Qualifié pour les championnats du Monde de la Spartan Race, qui se déroulera du 3 au 4 novembre, en Grèce, le maréchal des logis-chef Michaël Seillier met ses performances hors norme au service d’associations.
Ce n’est pas un surhomme mais pas loin ! Il y a trois ans, il se battait contre un cancer, aujourd’hui, le maréchal des logis-chef Michaël Seillier peut se vanter de faire partie des meilleurs challengers de la Spartan Race, l’une des courses à obstacles les plus difficiles au monde. Les 3 et 4 novembre prochains, il participera, à Sparte, aux Trifecta Worlds Championship, rassemblant trois courses et 400 obstacles sur 80 kilomètres.
« En octobre 2017, j’ai participé aux championnats d’Europe de Spartan race à Andorre. J’y ai validé mon billet pour les championnats du Monde en terminant 7e au classement général, sur 12 000 participants, avec le titre de vice-champion d’Europe dans ma catégorie d’âge. »
Parcours du combattant
Venues tout droit des États-Unis, les courses à obstacles connaissent actuellement un énorme succès auprès des adeptes du dépassement de soi. La Spartan Race, qui a conquis le monde en devenant le leader des courses à obstacles, se différencie des compétitions concurrentes par la difficulté de ses épreuves.
« Les championnats d’Europe et du Monde de Spartan Race se disputent chaque année dans un format « Beast », pour pousser les athlètes au-delà de leurs limites. Les conditions sont très difficiles : la neige, la pluie et la boue sont très souvent au rendez-vous et les sommets atteignent généralement plus de 3 000 mètres ! »
Les participants doivent suivre un parcours truffé d’obstacles dignes d’un entraînement commando.
Aux embûches naturelles du terrain, s’ajoutent les obstacles classiques des Spartan : pont de singe, grimper de corde, champ de barbelés, mur en bois en dévers… Tous sont obligatoires et des pénalités sont infligées aux concurrents qui échouent… « La punition est une série de 30 burpees, les terribles pompes sautées ».
Un nouveau combat
Michaël a découvert la course d’obstacles en 2014. « J’ai participé à ma première Spartan race en mode loisir, et j’ai tout de suite été attiré par cette épreuve combinant course et obstacles à l’image du parcours du combattant. »
En 2015, il décide de se perfectionner dans cette discipline pour atteindre le niveau des champions et parvient à se classer parmi les dix meilleurs coureurs de France. Il décroche ainsi son premier billet pour les championnats d’Europe.
Cette année-là, un autre événement va venir marquer sa vie : un cancer à l’estomac.
Il doit alors faire face à un tout autre combat. « Après trois opérations chirurgicales, dont l’ablation d’une partie de mon estomac et un lourd traitement médicamenteux, j’ai été greffé d’une prothèse et d’une ceinture abdominale. J’ai alors perdu plus de 15 kg et toutes mes capacités physiques. »
« Le soutien de ma famille et de mes camarades de la gendarmerie m’a permis de faire face à la maladie. Ils m’ont tous apporté leur aide, et je peux vous certifier qu’il existe un esprit de famille en gendarmerie. »
C’est sa passion pour le sport qui lui permet alors de traverser certains moments difficiles. « Le sport a été ma thérapie. Combattre un cancer ne peut se faire sans aide, soutien, force, courage, optimisme et abnégation. J’essaie de prouver que le sport est un réel facteur de reconstruction et de motivation. »
Football, natation, boxe, running, musculation… Plus rien n’arrête ce boulimique de sport, qui enchaîne les entraînements. « Je pratique la course à pied en alternant longue distance, fractionné et séance de récupération. J’effectue également deux séances de musculation et trois séances de cross fit par semaines, sans compter mes séances quotidiennes d’entretien physique. »
Au service des autres
Si la maladie a été dévastatrice physiquement, elle a aussi été une source de motivation. Ce sportif inscrit aujourd’hui ses performances sportives dans un combat contre la maladie. « Je fais de ma vie un don pour autrui ».
Touché de près par le cancer, mais également par la mucoviscidose (l’enfant d’un de ses camarades est né porteur de cette maladie), il reverse l’intégralité des gains qu’il remporte lors de ses compétitions (4 400 euros en 2017) au profit de deux associations, « vaincre la mucoviscidose » et « la ligue contre le cancer », afin d’aider la recherche contre ces maladies.
Un geste d’autant plus important que ce gendarme, humble et discret, finance lui-même ses compétitions. « Depuis ma qualification aux championnats Trifecta Mondiaux, je suis suivi par l’équipe de France Spartan Trifecta, mais je finance mes déplacements par mes propres moyens. »
À titre d’exemple, les frais pour ces championnats du Monde s’élèvent à 4 000 euros.
Le maréchal des logis-chef Michaël Seillier prouve ainsi, chaque jour, à chaque course, à chacun, que tout est possible…