Face à une augmentation conséquente de la cybercriminalité ciblant les institutions, les administrations, les entreprises et les citoyens, la gendarmerie poursuit son action de lutte contre la cybercriminalité au niveau national comme au niveau local. S’appuyant sur des gendarmes passionnés et de plus en plus formés, elle renforce sans cesse son maillage territorial. En Bretagne, différents spécialistes de la gendarmerie luttent ainsi contre ce fléau : les militaires des Maisons de protection des familles, les référents sûreté et les NTech.
En Bretagne comme dans toutes les régions de France, en métropole et en outre-mer, la gendarmerie se mobilise pour lutter contre tout type de délinquance, dont la cyberdélinquance. Pour y faire face, de nombreuses initiatives sont mises en place par plusieurs unités et spécialistes. Dans la région Bretagne, les Maisons de protection des familles, les référents sûreté et les Ntech s’engagent au quotidien pour lutter encore plus efficacement contre ce fléau.
« Prévenir les menaces cyber en sensibilisant dès le plus jeune âge »
Structures essentielles, implantées au niveau de chaque département, les Maisons de protection des familles (MPF) sont davantage connues pour leur action en matière de lutte contre les violences intrafamiliales (VIF). Toutefois, elles mènent également des actions visant à lutter contre les actes de cybermalveillance, en sensibilisant et en éduquant les enfants dès le plus jeune âge aux dangers d’Internet. Des dangers qui ne cessent de croître avec la multiplication des réseaux sociaux et des phénomènes de cybercriminalité. Des classes de primaire à la terminale, les militaires des MPF de Bretagne adaptent leurs interventions à l’âge et aux besoins de leur public. Les élèves sont ainsi sensibilisés aux avantages et aux risques des jeux vidéo, des écrans et d’Internet, et plus particulièrement des réseaux sociaux. La prévention porte également sur les risques liés aux prédateurs sexuels et aux contenus pédopornographiques. Les numéros d’urgence leur sont rappelés, notamment le 3918, gratuit, anonyme et confidentiel, destiné aux enfants victimes de cyber-harcèlement.
« Prévenir les menaces pour mieux se défendre »
Également présents au sein de chaque groupement de gendarmerie départementale, les référents sûreté sont des experts dont la mission est de délivrer des conseils visant à prévenir les actes malveillants physiques (atteintes aux personnes et aux biens) mais également les menaces dans le cyberespace. La Cellule de prévention technique de la malveillance (CPTM) du Morbihan a ainsi créé, en 2020, le dispositif « PreSanSCE 56 ». Dans ce cadre, elle multiplie les actions de prévention auprès des collectivités territoriales et des entreprises, leur proposant un diagnostic de cybersécurité inédit et un plan d’actions. En 2024, la gendarmerie du Morbihan a ainsi sensibilisé plus de 120 entreprises. Un travail indispensable quand on sait que plus de 36 % des entreprises dans le Morbihan ont déclaré avoir déjà été victimes de cyberattaques.
Le dispositif de la CPTM 56 propose un parcours en trois temps. Les militaires sensibilisent d’abord les collectivités territoriales ou les entrepreneurs aux enjeux de la cybersécurité en réalisant un état des lieux de l’écosystème numérique. L’objectif est double : améliorer la maturité cyber des collectivités locales et des entreprises, en apportant des préconisations et des mesures concrètes pour renforcer la cybersécurité des équipements informatiques, mais aussi les accompagner dans la mise en place d’une cybersécurité personnalisée.
« Patrouiller dans le cyberespace pour contrer les menaces potentielles, identifier les auteurs et les mettre hors d’état de nuire »
Pour lutter efficacement contre une délinquance ayant de plus en plus recours aux nouvelles technologies, la gendarmerie dispose d’enquêteurs spécialisés en technologies numériques dit « NTech ». Habilités à enquêter sur les sites Internet et à réaliser des examens techniques sur des supports numériques, ils épaulent les unités élémentaires lors des investigations. Leur expertise en technicité numérique est précieuse, car elle est utilisée pour formuler des hypothèses de travail et guider le Directeur d’enquête (D.E.). Rattachés aux Sections opérationnelles de lutte contre les cybermenaces (SOLC), implantées dans chaque groupement de gendarmerie départementale, et disposant de la qualification d’Officier de police judiciaire (OPJ), ces NTech analysent les supports numériques et traquent les cyberdélinquants au quotidien.
Agissant sur réquisition, ils sont généralement sollicités par les gendarmes des brigades territoriales afin d’apporter un appui technique pour analyser des supports numériques, dans le cadre d’une garde à vue ou d’une enquête. Leur objectif est de recueillir des éléments de preuve à charge ou à décharge servant à la manifestation de la vérité. Le résultat de leur travail est détaillé dans un rapport qui est joint en pièce de procédure.
Pour ce faire, les NTech disposent de matériels spécifiques et de logiciels appropriés pour « faire parler » ces divers supports : clés USB, serveurs d’entreprise, smartphones, ordinateurs portables, tablettes, appareils connectés du quotidien, consoles de jeux, etc.
Les NTech peuvent également être saisis dans un contexte légal spécifique, notamment en commission rogatoire. Ils peuvent mener des investigations dans le cadre d’affaires de cyberattaques, par exemple lorsque des entreprises sont victimes de rançongiciels, de faux ordres de virement (FOVI) ou d’effacement de sites web importants. Ils peuvent également réaliser des patrouilles dans le cyberespace, en veillant les réseaux sociaux, afin de détecter les menaces potentielles et d’aider les gendarmes de terrain à intervenir.
Afin d’élargir le maillage territorial, les gendarmes NTech forment des Correspondants en technologies numériques (C-NTech) au sein des brigades territoriales, à raison de deux ou trois militaires par unité. Sur les scènes de crime ou lors des perquisitions, ces C-NTech de proximité sont essentiels, car ils constituent le premier maillon de la chaîne cyber et interagissent directement avec la population. Ils préparent également l’intervention des NTech en procédant à un gel numérique des lieux de l’intervention. Ils procèdent également aux saisies et au placement sous scellé du matériel informatique. Enfin, ils sont habilités à réaliser des analyses simples sur des téléphones ou à vérifier les données accessibles d’un ordinateur, et peuvent effectuer une saisie simple de preuve numérique, aussi significative qu’une trace ADN.
Source: gendinfo.fr