Cinq gendarmes ont été blessés dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 décembre 2025, à Saint-Pol-de-Léon, dans le Finistère, à la suite d’un refus d’obtempérer. Le conducteur du véhicule, volé quelques jours auparavant, était un multirécidiviste. En dix ans, les refus d’obtempérer ont augmenté de 50 % en zone gendarmerie.
Dans la nuit du 27 au 28 décembre 2025, une patrouille de la Communauté de brigades (CoB) de Saint-Pol-de-Léon, dans le Finistère, entreprend de contrôler un individu en train d’uriner contre un véhicule en stationnement. Tandis que les gendarmes font demi-tour, l’homme monte à bord d’une voiture où se trouvent trois autres personnes, qui repart, phares éteints. Vérification faite par les gendarmes, il s’agit d’un véhicule volé depuis le 21 décembre 2025.
Les militaires font injonction au conducteur de s’arrêter ; celui-ci refuse d’obtempérer et prend la fuite en empruntant la 4 voies à contresens, en direction de Morlaix, puis sort pour emprunter une route de campagne. Les gendarmes de la CoB sont rejoints par leurs camarades du Peloton de surveillance et d’intervention de gendarmerie (PSIG) de Plourin-lès-Morlaix. Onze gendarmes sont alors engagés.
La voiture coupe à travers champs et s’embourbe. Deux passagers en sortent et sont interpellés, non sans avoir commis des faits d’outrages, de rébellion et proféré de menaces de mort envers les gendarmes. Mais le conducteur du véhicule, dont le poids s’est allégé, parvient à repartir et fonce délibérément en direction des militaires, percute un véhicule et force le passage par un talus. La voiture du PSIG grimpe sur le monticule, mais dérape sur la terre rendue glissante par les pluies et percute involontairement le véhicule suspect, qui finit dans un fossé. Le conducteur et la passagère sont interpellés, l’homme se montrant violent et menaçant.
Emmené à l’hôpital afin de constater toute éventuelle blessure et de permettre son identification, l’individu commet de nouvelles violences et blesse une gendarme. Les militaires sont contraints de faire usage d’un pistolet à impulsion électrique afin de pouvoir le maîtriser. Cinq gendarmes ont été blessés au cours de la nuit et trois véhicules ont été endommagés.
219 militaires blessés en 2024 à la suite de refus d’obtempérer
Condamné à de nombreuses reprises antérieurement, le mis en cause principal faisait l’objet d’un mandat d’arrêt suivant la décision de la Cour d’appel de Rennes l’ayant condamné, en mars 2025, à une peine de 42 mois d’emprisonnement pour violences aggravées et association de malfaiteurs.
Les trois autres occupants de la voiture avaient également des antécédents judiciaires.
L’enquête flagrante, confiée à la Brigade de recherches (B.R.) de Plourin-lès-Morlaix, des chefs de refus d’obtempérer avec mise en danger des gendarmes, recel de vol, conduite en état d’ivresse, port d’arme de catégorie D, violences volontaires aggravées, outrages et menaces de mort sur personnes dépositaires de l’autorité publique, a permis de déférer les trois hommes en cause, âgés d’environ 20, 40 et 50 ans. Ils ont été placés en détention provisoire, conformément aux réquisitions du Parquet, et ont fait l’objet d’une comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Brest ce mardi 30 décembre 2025.
En dix ans, les refus d’obtempérer ont augmenté de 50 % en zone gendarmerie, atteignant en moyenne chaque année près de 13 000 délits comptabilisés. Ces comportements compromettent la sécurité de la population et les gendarmes sont eux-mêmes touchés dans leur chair : on dénombre 219 militaires blessés en 2024 à la suite de refus d’obtempérer.
Face à ce fléau, les techniques d’intervention et le matériel mis à disposition ont évolué ces dernières années, permettant de réduire les risques pris par les militaires. Cependant, le nombre de refus d’obtempérer peine à faiblir (2 % de baisse entre 2023 et 2024) et les militaires victimes de ces comportements sont encore trop nombreux.
La Gendarmerie nationale, au même titre que le ministre de l’Intérieur, témoigne de son soutien aux militaires blessés et leur souhaite un prompt rétablissement.
Source: gendinfo.fr







