À partir d’une enquête concernant un trafic local à Pont-de-l’Isère (26), les gendarmes du groupement de la Drôme et de la section de recherches de Grenoble ont découvert une véritable filière organisée. Plusieurs mois de travail auront été nécessaires pour démanteler cet important trafic de cocaïne, ayant pour origine la Guyane et les Pays-Bas et alimentant les départements de la Drôme et de l’Ardèche. Les opérations menées ont permis l’interpellation totale de onze personnes, dont dix ont été incarcérées.
Tout commence fin avril 2018, lorsque les gendarmes de la brigade territoriale autonome de Tain-l’Hermitage (26) ouvrent une enquête à la suite de renseignements recueillis. Selon ces derniers, un individu se livrerait à des importations de cannabis et à un trafic de cocaïne à Pont-de-l’Isère.
Après avoir matérialisé le trafic et identifié les membres de ce réseau, une information judiciaire est ouverte, le 18 septembre 2018. Le groupe de travail Coca 26 est créé.
Début octobre, les investigations révélant également une filière guyanaise, la Section de recherches (S.R.) de Grenoble prend la direction d’enquête. Le groupe de travail est alors armé par sept militaires de la S.R. de Grenoble et du Groupement de gendarmerie départementale de la Drôme (GGD 26) et un analyste criminel de la section d’appui judiciaire de la Région de gendarmerie de Rhône-Alpes (RGRA). Ces huit personnels se consacrent alors à temps plein à cette affaire.
Un trafic d’ampleur, organisé et très rentable
Les investigations permettent aux enquêteurs d’établir que des livraisons sont effectuées de façon hebdomadaire par des passeurs. Le cheminement de la drogue était le suivant : la cocaïne venait du Suriname, passait en Guyane par pirogue, puis en taxi jusqu’à l’aéroport de Cayenne. Ensuite, des mules transportaient, par le vol Cayenne-Orly, puis jusqu’à la gare de Valence, entre 500 grammes et deux kilos chaque semaine. La drogue était revendue dans la Drôme et l’Ardèche.
Ce trafic était très lucratif puisque, achetée 8 000 euros le kilo en Guyane ou au Suriname, la cocaïne pouvait être revendue à plus de 30 000 euros le kilo dans les rues de Valence. Les mules étaient, quant à elles, rémunérées entre 500 et 800 euros les 100 grammes.
Premier coup de filet en provenance des Pays-Bas
En novembre dernier, les trafiquants organisent une liaison aux Pays-Bas pour s’approvisionner en héroïne. Les gendarmes ne ratent pas une telle occasion. Le 5 novembre 2018, une opération judiciaire, engageant près de 90 militaires (S.R. Grenoble, GGD 26, antenne GIGN d’Orange et groupe d’observation surveillance de la RGRA), appuyés par la douane, permet l’interception de deux véhicules en configuration « go fast ». Quatre individus sont alors immédiatement interpellés et les perquisitions amènent la découverte de 3,7 kg d’héroïne et de produits de coupe ; ainsi que de 150 g de cocaïne. Présentés devant le magistrat, les quatre trafiquants sont mis en examen pour trafic de stupéfiants et placés en détention provisoire.
Le 21 novembre 2018, un cinquième individu impliqué dans le réseau est interpellé. Conduit devant la juge d’instruction le 23 novembre 2018, il est également mis en examen pour trafic de stupéfiants et placé en détention provisoire.
Interpellations en série
L’enquête, poursuivie par la S.R. de Grenoble et les gendarmes du GGD 26, a ensuite permis d’arrêter la tête de la filière guyanaise. L’homme a, en effet, été interpellé à Orly, le 4 février dernier, à sa descente d’avion en provenance de Cayenne. Il transportait 2,390 kg de cocaïne dans sa valise.
Dès lors, une opération judiciaire est engagée pour interpeller quatre autres membres du réseau et un client revendeur local à Valence.
Cette dernière opération a nécessité l’engagement d’une cinquantaine de militaires (S.R. de Grenoble, GGD 26, équipe cynophile du GGD de l’Isère, B.R. de Lille, S.R de Cayenne et de la gendarmerie des transports aériens de Roissy).
Les perquisitions ont notamment permis la saisie de 5 750 euros en numéraire et de quelques grammes de produits stupéfiants (cocaïne et résine de cannabis). Présentés au juge d’instruction à l’issue des gardes à vue, cinq des individus interpellés, dont la tête de réseau, ont été mis en examen pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, puis placés en détention provisoire. Le sixième est mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.
Source: GENDCOM / Crédit photo: © D.R.