Encore un coup dur pour le pouvoir d’achat des retraités: la hausse des pensions de base sera moins importante que prévu. L’exécutif veut la limiter à 0,3% pendant deux ans malgré le retour de l’inflation.
Après la hausse de la CSG de 1,7 point, les retraités vont encore devoir se serrer la ceinture. Dans une interview accordée au « Journal du dimanche », le 26 août, le premier ministre Édouard Philippe a dévoilé les grandes lignes du budget 2019, présenté fin septembre, bâti sur une croissance de 1,7% au lieu de 1,9%. Parmi les mesures annoncées pour satisfaire à ces obligations budgétaires: la hausse bien moins importante que prévu des pensions de retraite de base du régime général.

• Un coup de frein pendant deux ans

Habituellement indexée sur l’inflation, cette hausse aurait dû être proche de 1,7% (0,8% lors de la dernière hausse le 1er octobre 2017) mais le gouvernement propose de la limiter à 0,3% le 1er janvier 2019 ainsi qu’en 2020. Concrètement, cela signifie 3€ de plus par mois pour une retraite de base de 1000€.

Rappelons au passage que la revalorisation des retraites a déjà été retardée de trois mois, puisqu’elle était initialement programmée au 1er octobre 2018. (À lire aussi:  Retraite: la prochaine hausse des pensions reportée à 2019)

• Juste au moment où l’inflation reprend

Si elle est votée cette mesure entamera directement le pouvoir d’achat des retraités car la désindexation des retraites par rapport à l’inflation interviendrait justement au moment où celle-ci repart. L’envolée des prix est estimée à 1,7% pour l’année en cours et ne devrait pas mollir. L’OCDE table sur une inflation de 1,5% en France en 2019.

• Aides sociales au régime sec

Même coup de frein pour l’aide personnalisée au logement (APL) et les allocations familiales. « Une politique de transformation et de maîtrise des dépenses » assumée par le gouvernement, qui privilégie « la rémunération de l’activité et qui rompt avec l’augmentation indifférenciée des allocations », comme l’a déclaré le premier ministre.

Exception à ce coup de gel, la hausse confirmée de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), ex « minimum vieillesse ». Cette aide sera revalorisée de 35€ en 2019 puis encore de 35€ en 2020. Elle atteint aujourd’hui 833€ par mois pour une personne seule.

Les retraités, eux, vont une nouvelle fois faire face à une perte du pouvoir d’achat même si dans le JDD, Edouard Philippe s’en défend: » Les efforts que nous faisons par ailleurs, notamment la suppression progressive de la taxe d’habitation, doivent compenser l’impact sur le pouvoir d’achat. Et nous développons de nouvelles protections sociales, comme le plan pauvreté ou le reste à charge zéro sur les lunettes, les prothèses dentaires et les appareils auditifs. »

Même dénégation pour le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, interrogé sur RTL, lundi 27 août: « Les retraités ne seront pas perdants, leur pension de retraitesera revalorisée moins vite mais elle continuera à être revalorisée », ajoutant « Nous ne leur prenons pas d’argent. Nous faisons attention aux Français qui sont le plus en difficulté mais nous voulons aussi rétablir les équilibres des finances publiques. »
Reste à convaincre les principaux intéressés.

Source: notretemps.com / Crédit photo: © D.R.