En ce 17 février 2025, la gendarmerie nationale rend hommage à ses héros du quotidien à travers tout le territoire. Elle se souvient de ses morts, rappelant leur mémoire, et met à l’honneur les vivants, récompensant leur courage.
Dans la cour d’honneur des Invalides, sous le froid soleil hivernal, les tambours résonnent, puis le silence se fait. Comme chaque 16 février – un 17 cette année, pour les besoins du calendrier – la Gendarmerie nationale, héritière de la maréchaussée, célèbre sa naissance. Mais c’est aussi en ce jour qu’elle célèbre tous ses héros. Ceux qui sont morts dans l’exercice de leurs fonctions, auxquels elle rend hommage, et ceux qui, toujours vivants, sont récompensés pour leur courage et leur engagement.
La sonnerie aux morts résonne pour treize défunts
En ce jour, à Paris et partout sur le territoire français, les gendarmes se souviennent.
La cérémonie nationale d’hommage aux héros de la gendarmerie s’est déroulée aux Invalides, sous la présidence du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, accompagné de François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre d’État, ministre de l’Intérieur, en présence du général d’armée Hubert Bonneau, Directeur général de la Gendarmerie nationale, du général de corps d’armée André Petillot, major général de la gendarmerie nationale, des chefs des directions et services de la gendarmerie, du général d’armée Samuel Dubuis, inspecteur général des armées gendarmerie, ainsi que de nombreuses autorités civiles et militaires, à l’instar du général de corps d’armée Loïc Mizon, gouverneur militaire de Paris, et de Laurent Nuñez, préfet de police de Paris.
Après un premier dépôt de gerbe dans le caveau des Gouverneurs des Invalides et un second au pied de la plaque de la Gendarmerie nationale, un récit historique a retenti dans la cour pavée, rappelant « la mémoire de nos héros ».
Dans le silence qui a suivi, les noms des douze gendarmes et d’un personnel civil de la gendarmerie, décédés dans l’exercice de leurs fonctions depuis le 16 février 2024, ont été appelés, chacun à leur tour :
- le gendarme Théo Lardy, de la brigade de proximité de Luzech, décédé le 4 avril 2024 à l’âge de 22 ans ;
- l’ajudant-chef Belaïd Allek, du peloton motorisé de Saint-Loup-Hors, décédé le 26 avril 2024 à l’âge de 52 ans ;
- le maréchal des logis-chef Nicolas Molinari, de l’escadron de gendarmerie mobile 211/1 de Melun, décédé le 15 mai 2024 à l’âge de 22 ans ;
- le major Xavier Salou, de l’escadron de gendarmerie mobile 11/1 de Satory, décédé le 16 mai 2024 à l’âge de 46 ans ;
- le lieutenant-colonel Jean-Christophe Bellomia, de l’académie militaire de la gendarmerie nationale de Melun, décédé le 28 mai 2024 à l’âge de 56 ans ;
- le gendarme Alexandre A-Poi, de la brigade territoriale autonome de Liverdun, décédé le 10 août 2024 à l’âge de 45 ans ;
- le major Sébastien Ritoper, de la communauté de brigades d’Estissac, décédé le 26 août 2024 à l’âge 52 ans ;
- l’adjudant-chef Éric Comyn, du peloton motorisé de Mandelieu-la-Napoule, décédé le 26 août 2024 à l’âge de 54 ans ;
- le capitaine Jean-Claude Germain, du centre d’opérations de la gendarmerie de Toulouse, décédé le 18 décembre 2024 à l’âge de 53 ans ;
- le chef d’escadron Florian Monnier, du centre national des opérations de la gendarmerie, à Issy-les-Moulineaux, décédé le 20 décembre 2024 à l’âge de 50 ans ;
- l’adjudant-chef Grégory Barthelmebs, de la brigade territoriale autonome d’Hersin-Coupigny, décédé le 20 décembre 2024 à l’âge de 49 ans ;
- Monsieur Julien Spanneut, du service des affaires immobilières de la gendarmerie de Colmar, décédé le 10 janvier 2025 à l’âge de 42 ans ;
- le lieutenant-colonel Pierre Bichon, du groupement de gendarmerie départementale des Hautes-Alpes, décédé le 11 janvier 2025 à l’âge de 54 ans.
La sonnerie aux morts a alors retenti, suivie d’un hommage silencieux, puis de l’hymne national entonné par les Chœurs de l’Armée française.
Des héros sur les rangs
Comme un message d’espérance, un deuxième temps est venu compléter la cérémonie. Alors que des centaines de gendarmes étaient décorés dans tous les départements de France pour honorer leur bravoure et leur héroïsme, six de ces héros du quotidien se sont vu remettre une médaille lors de la cérémonie nationale aux Invalides :
- l’adjudant Christophe, de la brigade territoriale autonome de Dompierre-sur-Besbre, est décoré de la médaille de la sécurité intérieure échelon or ;
- le maréchal des logis-chef Sylvain, de la brigade de proximité de Lillers, est décoré de la médaille de la gendarmerie avec étoile de bronze ;
- le gendarme Léo, de la brigade de proximité de Lillers, est décoré de la médaille de la gendarmerie avec étoile de bronze ;
- le gendarme Claire, de la brigade territoriale autonome de Vern-sur-Seiche, est décorée de la médaille de la gendarmerie avec étoile d’argent ;
- le gendarme Evan, de la brigade territoriale de Chécy, est décoré de la médaille de la gendarmerie avec étoile de bronze ;
- le brigadier-chef Vincenzo, de la brigade de proximité de Port-sur-Saône, est décoré de la médaille de la sécurité intérieure échelon argent.
Dans son allocution, le ministre de l’Intérieur a adressé ses pensées aux familles, aux proches et aux camarades de ceux qui ont donné leur vie, ainsi qu’aux blessés, « qui portent dans leur chair le prix du service ». La gendarmerie a ainsi déploré plus de 10 000 blessés en service au cours de l’année 2024.
Bruno Retailleau a ensuite cité les noms des 12 autres gendarmes qui sont allés rejoindre le « cortège d’honneur » des gendarmes morts pour la France. « Dans le cœur de leurs camarades et de ceux qui s’engageront, après eux, ces héros continueront de vivre », a-t-il déclaré avant de s’adresser à l’ensemble des gendarmes : « Vous êtes les légataires de leur mémoire parce que vous êtes les héritiers de leur bravoure. En vous brûle la flamme d’un même engagement, le feu d’une même détermination. »
Le ministre de l’Intérieur a souligné le sens du devoir de tous les personnels de l’Institution et leur a renouvelé sa confiance et celle de la Nation française. Un engagement qui se traduit notamment à travers les 2,3 millions d’interventions conduites chaque année par ces militaires. L’année 2024 a d’ailleurs été particulièrement intense sur le plan opérationnel, marquée par des événements planifiés, comme les Jeux Olympiques et Paralympiques ou les 80 ans du Débarquement en Normandie et en Provence, mais aussi par des crises imprévues, comme en Nouvelle-Calédonie ou à Mayotte. Sans oublier le quotidien.
À la fin de l’allocution a résonné le chant de la Gendarmerie nationale.
Source: gendinfo.fr