Du haut de ses 19 ans, Julien n’est pas de ceux qui idéalisent la gendarmerie. Il n’avait d’ailleurs pas prévu d’y faire ses débuts dans la vie professionnelle. Et pourtant, depuis maintenant deux ans, il travaille au sein du groupement de gendarmerie départementale de Grenoble, en tant qu’apprenti aux services des affaires immobilières. Fils de gendarme, adjudant-chef dans une brigade voisine, le jeune homme avait toujours prévenu sa famille : « La gendarmerie, ce n’était pas pour moi. Mon frère voulait devenir gendarme, mais moi pas du tout, au contraire, moi je voulais vite partir de la gendarmerie, et finalement, c’est moi qui y suis et pas mon frère », s’amuse-t-il.
Une redécouverte de la gendarmerie
Mais si Julien ne pensait pas se retrouver en gendarmerie, c’est avant tout parce qu’avant de réaliser son alternance, il ignorait complètement que l’institution proposait ce dispositif dans un panel de métiers aussi large et diversifié. Au début de l’année 2019, alors qu’il cherche une alternance en vue d’intégrer, en septembre suivant, son BTS profession immobilière au lycée polyvalent Louise-Michel de Grenoble, il rencontre Jérémy, venu réaliser un audit dans la caserne de son père. Alternant dans l’immobilier en gendarmerie, ce dernier lui explique son travail au sein du groupement. Des missions qui vont de l’état des lieux à la gestion des biens, en passant par la résolution de tous les problèmes que les militaires peuvent rencontrer au sein des casernes. Finalement séduit par l’idée, Julien saute le pas. « Je voulais faire une alternance en immobilier et finalement je me suis dit pourquoi pas la faire dans la gendarmerie. Je connais ce milieu par mon père, mais je ne connais pas tout. Du coup, j’ai pensé que ce pourrait être intéressant. » Après un entretien au groupement, le jeune homme commence en 2019, et pour deux ans, son alternance au sein de l’institution.
Un bilan très positif
Aujourd’hui, alors que sonnera bientôt la fin de ces deux années, le bilan du jeune homme est très positif, aussi bien humainement que professionnellement. « J’ai beaucoup apprécié travailler ici pendant deux ans. Ça m’a donné un autre point de vue de ce que peuvent vivre les gendarmes, des difficultés qu’ils rencontrent dans les brigades. […] Ça m’a aussi appris à ne pas faire d’erreurs et à être plus rigoureux », explique-t-il, avant de poursuivre : « c’est différent du privé sur de nombreux aspects. Par exemple, on est un peu comme des locataires, et les occupants un peu comme des sous-locataires. »
Une bonne expérience qui, il l’espère, va lui ouvrir les portes du monde de l’immobilier. « Les agences privées savent que la gendarmerie c’est plus rigoureux, plus cadré, et du coup ça peut être un plus pour eux », indique-t-il. Au mois d’août prochain, Julien va donc quitter la gendarmerie pour rejoindre le monde du travail, mais cette fois dans le civil. Le début d’un nouveau chapitre.
Comme Julien, de nombreux jeunes travaillent au sein de la gendarmerie, en contrat d’apprentissage ou en stage. Lancé le 23 février, le « Plan 10 000 jeunes » du ministère de l’Intérieur renforce encore cette offre en proposant des opportunités professionnelles de ce type aux jeunes se trouvant en difficulté. La gendarmerie nationale s’inscrit pleinement dans cette dynamique.
Source: gendinfo.fr