La guerre et ses motifs, la paix et ses symboles traversent et transcendent l’œuvre de Picasso. Les conflits armés ont ponctué l’existence de celui qui, Espagnol résidant en France de 1901 à son décès en 1973, n’a paradoxalement jamais participé activement à une guerre. Libéré de l’obligation de service militaire et jamais engagé en tant que soldat dans un conflit, l’artiste a vécu les guerres du XXe siècle en tant que civil. Retrouvez ses œuvres jusqu’au dimanche 28 juillet, au musée de l’Armée.
Picasso a sans cesse affirmé que la création était son « journal », un journal personnel et secret qui relève de l’intimité. Au cours de ce XXe siècle, marqué par les deux conflits mondiaux et le totalitarisme, il y aborde le tragique contemporain et la guerre.
Si les motifs guerriers sont présents dans les œuvres de jeunesse de Picasso, la Première guerre mondiale, qui débute alors qu’il est âgé de 33 ans, est très peu présente dans son œuvre, même si elle touche ses plus proches amis, comme Apollinaire, Cocteau ou Braque, partis au front.
La guerre d’Espagne (1936-1939) marque particulièrement l’artiste. La toile monumentale Guernica, peinte à la suite du bombardement de la ville, constitue une œuvre emblématique. Pendant la Seconde guerre mondiale, replié dans une sorte d’« exil intérieur » dans son atelier-refuge, rue des Grands Augustins, à Paris, Picasso apporte son aide à ses relations.
Célébré dès la Libération comme artiste résistant et militant, ses prises de position politiques lui confèrent un rôle inédit dans l’Histoire en cours. Picasso affirme alors un pacifisme qui le situe en accord avec les positions et les luttes des partis communistes occidentaux. C’est dans ce contexte que le symbole de la colombe connaît une diffusion planétaire.
L’exposition suit à la fois une progression chronologique et chrono-thématique. Les œuvres de Picasso et ses archives personnelles, dans toute leur diversité, dialoguent avec un ensemble de pièces contextuelles et de documents (articles de presse, photographies, objets) évoquant la réalité et les modes de diffusion des conflits contemporains de sa production.
Elle explore les différentes manières dont la guerre nourrit et influence l’œuvre de Picasso, tout au long de son parcours artistique. Repère connu de tous dans la production de l’artiste, Guernica ouvre le parcours, à travers une reproduction à l’échelle 1 de l’œuvre, et en constitue le point de bascule, puisqu’elle marque le début de l’engagement public de l’artiste.
Ouvert tous les jours, de 10 heures à 18 heures (sauf le 1er mai) Jusqu’au dimanche 28 juillet 2019
Conditions d’accès :
12 € (gratuit pour les moins de 18 ans)
Source: gendinfo.fr / Crédit photo: © D.R.