Lors de la 17e cérémonie de l’Excellence Française, organisée le 25 novembre 2025 dans le prestigieux cadre du Collège des Bernardins, à Paris, le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) a été distingué dans la catégorie « Prix des plus belles réalisations de l’année ». Ce prix vient saluer le rôle déterminant joué par l’unité d’élite de la gendarmerie dans le cadre d’une opération majeure en début d’année.

Créé en 2009 par Maurice Tasler, le prix de l’Excellence Française distingue chaque année des institutions, entreprises ou personnalités opérant dans différents secteurs d’activité et qui contribuent, « par leur talent, leur créativité et leur capacité d’innovation », au rayonnement de la France dans le monde. Soutenu par plusieurs ministères, dont ceux de la Culture et de la Défense, il récompense ainsi chaque année un nombre variable de lauréats jugés les plus représentatifs de leur secteur d’activité – les secteurs mis à l’honneur variant d’une année sur l’autre – et plus largement de l’excellence nationale.

L’édition 2025 vient ainsi de distinguer le GIGN dans la catégorie « des plus belles réalisations de l’année » pour l’une de ses opérations majeures dans le domaine de la cryptomonnaie, saluant ainsi plus largement l’expertise de l’unité d’intervention spécialisée de la gendarmerie nationale ainsi que son engagement quotidien et entier au service de la Nation. C’est la seconde fois que le GIGN est distingué par l’Excellence Française. En novembre 2010, un prix dans la catégorie « Sécurité » avait été remis au général Denis Favier, alors à la tête du Groupe. L’unité fait partie depuis cette date des membres de l’Excellence Française.

Placée sous le haut patronage de la présidente de l’Assemblée nationale, Mme Yaël Braun-Pivet, la 17e cérémonie de l’Excellence Française s’est donc déroulée ce mardi 25 novembre 2025 dans le cadre prestigieux du Collège des Bernardins, à Paris. En ouverture de cette soirée, Maurice Tasler, président de l’association, a rappelé les objectifs de cette dernière ainsi que les principales actions menées au cours de l’année, avant de céder la parole à l’invité d’honneur de cette édition, M. Luc Ferry, philosophe, écrivain et ancien ministre.

Prix des plus belles réalisations de l’année pour une opération en lien avec les cryptomonnaies

La remise des distinctions, ponctuée de diffusions de documents retraçant les réalisations des différents lauréats, a successivement récompensé le Collège des Bernardins, la Fondation de Coubertin, l’Académie du renseignement et l’entreprise Mauboussin. Le prix des plus belles réalisations de l’année est ensuite venu couronner Ariane 6, pour son premier lancement réussi, ainsi que le GIGN, pour l’une de ses opérations majeures de 2025 dans le domaine des cryptomonnaies.

Ce prix a été remis par M. Antoine Broussy, directeur de la Fondation Charles-de-Gaulle, au colonel Yannick Vidal, commandant en second du GIGN depuis l’été 2025, qui a ensuite procédé à la signature du Livre d’or.

Lors de son allocution, le colonel Vidal, qui était Chef d’état-major opérationnel (CEMOPS) au moment de l’opération récompensée à l’occasion de cette soirée, a tout d’abord rappelé les trois métiers du haut du spectre autour desquels s’axent les missions du GIGN : l’intervention, l’acquisition du renseignement et la protection de personnalités, essentiellement les ambassadeurs et les consuls, dans les pays où les intérêts de la France sont particulièrement menacés, soit onze théâtres.

Sans entrer dans le détail au regard de l’instruction toujours en cours, l’officier est ensuite brièvement revenu sur la mission mise en lumière par le Prix de l’Excellence Française, soulignant notamment sa complexité et la nécessité de mettre en œuvre des mesures de coordination afin de libérer les deux otages retenus dans des lieux différents et d’interpeller les principaux mis en cause, et ce, en l’espace de 48 heures.

« La prise d’otage est notre quotidien », a-t-il rappelé, avant de préciser que la difficulté de la mission lors d’un enlèvement tient au fait que l’on ne sait pas où se trouvent les otages. Il a indiqué à cette occasion que le GIGN a déjà enregistré près de vingt enlèvements depuis le début de l’année.

« Nous préférons toujours être excellents dans les temps que parfaits hors délais »

En cohérence avec la thématique de la soirée, le commandant en second du GIGN a ensuite développé, en cinq points, comment se traduit la culture de l’excellence au quotidien au sein de l’unité. D’abord par le travail, car « l’excellence, ce n’est pas une question de talent, c’est surtout une question de travail rigoureux au quotidien ». Ensuite par une continuelle remise en question : « Nous apprenons de nos [très nombreux] entraînements, nous apprenons de nos opérations (3 300 par an, tous théâtres confondus, NDLR), nous apprenons de nos échecs, nous apprenons aussi de nos succès. » Une culture du retour d’expérience cruciale pour l’unité, car « pour nous, l’excellence, ce n’est pas d’être résilients, c’est d’être antifragiles, c’est-à-dire qu’un échec doit nous conduire à être encore plus forts ».

Il s’agit aussi de donner le meilleur de soi-même « sans pour autant faire de la perfection une obsession ». Le GIGN intervient en effet sur des situations d’urgence et « bien souvent, la solution parfaite arrive trop tard ». Ainsi, « nous préférons toujours être excellents dans les temps que parfaits hors délais ».

« L’excellence se construit surtout avec les autres »

Sans délaisser les nouvelles technologies, bien au contraire, le GIGN investit particulièrement sur l’humain et sur le collectif. « Parce que quand tout plante, (…) quand on se trouve au fin fond de la jungle guyanaise ou de la brousse néo-calédonienne, ce qui va faire la différence, c’est la force morale, c’est l’humain. (…) Et quand l’humain, individuellement, fait défaut, c’est le collectif qui va prendre le relais. Nous sommes toujours plus courageux quand on sait qu’on fait partie d’un tout et qu’on est portés par notre mission. »

En conclusion, le colonel Vidal a insisté sur l’humilité qui façonne la quête d’excellence du GIGN :
« On doit beaucoup à nos partenaires, avec lesquels on se prépare pendant le temps de paix, pour être encore plus performants pendant le temps de la crise, a-t-il souligné. Finalement, au GIGN, l’excellence ne se construit pas dans l’isolement et dans la solitude, elle se construit surtout avec les autres. »

Si cette nouvelle distinction vient ainsi honorer la réussite d’une opération bien spécifique, elle salue également l’engagement quotidien des militaires du GIGN sur les différents théâtres, en métropole, en outre-mer et à l’étranger, ainsi que celui de tous les personnels qui œuvrent dans l’ombre, de la formation au soutien (R.H., finances, logistique) en passant par les appuis techniques. Tous ensemble, ils confèrent à l’unité une force de frappe unique dans ses trois cœurs de métier.

Source: gendinfo.fr