En avril 2021, dans le cadre d’une perquisition pour une affaire de viol, les militaires de la brigade de Beauzelle découvrent incidemment 100 grammes de cocaïne chez un habitant de la commune. Les premiers éléments de l’enquête laissent à penser que l’individu sert en réalité de nourrice dans le cadre d’un trafic de stupéfiants. Un local de stockage permet de peser, conditionner et conserver la cocaïne à l’abri des regards. Le parquet de Toulouse décide alors d’ouvrir une information judiciaire et confie l’enquête aux gendarmes de la Brigade de recherches (B.R.) de Toulouse-Mirail.
À travers leurs surveillances et leurs investigations, les enquêteurs mettent à jour un véritable réseau de commandes de stupéfiants en mode Uber shit.
Cannabis, cocaïne et ecstasy sont livrés quotidiennement sur tout le nord-ouest toulousain, notamment sur les communes de Léguevin, Blagnac, Grenade, Beauzelle, Merville, Mondonville, Seilh et Colomiers. Tout comme pour une pizza, les nombreux clients n’ont qu’à passer commande par téléphone, entre 14 heures et 1 heure du matin, pour se faire livrer à domicile par les trafiquants, qui se déplacent en scooter ou parfois en véhicule de grosse cylindrée.
Une opération judiciaire est finalement lancée le 29 mars dernier, regroupant soixante militaires de la compagnie de gendarmerie de Toulouse-Mirail, appuyés par les gendarmes mobiles de Saint-Gaudens, les Pelotons de surveillance et d’intervention de gendarmerie (PSIG) de Colomiers et de Muret, ainsi que les équipes cynophiles de Colomiers et de Perpignan.
Cinq individus sont interpellés dans la périphérie toulousaine et un sixième en Charente. Dans le cadre des perquisitions, les enquêteurs saisissent 35 000 euros d’avoirs criminels, dont plus de 11 000 euros en espèces, une berline, un scooter de forte puissance, 2 kg d’herbe et de résine de cannabis, plus de 30 grammes de cocaïne, une centaine de cachets d’ecstasy, deux armes d’épaule et des munitions de gros calibre.
À l’issue des gardes à vue, les six individus ont été mis en examen. Trois ont été placés en détention provisoire, tandis que les autres demeurent sous contrôle judiciaire en attendant le jugement. L’enquête se poursuit, mais le procureur de Toulouse évoque déjà « une structure qui a généré un chiffre d’affaires de 300 000 euros entre janvier 2021 et mars 2022. »
Source: gendinfo.fr