Après une hospitalisation, le retour à domicile peut s’avérer difficile du fait d’un état de santé encore fragile ou d’une perte d’autonomie. Sur quelles aides compter?

« Ma mère de 87 ans est hospitalisée suite à une mauvaise chute dans la rue. Alors qu’elle était autonome jusqu’à présent, je crains que cela ne soit plus le cas. Je suis angoissée à l’idée qu’elle retourne vivre seule chez elle. Comment rapidement mettre en place des aides à domicile? »

La réponse de la rédaction. 

Premier réflexe: adressez-vous à l’assistante sociale rattachée à l’établissement de soins ou de convalescence où a été admis votre parent


Elle vous guidera dans vos démarches. Vous pouvez aussi contacter la Caisse d’assurance maladie de votre parent (en appelant le 3646). Elle vous mettra en relation avec son service social qui  vous proposera des rendez-vous individuels pour faire le point sur les aides (en venant à votre domicile si besoin) et des réunions d’informations et des groupes d’échange et de soutien.

Côté aides, plusieurs hypothèses sont à envisager

1) Votre parent perçoit déjà l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) mais sa perte d’autonomie s’est aggravée

Demandez une révision de ses droits. Une visite sera faite à son domicile pour évaluer ses besoins et élaborer un nouveau plan d’aide. Le délai d’attente pour obtenir cette visite peut être long. Il ne faut donc pas tarder à prendre rendez-vous. L’assistante sociale de l’hôpital peut s’en charger.

2) Votre parent ne perçoit pas l’APA. Désormais il peut y prétendre

Votre parent n’était pas en perte d’autonomie avant son hospitalisation mais il risque de l’être durablement à sa sortie? Faites une demande d’APA. Sa situation sera évaluée lors d’une visite à domicile.

Dans l’attente de l’instruction du dossier, si la situation de votre parent présente un caractère d’urgence d’ordre médical ou social, le président du Conseil départemental peut attribuer l’APA à titre provisoire. En l’occurrence, l’urgence médicale correspond à une situation où l’absence d’une aide immédiate est de nature à compromettre le maintien à domicile.

Dans ce cas, le montant de l’APA est forfaitaire et égal à 859,97€ (depuis le 1er janvier 2018) et cette somme est versée jusqu’à la décision d’octroi de l’aide. Cette avance s’imputera ensuite sur les montants de l’APA versée ultérieurement.

3) Votre parent n’a pas (et n’aura pas) droit à l’APA

 

Vous pouvez néanmoins demander à sa Caisse de retraite l’aide au retour à domicile après hospitalisation. L’ARDH peut intervenir après un séjour dans un établissement de soins, un passage aux urgences, une intervention en ambulatoire avec retour au domicile le soir même…

A lire:  Le guide de l’APA, qui peut bénéficier de l’allocation perte d’autonomie?

 

Qui peut bénéficier de l’aide au retour à domicile?

Il faut être retraité du régime général et avoir exercé son activité professionnelle la plus longue dans ce régime.  Important! La personne ne doit pas percevoir l’APA (ou être éligible à cette prestation) et ne pas être hébergé en famille d’accueil. Pour quels besoins? La mise en place d’aides à domicile tels que : entretien du logement, courses, préparation ou portage des repas, téléalarme…

Quel montant pour quelle durée?

Le plan d’aide mis en place est limité à trois mois et son montant est plafonné à 1 800€ selon l’évaluation des besoins. La participation restant à la charge de la personne est définie selon ses ressources (et celles de son conjoint si elle vit en couple).

Comment faire la demande?


La demande doit être adressée à la Caisse de retraite pendant l’hospitalisation, avant le retour au domicile. Dans la plupart des cas, c’est l’établissement de soins qui s’en charge, mais vous avez également la possibilité de l’envoyer vous-même à la caisse.


Fracture, décompensation cardiaque: besoin de soins particuliers?

L’assurance maladie propose un accompagnement du retour à domicile après une intervention de chirurgie orthopédique ou une décompensation cardiaque.

Il existe aussi des possibilités d’aides spécifiques pour les personnes âgées victimes d’une fracture du col du fémur. Des aides peuvent ainsi être accordées pour aménager une chambre au rez-de-chaussée, acheter ou louer un déambulateur… N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre CPAM ou en appelant le 3646. Pour en savoir plus, rendez vous sur ameli.fr , notamment sur la page concernant les démarches après une hospitalisation.

Si votre parent âgé hospitalisé est l’aidant de son conjoint…
  Dans un couple âgé, il n’est pas rare que l’un soit en grave perte d’autonomie et que l’autre s’occupe de lui ou d’elle au quotidien. En cas d’hospitalisation du plus vaillant des deux, c’est le drame. Il faut trouver d’urgence quelqu’un pour s’occuper du parent qui ne peut pas vivre sans l’aide de son conjoint.

Lorsque l’aidant ne peut pas être remplacé et que sa présence est indispensable à la vie à domicile de la personne dont il s’occupe, il est possible de bénéficier d’une majoration d’APA dont le montant maximum peut atteindre 996,74 € (depuis le 1er janvier 2018) au-delà des plafonds de l’APA. Renseignez-vous auprès de l’assistante sociale de l’hôpital ou de votre mairie.

Besoin d’aménager le logement?  Après une hospitalisation pour chute, vous pouvez être confronté à la nécessité par exemple de remplacer une baignoire par une douche de plain-pied ou d’installer un  monte-escalier électrique. Ces travaux coûtent très cher. Sous certaines conditions, notamment de ressources, votre parent âgé peut bénéficier d’aides de l’ANAH (l’Agence nationale de l’habitat). N’hésitez pas à les solliciter.

Source: notretemps.com / Crédit photo: © D.R.