Les gendarmes du Centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N) viennent de démanteler un réseau de pirates informatiques qui a fait plus de 8 000 victimes, pour un préjudice total de deux millions d’euros.
Mardi 29 janvier, une opération judiciaire, engageant dix enquêteurs du C3N et vingt militaires de plusieurs Pelotons de surveillance et d’intervention du groupement de gendarmerie départementale du Rhône, a permis l’interpellation de trois chefs d’entreprise, âgés de 30 à 54 ans, soupçonnés d’avoir escroqué, grâce à une astucieuse arnaque informatique, près de 8 000 internautes, pour une somme s’élevant au total à deux millions d’euros.
Après l’ouverture d’une enquête, en mars 2018, par la section cybercriminalité du parquet de Paris, il a fallu dix mois d’investigations aux gendarmes du C3N pour mettre à jour cette escroquerie en bande organisée visant à s’introduire frauduleusement dans un système de données.
Concrètement, lors de leur navigation sur des sites traditionnels, des internautes constataient l’ouverture intempestive de fenêtres de sécurité adoptant les codes et logos officiels de Microsoft ou de Windows. De faux messages d’alerte informaient l’utilisateur qu’il était victime d’un virus et qu’il n’avait pour seul recours que l’intervention à distance d’un support technique moyennant une somme pouvant aller de 99 à 500 euros.
« Les messages sont si anxiogènes que la victime a l’impression que son ordinateur est malade, explique le colonel Jean-Dominique Nollet, chef du C3N. Or, il n’y avait pas vraiment de blocage. Il suffit de redémarrer l’ordinateur, mais les messages invitent à ne surtout pas le faire. »
À l’issue de leur placement en garde à vue, les trois mis en cause ont été déférés devant un juge d’instruction, jeudi 31 janvier, en vue d’une éventuelle mise en examen. Deux d’entre eux ont été placés en détention provisoire.
Source: GENDCOM / Crédit photo: © D.R.