Du 5 novembre 2018 au 29 mars 2019, l’exposition « L’art des tranchées – Les Petits Poucet de la Grande Guerre », organisée à Dijon, au sein de l’hôtel particulier abritant les archives départementales, présentera la collection personnelle d’objets d’artisanat de tranchée du général Bertrand François.
Labellisée « centenaire de la Grande Guerre », cette exposition, dont l’inauguration aura lieu le 7 novembre, à 18 heures, présente plus de 200 pièces, qui ont la particularité de rassembler des objets d’origine étrangère (allemande notamment, mais aussi russe, anglaise, australienne, américaine et autrichienne).
Des pièces rares et uniques
Ces pièces représentent des réalisations d’artisanat de tranchée : ceux qui ont survécu à l’horreur ont presque tous rapporté des souvenirs des lieux où ils avaient combattu. Ces souvenirs, ils les ont fabriqués de leurs mains : briquets, bagues, coupe-papier, vases et mille objets divers façonnés dans des douilles ou des éclats d’obus, des morceaux de bois, ou toute autre matière trouvée sur le champ de bataille.
L’importance de la symbolique
Ces objets sont, pour eux, les cailloux du Petit Poucet. Portant une date, un nom, mentionnant un lieu géographique ou une bataille, ils font figure de petits « cailloux de mémoire », retraçant le chemin qui leur a permis d’échapper à tous les périls.
L’exposition « les Petits Poucet de la Grande Guerre » replace ainsi chaque objet sur les cartes des champs de bataille, permettant aux visiteurs de suivre le chemin des soldats sur le front de France, mais aussi sur les autres théâtres d’opérations, dans les Balkans ou sur le front russe.
Sont enfin présentés des travaux de blessés et de prisonniers, qui eux aussi, au travers de petits objets ou de dessins, ont voulu conserver le souvenir de leur chemin de souffrances.
En complément des cérémonies patriotiques et des expositions présentant des matériels, uniformes et armes de l’époque, cette exposition d’artisanat de tranchée, véritable art populaire, se veut le reflet plus intime et personnel des soldats de tous les pays engagés dans le conflit.
Participer au devoir de mémoire
À l’exception des objets de la vitrine consacrée au soldat allemand Ferdinand Gassen (prêtés par M. et Mme Trottet, cette dernière étant la petite-fille du soldat), la collection présentée appartient au général Bertrand François, commandant la nouvelle école de gendarmerie de Dijon.
Originaire de la Meuse, ce dernier a passé son enfance à Ligny-en-Barrois, petit bourg qui, lors de la Première Guerre mondiale, se situait à proximité de la ligne de front et a vu séjourner et passer de très nombreuses troupes. Ce sont les récits de sa grand-mère, Yvonne Henrion, née en 1900, témoin direct des événements, qui ont amené le général François à se passionner pour la Première Guerre mondiale.
Le petit carnet portant l’inscription « gerre 14 », rédigé quand il avait 5 ans, marque le tout début de cette passion qu’il a un grand plaisir à faire partager, grâce à l’exceptionnel soutien humain et technique des archives départementales de la Côte d’Or, au travers de l’exposition « L’art des tranchées – Petits Poucet de la Grande Guerre ».