Depuis plusieurs semaines, les différentes unités appelées à participer au traditionnel défilé du 14 juillet se préparent pour cet événement. Parmi elles, les forces aériennes de la gendarmerie enchaînent les répétitions pour tester leur synchronisation et s’entraîner au vol en formation. Embarquée à bord d’un de leurs hélicoptères, un EC 145, une équipe de Gend’info vous fait vivre de l’intérieur la préparation de ce défilé aérien du 14 juillet.

65 avions et 40 hélicoptères, dont trois représentant la gendarmerie, seront articulés les uns derrière les autres, dans le ciel de Paris, volant à 200 mètres au-dessus du sol, avec à peine 15 secondes d’intervalle … Défiler au 14 juillet ne s’improvise pas !

Plus souvent habitués aux missions de sécurité publique générale et de secours, une fois par an, 9 pilotes et mécaniciens des forces aériennes de la gendarmerie nationale (FAG), sont invités à participer au défilé aérien du 14 juillet, en ayant comme simple objectif de vol, l’harmonie, la symétrie et la beauté.

Parmi les 56 hélicoptères dont dispose les FAG, trois appareils, un EC 145 et deux EC 135, provenant des SAG de Tours et Velizy-Villacoublay vont faire honneur à leur formation et à la gendarmerie en défilant sur les Champs-Elysées. Point particulier pour cette année, ils auront à leur bord des blessés en service de la gendarmerie.

Après des semaines de planification et de préparation, les pilotes des différentes armées, doivent à présent oeuvrer en coordination. Pour cet exercice millimétré, deux répétitions générales ont engagé les équipages. Mais au-delà de la recherche de l’alignement parfait, « la priorité est la sécurité », insiste le chef d’escadron Thibault Escalier, pilote et commandant de la section aérienne de Vélizy-Villacoublay, occupant la fonction de chef de patrouille du box gendarmerie dans le défilé.

Un exercice nécessitant rigueur, préparation et concentration

Chaque année, un premier entraînement au défilé aérien est organisé en juin, sur la base aérienne de Châteaudun, au plus proche des conditions parisiennes. Les circuits d’attente et l’axe des pistes sont à l’identique de ce qui les attendra sur les Champs-Élysées.

Pour cette répétition, une grande partie des acteurs du dispositif final a fait le déplacement. Au menu de cette journée du 27 juin 2019 : réunion avec les équipages leader puis place aux travaux pratiques dans les airs afin de vérifier les alignements, le respect des axes et le timing de chaque formation.

Après un briefing collectif, les pilotes et mécaniciens prennent place à bord de leurs hélicoptères respectifs.

Fermeture des portes, une dernière check-list et les moteurs sont mis en marche. À bord, les différents équipages s’impatientent dans l’attente d’autorisation de passage… Il faut dire qu’une des difficultés repose sur le fait que certains aéronefs ont dû rejoindre les axes d’attente depuis leur base aérienne tandis que d’autres décollaient de Châteaudun.

Aucune approximation n’est permise, tout doit être orchestré à la seconde près

Après le passage de la patrouille de France, puis des différents aéronefs des armées, c’est au tour des hélicoptères de la gendarmerie de s’élancer.

Les trois appareils se mettent alors en formation et se glissent dans la zone d’attente traçant les longues et grandes courbes comme sur un hippodrome au-dessus des champs de l’Eure-et-Loir.

C’est dans ce circuit d’attente que tous les aéronefs attendent le top départ pour défiler et faire en sorte que les alignements soient respectés. « Cette procédure est surtout mise en place pour coordonner l’ensemble des aéronefs qui ont des vitesses et autonomies différentes afin de nous faire défiler les uns derrière les autres en toute sécurité », confie l’officier.

L’équipage négocie sans cesse les virages techniques, cherchant des yeux des points de repère au sol nécessaires pour passer au bon moment, ajustant ainsi leur trajectoire afin d’éviter d’accélérer ou de ralentir. « Les contrôleurs aériens nous imposent un écart de 15 secondes avec l’aéronef situé devant nous. Ces repères nous permettent ainsi de savoir si nous sommes dans le bon timing et de nous assurer que nous ne nous laissons pas distancer de 1 à 2 secondes. »

Précision et confiance mutuelle

Cette répétition est essentielle à la coordination et à la cohésion des patrouilles d’avions et d’hélicoptères appelés à survoler la capitale.

« Même si nous donnons visuellement l’impression d’être à la même hauteur, il n’y a aucun risque de s’entrechoquer car il y a un léger étagement entre chaque machine, mais gérer le timing et tenir sa position demande de la précision et une confiance mutuelle entre chaque équipage, compte tenu de l’espace extrêmement contraint. »

Outre le fait de respecter l’organisation harmonieuse et propre de ce ballet réglé comme du papier à musique, l’une des difficultés de l’exercice réside aussi dans le fait de limiter les communications radios afin de ne pas mobiliser les ondes inutilement.

À la fin de cette répétition grandeur nature, un débriefing avec vidéo à l’appui a permis à chaque unité de voir sa position afin de la réajuster au besoin en vue du prochain passage …

Ultime répétition

Jeudi 11 juillet. En milieu d’après midi, l’ultime et dernière répétition avant le jour J, dans le ciel parisien cette fois-ci, s’est déroulée en présence des leaders et « deputy » [remplaçant] de chaque formation. Cette dernière répétition a permis à chaque patrouille de s’entraîner à défiler dans l’axe exact des Champs-Élysées. Un moment unique où la concentration se doit d’être optimale.

À les voir défiler, on pourrait croire que la manœuvre est facile … En amont pourtant, cela fait plus de 40 minutes qu’ils attendent dans les airs, à 30 km de Paris sur les fameux circuits d’attente.

Les gendarmes ont encore quelques heures pour peaufiner leur vol en formation avant d’offrir le plus beau des spectacles aux Français.

Source: gendinfo.fr / Crédit photo: © D.R.