Au jardin ou sur les étals du marché, le cassis est présent au cœur de l’été, de juillet à mi-août. Cousin de la groseille, il poussait autrefois dans les bois et a été cultivé en France dès le XVIe siècle. Connu dans le monde entier pour sa liqueur et sa crème originaires de Dijon, il est assez peu consommé en l’état… sauf des connaisseurs, qui se délectent de la variété « noir de Bourgogne ». Très parfumé, acidulé et juteux, ce petit fruit rouge a de quoi séduire.
• Une petite baie chérie des nutritionnistes
Le cassis répond à la définition des superfruits, plus concentrés que la moyenne en bons nutriments. Il présente une teneur exceptionnelle en vitamine C: 180mg aux 100g, quatre fois plus que l’orange. Une demi-barquette (60g) représente la totalité de l’apport conseillé pour booster les défenses immunitaires et chasser la fatigue. Riche en vitamine E et en polyphénols, il a un pouvoir antioxydant élevé, classé en tête des fruits rouges – devant la myrtille, la mûre, la framboise, la fraise et la groseille – pour sa capacité à neutraliser des composés toxiques en cause dans le développement de nombreuses pathologies (maladies cardio-vasculaires, cancers…).
Il n’est pas en reste pour son apport de fibres, trois à quatre fois supérieur à la moyenne des fruits: il allie cellulose, qui active le transit intestinal, et pectine, qui régule à la baisse les taux sanguins de sucre (glycémie) et de mauvais cholestérol (LDL).
Sa seule limite: ses petits grains ne conviennent pas en cas de diverticule intestinal. Il constitue une bonne source d’oligoéléments (fer, manganèse), et de minéraux (calcium, magnésium et potassium), qui lui confèrent un effet alcalinisant (il combat l’acidité engendrée par un excès de sel ou de protéines) bénéfique à la santé osseuse. Son apport de sucres, 8%, est modéré au point qu’il peut être recommandé en cas de diabète. Enfin, il ne fournit que 65kcal aux 100g.
• Un bataillon de pigments protecteurs
Coloré en rouge foncé par des anthocyanes (des polyphénols spécifiques), le cassis contient aussi des pigments jaunes: quercétine, bêta-carotène (qui peut être trans- formé en vitamine A en cas de déficit), lutéine et zéaxanthine, dont des études ont confirmé la bonne assimilation. C’est ce cocktail qui lui confère ses propriétés antioxydantes exceptionnelles. La lutéine et la zéaxanthine, qui se concentrent dans l’organisme au centre de la rétine, sont particulièrement importantes pour protéger les yeux de la lumière bleue (émise par le soleil et les écrans) et contribuent à prévenir la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).
Les anthocyanes, quant à eux, ont de multiples effets: antimicrobiens, anti-inflammatoires, antiagrégants (préventifs de la formation de caillots). Ils maintiennent les capillaires sanguins en bon état, améliorent le retour veineux et, selon des travaux récents, profitent à la mémoire grâce à leur action neuroprotectrice.
• Des bienfaits démontrés par la science
Le cassis a fait l’objet d’études démontrant son intérêt sur la santé oculaire: il aide à améliorer la vision nocturne, à réduire la fatigue due aux écrans d’ordinateur, limite la gêne occasionnée par la myopie. Au Japon, de nombreux compléments alimentaires à base de cassis sont commercialisés pour corriger les troubles de la vision.
Des travaux suggèrent une action pour réduire la tension artérielle, grâce à ses apports d’anthocyanes et de sels minéraux (potassium, calcium, magnésium), ainsi qu’un intérêt pour réduire l’inflammation et les douleurs en cas d’arthrose ou autres maladies rhumatismales.
Les principes actifs du cassis sont principalement ses pigments, identiques à ceux des petites baies exotiques – aronia, açai, baie de goji, cranberry, très en vogue actuellement – bien que leur prix soit élevé et leurs propriétés nutritionnelles altérées par le séchage. Alors, autant miser sur un fruit local et de saison!
Bien le conserver:
Source: notretemps.com / Crédit photo: D.R.