La nouvelle brigade territoriale mobile de l’Hospitalet-près-l’Andorre, en Ariège, a été inaugurée ce mercredi 4 décembre 2024. Cette création s’inscrit dans le plan de déploiement national de 238 brigades de proximité, annoncé en 2023 par le président de la République, Emmanuel Macron, afin de renforcer la sécurité sur le territoire.

Le petit village de l’Hospitalet-près-l’Andorre compte seulement une centaine d’habitants, mais il jouit d’une localisation stratégique. Comme son nom l’indique, il se situe en effet aux portes de cette principauté nichée entre la France et l’Espagne. Cette situation géographique, loin d’être anodine, fait de cette petite commune frontalière le point névralgique d’un trafic bien organisé de contrebande de cigarettes et d’alcool entre la France et l’Andorre. Pour lutter contre ce fléau et soulager la brigade de proximité d’Ax-les-Thermes, située à une vingtaine de kilomètres de là, une toute nouvelle brigade territoriale mobile vient d’ouvrir ses portes à l’Hospitalet-près-l’Andorre.

Une « task force » gestion des flux

C’est en grande pompe que la renaissance d’une brigade de gendarmerie fermée en 2021 et récemment rouverte a été célébrée ce mercredi 4 décembre 2024. L’inauguration de la Brigade territoriale mobile (BTM) de l’Hospitalet-près-l’Andorre s’est déroulée en présence du préfet de l’Ariège, Simon Bertoux, du commandant en second de la région Occitanie et du groupement de gendarmerie départementale de Haute-Garonne, le général de brigade Arnaud Giraud, du commandant de groupement de gendarmerie départementale de l’Ariège, le colonel Frédéric Wagner, ainsi que plusieurs autres autorités civiles et militaires françaises et andorranes.

Installée dans les murs de la mairie, mais sans local fixe, cette brigade mobile, s’apparentant à une « task force », a vocation à traiter une problématique bien spécifique : la gestion des flux et toute la criminalité qui en découle. Elle a ainsi pour objectif de lutter contre la contrebande d’alcool, la circulation en grand nombre et pour des motifs illégaux d’étrangers en situation irrégulière, la consommation d’alcool et de stupéfiants au volant et, surtout, la contrebande de cigarettes, l’un des principaux fléaux dans la région. « La semaine dernière, les douanes ont saisi 502 cartouches », confirme le capitaine Frédéric Collart, commandant de la compagnie de gendarmerie départementale de Foix.

La RN 20 au cœur des missions

Pour lutter contre ces fléaux, la brigade, qui compte actuellement quatre militaires, devrait à terme en accueillir deux de plus. L’effectif prévu comprend trois Officiers de police judiciaire (OPJ) et trois Agents de police judiciaire (APJ). Sous les ordres d’un gradé, l’adjudant-chef Cédric, ils travailleront en étroite collaboration avec les douanes françaises, la Guardia Civil et la police d’Andorre afin de mettre fin au ballet incessant des trafiquants de cigarettes et d’alcool entre la France et l’Andorre. « Les trafiquants sont très organisés. Ils récupèrent des centaines et des centaines de cartouches de cigarettes en Andorre, où elles sont trois fois moins chères, puis ils empruntent les sentiers de montagne pour rejoindre des points de convergence, où ils sont récupérés par d’autres trafiquants, quasiment tous en situation irrégulière. Ils remontent ensuite à vive allure sur la RN 20, en direction de Toulouse, avec tous les risques que cela engendre, notamment des vitesses excessives et des refus d’obtempérer. Certains roulent même à contresens pour éviter les contrôles. Ils se mettent en danger, mais mettent aussi et surtout les autres usagers de la route en danger », déplore le capitaine Collart, à qui la brigade territoriale mobile sera directement rattachée.

Pour gérer cet axe, sur lequel circulent 15 000 à 20 000 véhicules par jour, les gendarmes de la brigade territoriale mobile, dont l’action prolonge celle de la communauté de brigades d’Ax-les-Thermes, agiront également en étroite collaboration avec le PSIG (Peloton de Surveillance et d’Intervention de Gendarmerie) de Foix, le détachement de réservistes de la compagnie de gendarmerie départementale de Foix et l’EDSR (Escadron Départemental de Sécurité Routière) de l’Ariège.

Les missions s’annoncent donc bien remplies pour cette nouvelle unité. Ses gendarmes, qui sont pour l’heure logés dans des appartements situés dans le secteur civil, devraient à terme emménager dans une caserne flambant neuve construite dans une ancienne grange rénovée au cœur du village, au milieu des montagnes. De quoi susciter l’intérêt pour une brigade qui est toujours à la recherche de deux militaires. « Nous recherchons des gendarmes qui aiment la police route ainsi que les affaires de contrebande et de blanchiment, sans avoir à gérer un portefeuille [d’enquêtes] qui s’inscrit dans le temps », conclut le capitaine.

Source: gendinfo.fr