Profondément ancrée dans la modernité, la gendarmerie ne cesse de se questionner pour évoluer, s’adapter et être en mesure d’apporter une réponse innovante aux besoins des citoyens et des autorités.
Cette question, « Et demain ? », est récurrente dans le paysage de l’Institution. Elle guide plusieurs acteurs qui sont aujourd’hui à l’initiative de ces outils d’avenir, comme le lieutenant-colonel (LCL) Michaël Fumery, adjoint au chef de la mission numérique de la gendarmerie nationale. « Nous nous devons de rencontrer le citoyen partout où il se trouve, y compris dans le cyberespace, explique l’officier. Chaque nouvelle technologie est pour notre maison une nouvelle opportunité, notamment de proximité avec nos concitoyens, mais également une nouvelle menace à laquelle nous devrons faire face. C’est pourquoi nous essayons d’être proactifs en développant de nouveaux outils, même si, je le concède, pour le moment, nous n’en avons pas encore bien cadré les usages, ni défini les doctrines. »
Projets en cours
Si certains projets semblent répondre à un usage ou à un besoin futur de manière très pragmatique (dématérialisation de la procédure pénale, adaptation de l’outil Néogend à la carte nationale d’identité à puce ou étude relative au paiement d’une amende par carte bleue directement à l’agent verbalisateur), d’autres paraissent plus « futuristes ». Pourtant, réflexions et technologies sont déjà bien avancées. « La société est déjà entrée dans l’ère des objets connectés. Et nous aussi, grâce au “bouton connecté”, dont les tests laissent entrevoir beaucoup d’opportunités en termes d’application. Aujourd’hui, nous réfléchissons à l’intégration de ces objets d’avenir dans la conduite de nos missions.
L’idée maîtresse demeure évidemment de fournir aux citoyens une réponse adaptée à leurs besoins futurs. » Un autre projet, actuellement testé au sein d’une unité territoriale de la région Rhône-Alpes, est en train de voir le jour : la détection d’émotions basée sur les technologies de reconnaissance faciale. Pour le moment, l’outil, placé dans la salle d’accueil de la brigade, permet de capter le niveau d’émotion du plaignant. « À l’entrée, comme à la sortie, l’idée est d’en savoir plus sur son niveau de satisfaction et donc si les gendarmes ont pu répondre à sa requête. »
Élargir le champ des possibles
Alors que la brigade numérique affiche un bilan d’activité positif, des bornes numériques sont par ailleurs à l’étude afin de multiplier les possibilités d’accès à une interface gendarmerie. « Le champ des possibles est vaste et touche tous les domaines, par exemple celui du recrutement. Nous pourrions ainsi emprunter les indicateurs des codes du marketing en ligne pour mieux enrichir notre relation avec les internautes. Développer un accompagnement numérique avec nos futurs candidats est un gage d’optimisation de notre action, et cela passe par la conception d’outils qui nous offriraient la possibilité d’automatiser un certain nombre de tâches, auxquelles un gendarme n’apporte pas de plus value, et nous permettraient ainsi de recentrer le potentiel humain sur le contact avec la population. » Promouvoir la proximité virtuelle pour accentuer la proximité physique : une voie toute tracée !
Source: GENDCOM / Illustration: © D.R.