À tout problème, une solution… cette fois hydroalcoolique ! Face à la pénurie en cette période de crise sanitaire, touchant les particuliers et les professionnels, les initiatives se multiplient, comme celle de la Cellule nationale nucléaire radiologique biologique et chimique, qui se lance dans la production, en partenariat avec le SDIS des Yvelines et la faculté de pharmacie de Châtenay-Malabry. Son objectif : 1 000 litres de solution hydroalcoolique pour un usage collectif !
Même si un bon lavage de mains au savon est tout aussi efficace, les solutions hydroalcooliques ont tout leur intérêt, particulièrement en l’absence de points d’eau à proximité, comme c’est le cas pour les unités déployées sur le terrain. Mais en cette période de crise sanitaire liée au COVID-19, ces produits sont devenus une denrée très rare… À tel point que l’Organisation mondiale de la santé a publié la formule pour en préparer chez soi…
« Fabriquer son propre gel hydroalcoolique, ce n’est pas si sorcier, surtout si on s’y connaît un peu en chimie et que l’on suit le procédé », confie le chef d’escadron (CEN) Christophe Péré, commandant de la Cellule nationale nucléaire radiologique biologique et chimique (C2NRBC) de la gendarmerie, une unité spécialisée dans les interventions et les enquêtes en milieux contaminés.
Partenariat avec le SDIS 78 et la faculté de pharmacie de Châtenay-Malabry
Face aux difficultés d’approvisionnement en gel hydroalcoolique que connaissent actuellement les particuliers et les professionnels, l’idée a donc germé au sein de la cellule, sur la proposition du maréchal des logis-chef Romain Sauvage, de se lancer dans la fabrication de son propre « gel ». Mais pas n’importe comment ! Car s’il suffit de quatre ingrédients, il faut en connaître le bon dosage et surtout suivre une méthode validée.
Implantée à Versailles, dans les Yvelines, la C2NRBC s’est alors rapprochée du SDIS du même département, qui s’est lui-même lancé dans la production du précieux liquide à destination de tous les SDIS de la grande couronne parisienne. Les deux unités ont l’habitude de travailler ensemble : « Toutes nos formations chimiques et radiologiques se font avec eux. Nous entretenons donc de très bonnes relations tout au long de l’année », précise le CEN Péré.
Depuis le début de la crise sanitaire en mars, les gendarmes de la cellule ont donc rejoint à plusieurs reprises la chaîne de production mise en place par le SDIS, dans les locaux prêtés par la faculté de pharmacie de Châtenay-Malabry.
Aux côtés des pompiers et des pharmaciens, les gendarmes se sont ainsi formés au protocole employé, de façon à pouvoir assurer leur propre production.
1 000 litres de solution à distribuer
« Nous envisageons de produire 1 000 litres de solution hydroalcoolique dans le courant de la semaine, en affectant trois à six opérateurs sur la chaîne de fabrication, en fonction de son organisation, annonce l’officier. Tout le monde travaille ensemble, mais chacun apporte les produits nécessaires à sa propre production. Toutefois, il faut savoir que sur les quatre réactifs utilisés, l’un nous est offert par la faculté et l’autre par le SDIS, le flaconnage étant gracieusement offert par un industriel de Blois. »
La solution ainsi produite sera ensuite distribuée aux unités du Groupement blindé de gendarmerie mobile, auquel la C2NRBC est rattachée, au groupement de gendarmerie mobile II/1 de Maisons-Alfort, aux groupements de gendarmerie départementale des Yvelines, de l’Essonne, de la Seine-et-Marne et du Val d’Oise, à la direction générale de la gendarmerie ainsi qu’à l’hôpital André-Mignaux, du Chesnay.
L’initiative, que la cellule finance sur son propre budget, se veut pour l’heure ponctuelle, mais elle pourrait toutefois se renouveler si des budgets spécifiques lui étaient affectés.
Source: gendinfo.fr / Crédit photo: © D.R.