2,7% des entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé non agricole, qui emploient 25,8% de ses salariés, ont connu au moins un arrêt collectif de travail en 2023. Cette part, en hausse de 0,3 point par rapport à 2022, atteint son plus haut niveau depuis 2010.

Une étude publiée le 30 janvier 2025 par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) analyse l’intensité et les motifs des grèves en 2023.

Quels motifs ?

Dans 85% des entreprises connaissant au moins un arrêt collectif de travail en 2023, les revendications portent sur des motifs au moins en partie externes à l’entreprise, c’est-à-dire sectoriels ou interprofessionnels (contre 80% en 2022). Les motifs sont exclusivement externes dans 70% d’entre elles (contre 66% en 2022).

Les motifs de grève sont :

  • la contestation de la réforme des retraites. 54% des entreprises concernées citent ce motif (+45 points sur un an et +14 points par rapport à 2019, année marquée par un mouvement contre un précédent projet de réforme des retraites). Il est plus répandu dans le transport et l’entreposage (65% des entreprises touchées) ;
  • les rémunérations (43%). Ce motif, habituellement le plus fréquent, recule de 36 points sur un an mais reste souvent mentionné par les entreprises, dans un contexte d’inflation encore élevée ;
  • les conditions de travail (18%). C’est le tertiaire qui le cite le plus (23%) ;
  • l’emploi (6%) ;
  • le temps de travail (4%, soit une baisse de 4 points).

Des grèves plus intenses dans l’industrie et les transports

L’intensité des grèves est estimée par leur durée et le nombre de salariés qui y participent. Rapporté aux effectifs salariés, le nombre de journées individuelles non travaillées (JINT) pour fait de grève augmente de 73%, atteignant 171 jours pour 1 000 salariés en 2023. Il avait déjà progressé de 71% en 2022. Le nombre de JINT est :

  • plus élevé dans le transport et l’entreposage (894 jours pour 1 000 salariés, après 414 jours en 2022) ainsi que dans l’industrie (276 jours en 2023 après 181 jours en 2022) ;
  • moyen dans les activités tertiaires (157) ;
  • assez faible dans la construction (21).

Davantage de grèves dans les grandes entreprises et l’industrie

En 2023, les grèves touchent plus souvent :

  • les grandes entreprises. Elles concernent 35,3% de celles de 500 salariés ou plus, 9,7% des entreprises de 100 à 199 salariés et 1,2% de celles de 10 à 49 salariés ;
  • l’industrie (4,2% des entreprises), en particulier la fabrication de matériels de transport (9,7%, soit +1,9 point sur un an) et les industries extractives, l’énergie, l’eau, la gestion des déchets et la dépollution (8,4%, +2,1 points) ;
  • certaines activités tertiaires comme l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale privés (7,2%, soit +0,4 point).

    Source: vie-publique.fr