Après deux années d’enquête, les gendarmes de la Section de recherches (S.R.) de Grenoble et de la Compagnie de gendarmerie départementale (CGD) de Vienne, avec le concours du GIR 38, ont démantelé un vaste réseau de proxénétisme avec l’interpellation de cinq personnes dans le quart sud-est de la France : départements de l’Isère, de l’Ardèche et du Gard.
En février 2017, les enquêteurs de la communauté de brigades de Beaurepaire (38) ouvrent une enquête préliminaire pour proxénétisme après avoir constaté qu’un individu approvisionnait des camions de prostituées implantés sur les communes de Jarcieu, Sablons et Auberives.
Fin mai 2017, le procureur de la République de Vienne requiert l’ouverture d’une information judiciaire. Un juge d’instruction du Tribunal de grande instance (TGI) de Vienne co-saisit la S.R. de Grenoble pour poursuivre les investigations. Un réseau classique constitué de prostituées africaines et sud-américaines, exerçant en fourgon ou parfois en appartement est alors matérialisé.
En avril 2018, devant l’ampleur de ce réseau, le TGI de Vienne se dessaisit au profit de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Lyon.
La structure du réseau apparaît classique avec une base constituée d’une trentaine de prostituées d’origine africaine et sud-américaine. Ces filles recrutées dans leur pays d’origine afin de venir en France travailler dans des champs, bénéficient d’un prêt de 5 000 €. Une fois en France, elles sont vite contraintes à se prostituer pour rembourser leur dette.
Les investigations menées par le GIR38 sur les transferts d’argent de l’ensemble des têtes de ce réseau polycéphale, permettent de retrouver la trace de l’envoi de plus de 100 000 € sur les trois dernières années à destination de l’Espagne et des pays d’origine des filles.
Le 15 janvier 2019, une vaste opération judiciaire est déclenchée et permet l’interpellation de cinq personnes dans différents départements : l’Isère, l’Ardèche et le Gard. Des liquidités, des cartes SIM, des mandats cash et des livres de comptes sont saisis pour poursuite des investigations. Les mis en cause sont placés en garde à vue pour des faits de « proxénétisme en bande organisée », « traite d’êtres humains en bande organisée » et « blanchiment d’argent ».
Source: GENDCOM / Crédit photo: © D.R.