Pendant deux semaines, 61 gendarmes, officiers et sous-officiers, ont effectué un stage de perfectionnement prévôtal. Deux semaines pour se préparer aux conditions d’engagement qui seront bientôt les leurs, lors de leur projection au sein des diverses unités prévôtales à travers le monde.
Liban, Jordanie, Tchad, Mali, République centrafricaine, Niger, Norvège, Côte d’Ivoire… autant de pays, avec des conditions de travail, climatiques et culturelles variées, qui attendent bientôt ces futurs prévôts.
« À la fin de ce stage de perfectionnement, les futurs prévôts devront maîtriser les actes élémentaires du combattant projeté en opérations extérieures, explique le colonel Éric Gosset, commandant la gendarmerie prévôtale. C’est également l’occasion de forger une cohésion par mandat et zone géographique, afin qu’ils se connaissent bien entre eux pour mieux s’intégrer collectivement dans l’unité militaire avec laquelle ils seront déployés. »
Acquisition des savoir-faire nécessaires avant toute projection
« Notre but est, en seulement deux semaines, de leur transférer un maximum de connaissances et de les rendre immédiatement employables sur les théâtres d’opérations », ajoute le colonel Gosset.
De nombreux cours sont ainsi dispensés pour maîtriser l’exercice raisonné de la police judiciaire militaire : les spécificités du code de justice militaire, le contexte juridique international des opérations militaires françaises ou encore la politique pénale en matière d’affaires militaires arrêtée par la section C3 du parquet de Paris.
Aux cours théoriques s’ajoutent de nombreux modules d’instruction pratique pour apprendre à mettre en œuvre une police technique et scientifique dans un contexte dégradé, à maîtriser les gestes de secours au combat, à prévenir la menace des engins explosifs improvisés et à faire usage de son Famas dans des circonstances difficiles.
« Nous devons les mettre en situation d’accomplir leurs missions en toute sécurité. C’est pourquoi nous les confrontons à de nombreuses mises en situation tactiques avec le double armement et les protections balistiques dont ils seront dotés sur le terrain. »
Afin de préparer les futurs prévôts aux conditions exigeantes de vie et de travail qui les attendent, plusieurs intervenants extérieurs, spécialistes, leur délivrent leur expertise. Police technique et scientifique, déplacement en convoi, extraction en cas de prise à partie… Tout est abordé en théorie et en pratique.
Connaissance de l’environnement militaire d’emploi
« Au-delà des savoir-faire indispensables, les futurs prévôts doivent aussi s’acculturer à leur futur environnement militaire, précise le colonel Gosset. Cette étape est absolument fondamentale ! Ils doivent en connaître les codes et les règles de fonctionnement, afin d’éviter toute faute de positionnement préjudiciable. »
Des enseignements concernant les structures de commandement de l’armée française et son organisation en opérations extérieures leur sont ainsi délivrés, afin de favoriser une bonne intégration des détachements prévôtaux au sein d’une force interarmées !
« La mission prévôtale est une mission exigeante d’engagement continu pendant une période de quatre mois, souvent dans des conditions climatiques très éprouvantes, rappelle le colonel Éric Gosset. C’est pourquoi, tout au long du stage, nous nous attachons à réveiller la militarité de nos gendarmes : l’endurance, la rusticité et le sens de l’effort. »
Challenge entre groupes, rallye synthèse… toutes les occasions sont bonnes pour stimuler les futurs prévôts et, par la même occasion, forger une véritable cohésion entre eux.