À l’occasion d’un déplacement à Nice, ce lundi, consacré à la sécurité intérieure, Emmanuel Macron a notamment annoncé la création de 200 brigades de gendarmerie, afin de rapprocher les forces de l’ordre de la population dans des territoires où l’empreinte des services publics est faible. Au cours de son allocution, le chef de l’État a aussi fait savoir que le budget de la sécurité serait accru de 15 milliards d’euros, dans le cadre de la future Loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur.
Créer 200 brigades de gendarmerie en milieu rural. C’est l’annonce faite par Emmanuel Macron lors d’un discours effectué lundi, dans l’ancien hôpital Saint-Roch de Nice. Le président de la République a indiqué que ces futures brigades « pourront prendre la forme de nouveaux types d’implantations, avec des expérimentations qui vont être lancées dans plusieurs départements », afin de « remettre de la tranquillité dans les quartiers les plus ruraux. »
Actuellement, la gendarmerie compte environ 3 500 brigades, réparties à travers tout le territoire. Généralement situées au niveau du canton, elles constituent le socle de la gendarmerie départementale.
Pour les néophytes, il s’agit de l’équivalent d’un commissariat chez les policiers. « Les expérimentations conduites dans plusieurs départements ont prouvé l’efficacité du système, qui rapproche les forces de l’ordre de la population dans des territoires où l’empreinte des services publics est faible », a justifié le chef de l’État. Pour l’instant, les modalités de cette réforme n’ont pas encore été précisées.
15 milliards d’euros supplémentaires pour l’Intérieur
Si cette annonce concerne directement la gendarmerie, ce n’est pas la seule effectuée par le président de la République. Lors de ce déplacement dédié à la sécurité intérieure, il a également fait savoir que le budget de la sécurité serait accru de 15 milliards d’euros sur cinq ans, dans le cadre d’un projet de Loi qui sera présenté en Conseil des ministres en mars.
Cette Loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI) – qui ne pourrait être votée qu’après l’élection présidentielle – rajoutera au budget de la sécurité 15 milliards d’euros supplémentaires sur cinq ans, soit une hausse de 25 % par rapport au budget actuel.
Cet effort budgétaire, qui serait historique, viendrait se placer juste après celui du budget 2022, qui était déjà un record avec 1,5 milliard d’euros supplémentaire dédié à la sécurité.
Autre mesure annoncée. Le chef de l’État compte tripler l’amende pour harcèlement de rue, un acte qui sera qualifié de « délit » et passerait à 300 euros. Ce projet s’inscrit également dans la LOPMI. Par ailleurs, toujours pour lutter plus efficacement contre les Violences intra-familiales (VIF), le Président souhaite voir le nombre d’enquêteurs spécialisés dans cette thématique doubler d’ici cinq ans, portant leur nombre à 4 000.
Actuellement, la gendarmerie compte 1 743 référents VIF répartis dans les différentes unités territoriales du territoire. Cette année, 18 maison de protection des familles (MPF) seront créées et 90 personnels supplémentaires viendront s’ajouter aux 406 militaires chargés exclusivement de traiter cette thématique. Au total, la gendarmerie comptera donc 99 MPF d’ici la fin 2022.
Un effort budgétaire pour le cyber
Enfin, Emmanuel Macron a annoncé un investissement massif dans le domaine du cyber, autre grande cause du quinquennat, si ce n’est du siècle. Un milliard d’euros sera alloué à la création d’une école de formation cyber pour lutter contre les attaques numériques, ainsi que de 1 500 postes de cyber-patrouilleurs. L’école de formation sera créée au sein du ministère de l’Intérieur pour former les policiers, les gendarmes et les agents des services de renseignement.
Par ailleurs, le chef de l’État a annoncé la mise en place d’un équivalent numérique de « l’appel 17 », afin que chaque citoyen puisse signaler en direct une cyberattaque (virus, piratage, etc.) et être mis immédiatement en relation avec un opérateur spécialisé.
La gendarmerie compte présentement 7 000 enquêteurs formés aux investigations numériques. La plupart du temps, ces militaires sont spécialisés dans un domaine particulier, tel que les cryptomonnaies ou bien encore, la lutte contre la pédopornographie.
Source: gendinfo.fr