La première manche du championnat du Monde des rallyes 2019 est le mythique Rallye de Monte Carlo qui, cette année, s’est déroulé du jeudi 24 au dimanche 27 janvier 2019. Partenaire essentiel de l’Automobile Club de Monaco pour cet événement, la gendarmerie a mobilisé près de mille gendarmes pour sécuriser l’ensemble des épreuves.
La 87ème édition du Rallye de Monte Carlo (RMC), ouvrant la saison 2019 du championnat du Monde des rallyes, a pris le départ à Gap (05), le jeudi 24 janvier. Drainant un nombre important de spectateurs et diffusée à l’international, cette course a traversé trois départements de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur et deux de la région Rhône-Alpes. L’essentiel des épreuves s’est déroulé sur des zones placées sous la compétence de la gendarmerie nationale, et plus particulièrement dans le département des Hautes-Alpes (05).
Un travail préparatoire indispensable
Le déploiement d’un tel dispositif a nécessité de longs mois de préparation en amont.
« Même si nous nous appuyons sur l’expérience acquise les années précédentes, le tracé des épreuves évolue et de nouvelles contraintes peuvent voir le jour. Des réunions préparatoires ont rassemblé l’Automobile Club de Monaco (ACM), organisateur de la course, la gendarmerie nationale, la police nationale et les Services départementaux d’incendie et de secours. L’ACM nous a présenté un plan de sécurité pour chaque étape, ce à partir de quoi ont été déterminés les effectifs nécessaires pour garantir la sécurité du public », explique le colonel (COL) Damien Demetz, commandant le Groupement de gendarmerie départementale des Hautes Alpes (GGD05).
Les militaires des différentes Compagnies de gendarmerie départementale (CGD) impactées par la course, appuyés par les motocyclistes de l’Escadron départemental de sécurité routière (EDSR) de leur groupement, ont ensuite effectué des reconnaissances afin de repérer où devait être placé le jalonnement assuré par la gendarmerie.
La réserve acteur essentiel
Les seize Épreuves spéciales (E.S.) disputées sur asphalte représentent plus de 323 kilomètres de routes à usage privatif. La gendarmerie veille au respect des arrêtés préfectoraux qui prévoient la privatisation de ces axes le temps de la course. Elle participe également au service d’ordre de l’épreuve, en coordination avec les commissaires de sécurité mis en place par l’ACM, pour veiller à la sécurité du public. Pour ce faire, un grand nombre de militaires est nécessaire afin de jalonner le parcours sur des points prédéfinis après reconnaissance.
« Durant le Rallye de Monte Carlo, les repos et permissions sont exceptionnels, malgré cela, les effectifs de la gendarmerie départementale sont insuffisants. Heureusement nous bénéficions de l’appui de la réserve opérationnelle qui est devenue notre capacité à faire face à des pics d’activité. Ainsi, sur les 330 journées gendarmes que représente le RMC 2019, 150 sont assurées par les réservistes », ajoute le colonel.
De plus, afin de renforcer les effectifs des réserves des GGD de la Drôme, de l’Isère, des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence et des Alpes-Maritimes, la Région de gendarmerie de Provence-Alpes-Côte-d’Azur (RGPACA) a mis à disposition une unité de réserve territoriale composée de 142 réservistes des GGD13, 83 et 84.
Afin d’avoir un regard sur les effectifs déployés et dans un souci de réactivité, le commandant de groupement dispose sur sa tablette 4G d’outils développés par la gendarmerie : les logiciels GoPServ et Idic, qui permettent de géolocaliser les personnels en temps réel et de connaître leur indicatif.
Assurer la sécurité en périphérie
Au-delà de la sécurisation de chaque épreuve spéciale, au vu du grand nombre de spectateurs présents, une manœuvre circulation routière est indispensable. « Sous l’égide de la préfecture qui coordonne les services, en liaison avec les gestionnaires de routes et les communes, nous assurons une gestion des flux entrants et sortants. Tout d’abord pour éviter une saturation des axes menant aux spéciales, en particulier ceux dédiés aux évacuations sanitaires. Ensuite, pour veiller au respect des zones de stationnement en périphérie des zones d’épreuve. Nous disposons d’un groupe principalement composé par le peloton de surveillance et d’intervention de Gap, qui est en mesure d’intervenir sur tout trouble à l’ordre public en tout point de la course. Nous assurons également du filtrage dans la profondeur, en prévention de tout risque d’attaque terroriste », précise le chef d’escadron (CEN) Nicolas Colombani, commandant de la Compagnie de gendarmerie départementale (CGD) de Gap.
Sur le plan judiciaire, deux premiers à marcher étaient au départ de chaque spéciale et étaient projetables sur tout accident grave mettant en cause un compétiteur ou un spectateur. Bénéficiant, si besoin, du renfort d’un binôme de la brigade de recherches.
Coordination des forces
À chaque niveau de responsabilité gendarmerie, correspond un interlocuteur au sein de l’Automobile Club de Monaco. L’ensemble du dispositif est géré par un poste de commandement interservices, basé à Monaco, où se trouvent le colonel Christophe Brochier, chef de la division des opérations de la RGPACA, en charge de l’ensemble des spéciales, et ses équipes.
Au niveau du département des Hautes-Alpes, un poste de commandement opérationnel de la gendarmerie est positionné au sein du centre opérationnel départemental où sont représentés tous les services de l’État engagés, et où est également présent Alain Pallanca, directeur de course du RMC 2019.
« La direction de la course est tripartite : ACM, gendarmerie et Sdis. En cas de constatation d’un quelconque danger pour les coureurs ou les spectateurs, les informations arrivent par les trois réseaux et la décision d’annuler une épreuve se prend à trois, même si elle est annoncée officiellement par le directeur de course », précise Alain Pallanca. Avant d’ajouter : « La gendarmerie apporte une expertise très fine dans la gestion du public. Les hommes en bleu représentent la force publique et sont identifiés en tant que tel. Leur présence facilite grandement la tâche des commissaires sécurité chargés de maintenir le public dans les zones dédiées. »
La course oui…mais pas n’importe où !
Lors des phases de reconnaissance avant le début du rallye, et pour se déplacer de spéciales en spéciales pendant la course, les compétiteurs empruntent des routes ouvertes au volant de leurs bolides.
« L’EDSR effectue des contrôles pour sanctionner les fautes de comportement routier des concurrents qui auraient tendance à oublier que quand la route n’est pas privatisée, le danger est bien réel », explique le capitaine Laurent Zanetto, commandant de l’EDSR05. En cas de faute, un pilote est verbalisé et encourt également une sanction par l’organisateur qui est immédiatement avisé par les forces de l’ordre.
Source: GENDCOM / Crédit photo: © D.R.