Au terme de longues investigations, les enquêteurs de la section de recherches de Montpellier, du groupement de gendarmerie départementale de l’Hérault et de la guardia civil de Catalogne ont démantelé un vaste trafic d’héroïne sévissant entre l’Hérault, l’Espagne et les Pays-Bas. Au total, 12 kg de drogue ont été saisis et 11 personnes mises en examen.
C’est en décembre 2016 que les gendarmes de la communauté de brigades de Marseillan (34) mettent en lumière les premiers éléments de l’affaire. Alors qu’ils mènent une enquête relative à un trafic de stupéfiants sur le bassin de Thau, s’intéressant à des consommateurs et à de petits trafiquants locaux, leurs investigations démontrent le caractère international du trafic mis en place entre la France et l’Espagne.
Enquête coordonnée de chaque côté de la frontière
Son ampleur nécessite la création d’un groupe de travail dédié, constitué de militaires de la Section de recherches (S.R.) de Montpellier et de la compagnie de gendarmerie départementale de Pézenas.
Les enquêteurs identifient la tête de réseau et confondent la source principale d’approvisionnement en stupéfiants, située en Espagne. Plusieurs mois d’investigations permettent de révéler des importations hebdomadaires de stupéfiants, au moyen de convois mis en place par des ressortissants espagnols, approvisionnant directement les grossistes dans le sud de la France.
À la faveur d’une décision d’enquête européenne, mise en place avec la guardia civil de Gérone, les investigations se poursuivent de chaque côté de la frontière, en étroite collaboration, permettant aux enquêteurs de prendre la mesure de l’importance du trafic et de comprendre le fonctionnement du réseau.
Ce dernier repose sur deux fournisseurs espagnols installés en Catalogne. Les relations de l’un d’eux au Pays-Bas permettent d’importer l’héroïne, qui est ensuite retravaillée en Espagne sur un certain nombre de sites identifiés par la guardia civil. La drogue est ensuite exportée d’Espagne vers Frontignan, Florensac, Narbonne et Tarbes. Une centaine de consommateurs sont identifiés.
Des interpellations simultanées et coordonnées
À compter du 29 mars dernier, des opérations d’interpellation se mettent en place de part et d’autre de la frontière.
Le 29 mars, alors qu’ils effectuent un convoi en direction de Narbonne, les deux principaux trafiquants espagnols visés par l’enquête sont interceptés au Perthus par le GIGN.
Cette première phase achevée, une opération est déclenchée en Catalogne. Mobilisant d’importants moyens, les équipes de la guardia civil, assistées à Gérone par des enquêteurs de la S.R. et de la section d’appui judiciaire de Montpellier et à Barcelone par deux officiers de liaison du service de sécurité intérieure en Espagne, démantèlent plusieurs laboratoires de transformation d’héroïne. Au cours de la perquisition des neuf sites, trois laboratoires sont découverts, servant à retraiter les produits stupéfiants préalablement importés depuis les Pays-Bas.
Cette vague d’interpellations s’est terminée en France par l’arrestation de neuf autres membres du réseau, lundi 1er avril, dans la région de Frontignan, de Florensac et de Narbonne.
12,5 kg d’héroïne et 660 000 euros d’avoirs criminels saisis
Au total, 12,5 kg d’héroïne ont été saisis. Une quantité extrêmement importante puisque les enquêteurs en estiment la valeur de revente à près de 400 000 euros. Outre l’héroïne, 25 kg de résine et d’herbe de cannabis et plus de 100 000 € en numéraire ont été découverts lors des perquisitions conduites en France et en Espagne. Les avoirs criminels confisqués (numéraire, véhicules comptes bancaires, villa) s’élèvent à plus de 660 000 €.
Le 4 avril, les onze trafiquants ont été mis en examen à Béziers (34) pour trafic de produits stupéfiants et participation à une association de malfaiteurs. Dix ont été placés en détention provisoire et un sous contrôle judiciaire.
Source: Gendinfo / Crédit photo: D.R.