Fort Napoléon, les plages ou au gré des sentiers de randonnée, les gendarmes Saintois saisissent toutes les occasions de dispenser de nombreux conseils aux touristes. Pour les gendarmes de la BTA, la police de sécurité du quotidien est plus que jamais d’actualité.

Recherche de renseignement, prévention routière à l’égard des nombreux usagers de scooters et véhicules de location, surveillances des plages mais aussi contrôle des activités touristiques… les missions des gendarmes sont diverses et variées et concourent à la sécurité de tous. En effet, les conseils prodigués par les gendarmes ne sont pas seulement réservés aux touristes ! Un véritable réseau s’est formé sur les deux îles et les gendarmes en connaissent quasiment tous les acteurs locaux. Que ces derniers soient pêcheurs, commerçants, hôteliers, restaurateurs ou loueurs, tous sont en contact permanent avec les six gendarmes de l’île. Le gendarme adjoint de l’unité, originaire de la Guadeloupe, est en mesure de comprendre toutes les conversations en créole. « Un atout pour résoudre les conflits ! », selon ses collègues.

Les gendarmes œuvrent sur terre mais aussi en mer, puisque tous les sous-officiers sont qualifiés Pilotes d’embarcation gendarmerie (PEG) et Pilotes d’embarcation surmotorisée (PES). Formés par la brigade nautique de Pointe-à-Pitre, ils effectuent à bord de leur embarcation des missions normalement dévolues aux brigades nautiques. Ainsi, ils n’hésitent pas à contrôler le matériel des plaisanciers, l’équipement de sécurité à bord des embarcations ou relever des infractions concernant les atteintes à l’environnement ou à la réglementation spécifique de la pêche ou de la plongée.

S’adapter aux contraintes de l’insularité

Outre les missions de prévention et de PSQ, les gendarmes de la BTA de Terre-de-Haut font face aux mêmes problématiques que leurs collègues de métropole lors de leurs interventions. Ainsi, bagarres sur fond d’alcool, détentions de stupéfiants, procédures relatives à du travail clandestin ou des étrangers en situation irrégulière provenant de l’île voisine de la Dominique font partie du quotidien des gendarmes, même si la délinquance est moins forte que sur l’île de la Guadeloupe.

Ils font également face à certaines problématiques propres à Terre-de-Haut, comme les accidents d’aéronefs touristiques. En effet, la seule piste de l’île faisant 400 m de long, il faut détenir un brevet spécifique pour s’y poser. Les gendarmes veillent ainsi, entre autres, au respect de cette réglementation.

Si le cadre de travail est paradisiaque, les gendarmes de Terre-de-Haut reconnaissent que la double insularité de la commune présente parfois des difficultés. Par exemple, le moindre dépannage d’un véhicule de service entraîne toute une organisation logistique avec Grande-Terre. Au-delà du cadre professionnel, ce sont toutes les familles qui doivent s’adapter aux contraintes géographiques et parfois même aux phénomènes naturels, comme l’activité sismique ou cyclonique. Les gendarmes se souviennent que lors du passage de l’ouragan Maria, isolés, ils avaient pu compter sur l’aide et le soutien de la population de l’île. Encore une preuve, s’il en était besoin, de la forte implantation de la gendarmerie sur tous les territoires.

Source: GENDCOM / Crédits photos: © D.R.