Lundi 15 janvier 2024, à 6 heures du matin, à l’approche du passage du cyclone Belal, l’île de La Réunion a été placée en alerte violette, le niveau maximal, synonyme de confinement généralisé. Avant, pendant et après le passage du cyclone, les gendarmes de toutes les unités ont été mobilisés, aux côtés des autres agents de l’État.
Sur l’île de La Réunion, après le passage du cyclone Belal, qui a nécessité le déclenchement par la préfecture de l’alerte violette, le niveau maximal, et donc le confinement généralisé, la vie reprend peu à peu ses droits. Le phénomène météorologique, qui n’a heureusement pas atteint le stade de cyclone tropical intense, n’a pas provoqué de dévastation, mais a fait d’importants dégâts sur son passage, et causé la mort de quatre personnes.
L’œil a frappé le nord-est de l’île
En début de semaine dernière, les services météo pré-alertaient la préfecture de La Réunion sur un risque cyclonique. Jour après jour, l’île changeait de couleur au gré des alertes : jaune vendredi, orange samedi, rouge dimanche, et finalement violette, le niveau maximal, lundi 15 janvier. Dès 6 heures du matin, le confinement généralisé était décrété, y compris pour les services de secours et de sécurité, seuls autorisés à se déplacer en alerte rouge. « Tout était réglé comme du papier à musique et tout s’est parfaitement déroulé, avec un respect strict des consignes, note le colonel Frédéric Labrunye, commandant de la gendarmerie de La Réunion. Les directives ont été appliquées à la lettre. On espérait que l’œil du cyclone passe à 60 ou 70 kilomètres des côtes, mais finalement il a frappé le nord-ouest de l’île avant de rebondir sur le massif, et de s’étendre sur toute la zone est. Heureusement, il avait cessé de se renforcer en mer, à l’approche des côtes, mais il y a tout de même eu des rafales de l’ordre de 200 km/h sur le littoral, et sans doute jusqu’à 250 sur les hauts, et des crues de quasiment tous les cours d’eau. Le bilan bâtimentaire est assez miraculeux dans ces conditions, mais les réseaux structurants ont souffert. Près de 40 % des habitants de l’île ont été privés d’électricité et d’eau. »
Lors de l’alerte rouge, dimanche 14 janvier, les gendarmes ont sillonné l’île pour renseigner le préfet, procéder aux évacuations et faire respecter la décision de confinement. Le lendemain, ils ont été confinés à leur tour, comme l’intégralité des habitants de l’île. « Trois quarts d’heure avant ce confinement généralisé, les gendarmes ont fait une première découverte de cadavre, rapporte le commandant de la gendarmerie de La Réunion. Une personne vulnérable et vivant dans la précarité, qui avait refusé l’hébergement d’urgence. Les gendarmes ont dû transporter le corps à l’intérieur de la brigade, faute de pouvoir faire venir un médecin pour constater le décès, et les pompes funèbres. Ils ont passé ainsi 7 heures, calfeutrés à l’unité, à proximité d’un cadavre. Je tiens à souligner la disponibilité et l’engagement de tous les gendarmes, qui étaient en congés pour un bon nombre d’entre eux, car ce sont encore les vacances scolaires de l’été austral. »
Pendant toute la durée de cette alerte violette, les gendarmes confinés ont essentiellement tenté de garder le contact avec les autres brigades et casernes, à commencer par les plus isolées, en montagne, « notamment celles de Cilaos, sur le territoire de la compagnie de Saint-Pierre, et de Salazie, sur celui de la compagnie de Saint-Benoît, précise le colonel Labrunye. Dans l’ensemble, le sort nous a été assez favorable, car la communication a pu être maintenue. »
Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer s’est rendu sur place
Dès la levée de l’alerte violette, lundi 15 janvier à 13 heures, alors que l’île demeurait en alerte rouge, a commencé la phase de sauvegarde. Les gendarmes ont mené des missions de reconnaissance, afin de dégager les axes, à l’aide de Véhicules blindés à roues de la gendarmerie (VBRG), faire une première évaluation des dégâts, renseigner les acteurs des réseaux, mais aussi déjouer plusieurs tentatives de cambriolage. Ils ont été renforcés par un détachement de quelque 140 agents de la sécurité civile, pompiers, gendarmes et agents du gestionnaire Enedis, arrivés de l’Hexagone et de Mayotte, mardi après-midi, après la levée de l’alerte rouge.
En déplacement sur l’île, mercredi 17 janvier, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, a tenu à saluer l’ensemble des services de l’État et de la préfecture de La Réunion pour leur travail d’anticipation et de prévention, qui a sans doute permis de sauver de nombreuses vies. Il a aussi indiqué qu’il n’y aurait pas de report de la rentrée scolaire, maintenue ce lundi 22 janvier.