Le circuit « Paul-Ricard » du Castellet, dans le Var, a accueilli, du 20 au 23 juin, la 60e édition du Grand Prix de France de Formule 1. Retransmis dans plus de 140 pays et suivi par près de 100 millions de téléspectateurs, cet événement a également accueilli près de 135 000 spectateurs sur le site. Afin d’assurer une sécurité optimale, la gendarmerie a déployé un dispositif de grande ampleur, mobilisant, durant quatre jours, pas moins de 500 militaires, d’active et de réserve, issus des unités de gendarmerie du Var et des Bouches-du-Rhône, avec l’appui de moyens régionaux et nationaux.

Après dix ans d’absence, le Grand Prix de France de formule 1 a retrouvé avec succès le circuit « Paul-Ricard » du Castellet en 2018. Organisée cette année du 20 au 23 juin, la 60e édition de cette épreuve du championnat du Monde a de nouveau bénéficié d’un dispositif de grande ampleur, mobilisant pendant quatre jours pas moins de 500 militaires, d’active et de réserve, issus des unités de gendarmerie du Var et des Bouches-du-Rhône, avec l’appui de moyens régionaux et nationaux.

L’objectif : assurer une sécurité optimale pour les quelque 135 000 spectateurs venus assister à cette compétition, également retransmise dans plus de 140 pays et suivie par près de 100 millions de téléspectateurs.

Des effectifs mobilisés H24

Une mobilisation H24, avec une montée en puissance dès 6 heures du matin, à l’ouverture des aires de stationnement, et des accès au public à 7 heures.

Les effectifs du groupement de gendarmerie départementale du Var, soit 200 gendarmes d’active et 120 réservistes opérationnels, ont été renforcés par le groupement voisin des Bouches-du-Rhône, à hauteur de 70 militaires d’active et de réserve.

Le dispositif, comprenant également, sur leur spectre missionnel, les forces de la Gendarmerie des transports aériens (GTA) Sud, a reçu l’appui de moyens régionaux : brigade anti-drone, équipes cynophiles, télépilotes de drones, soutien automobile pour assurer tout dépannage et, enfin, une équipe de techniciens des systèmes d’information et de communication, dont la maîtrise est au cœur de la manœuvre.

Des moyens nationaux ont également été déployés, à l’instar de la Structure d’accueil mobile déployable (SAMD) du Centre de planification et de gestion de crise (CPGC), qui a servi de Poste de commandement (P.C.) gendarmerie, de deux escadrons de gendarmerie mobile (Hyères et Digne-les-Bains), dirigés par un Groupement tactique de gendarmerie (GTG), ou encore de la Cellule nationale d’observation et d’exploitation de l’imagerie légale (CNOEIL) de Versailles-Satory, acteur essentiel de la manœuvre de renseignement.

Trois problématiques majeures

La sensibilité de l’événement, accrue par cette forte affluence et l’importante couverture médiatique, a nécessité de fait la prise de mesures de sécurité renforcées pour faire face à trois problématiques essentielles.

Tout d’abord la menace terroriste, toujours élevée, nécessitant la mise en œuvre de dispositifs de prévention et d’une capacité d’intervention en cas d’incident majeur.

Ensuite, bien évidemment, comme sur tout grand rassemblement, la gendarmerie s’est préparée à faire face à d’éventuels troubles à l’ordre public, que ce soit sur le site, à ses abords ou sur les voies de circulation.

Enfin, l’édition 2018 avait mis en lumière l’importance de la manœuvre de régulation et de sécurisation des flux de circulation ; le circuit du Castellet étant desservi par un réseau routier (DN8, D2, D402) sinueux et peu dimensionné pour absorber d’importants flux de véhicules.

Une mission cruciale afin de garantir la mobilité des habitants, des visiteurs, mais aussi des forces de l’ordre et des services de secours. D’autant plus que la proximité d’un aéroport, par lequel de nombreux voyageurs arrivent le jour de l’épreuve, par avion ou par hélicoptère, est de nature à ajouter à la complexité de l’exercice.

Travail de planification avec l’organisation du Grand Prix, les services de l’État et du Département

Pour mener à bien ces différentes missions et coordonner les différents dispositifs, la gendarmerie a travaillé pendant plusieurs mois en étroite collaboration avec les organisateurs (Groupement d’intérêt public du Grand Prix de France), les services de l’État et du Département, ainsi que les collectivités territoriales.

Les réunions techniques avec les partenaires et les comités de pilotage en préfecture ont ainsi permis de mettre en place des mesures spécifiques pour faciliter les accès au site : aménagement des aires de stationnement et signalisation, orientation des flux de circulation, réduction des flux pendulaires, déviations, partage d’axes avec les navettes, etc.

Outre ses missions de sécurité routière, d’ouverture d’axe et d’escorte des services de secours ou de convois sensibles, la gendarmerie était engagée pour faire respecter ces mesures de circulation particulières, guider les automobilistes, garantir leur sécurité et prévenir un ralentissement du trafic, aux abords immédiats comme dans la profondeur.

Complémentarité des services et des moyens

Concrètement, sur le site et ses abords, la gendarmerie s’est appuyée sur le dispositif de surveillance et de protection physique des accès, mis en place par la sécurité privée employée par l’organisation.

Ainsi, en complément de ces mesures particulières, les moyens mis en œuvre par les services de la préfecture et la compagnie de gendarmerie de La Valette-du-Var visaient à déceler, en amont, toute menace potentielle pouvant peser sur les spectateurs et sur les installations (criblage des employés, dépollution quotidienne du site par les équipes cynophiles de la gendarmerie, contrôles des véhicules aux abords avec le système de lecture automatisée des plaques d’immatriculation, appui au filtrage des spectateurs), tout en étant en mesure d’intervenir très rapidement, grâce aux différentes patrouilles et au Peloton de surveillance et d’intervention de gendarmerie (PSIG) Sabre, sur tout incident survenant aussi bien à l’intérieur du site, aux abords du circuit que dans les airs, grâce à la brigade anti-drone.

Garant de l’ordre public, les militaires des escadrons de gendarmerie mobile de Digne-les-Bains et de Hyères, placés sous les ordres d’un GTG, ont assuré des patrouilles sur l’ensemble du site, tout en conservant une capacité d’intervention en tous lieux. Les jours précédant l’épreuve, les gendarmes ont par ailleurs effectué des passages réguliers sur les aires de stationnement aménagées, afin d’empêcher les installations illicites.

Sur les différents axes, les militaires des brigades, des PSIG et de l’Escadron départemental de sécurité routière (EDSR) du Var, appuyés par des réservistes opérationnels, ont assuré la gestion des flux en profondeur. Positionnés sur des points stratégiques, ils ont veillé à fluidifier au maximum la circulation.

La coordination entre les différents acteurs de la sécurité était assurée depuis un P.C. commun installé dans la SAMD du CPGC, en lien avec le Centre opérationnel départemental (COD) de la préfecture.

Placé sous le commandement du colonel Alexandre Malo, commandant le GGD83, ce P.C. regroupait les chefs des trois groupes de force (mobilité, sécurité, ordre public), un pool commandement avec quatre cellules (renseignement, transmission, communication, logistique), un officier région en charge de la liaison avec les Bouches-du-Rhône et les appuis spécialisés, un officier de la GTA pour la gestion des incidents aériens et la menace drone, des représentants de l’organisation pour la sûreté, la sécurité et la mobilité (navettes, stationnements) et enfin la société Waze.

La situation était ainsi suivie à partir des comptes rendus radio des chefs d’éléments déployés, des retransmissions vidéo (caméra déportée du CPGC, CNOEIL, drone) et de l’état du trafic en temps réel fourni par Waze.

Fournissant une analyse plus précise, le croisement de ces informations a facilité la prise de décision ainsi que l’engagement des moyens. Les plans de circulation enregistrés en amont avec Waze ont, par exemple, pu être diffusés aux usagers lorsque des déviations ou des sens de circulation particuliers étaient mis en place.

La gendarmerie en sécurisation, mais pas que…

Au-delà du dispositif de sécurisation, la gendarmerie était également présente au sein du village sud, où différentes animations étaient proposées aux visiteurs : prévention sécurité routière, simulateurs auto et moto, scène de crime, piste 10 de conduite, piste de minimotos, exposition de véhicules (Matra djet, Mégane RS, Quad, etc.), et piste alcoolémie.

L’occasion également de découvrir, au contact des militaires présents, le quotidien des gendarmes, mais aussi les différentes missions de l’Institution, ainsi que le large panel de métiers qu’elle propose.

Les spectateurs ont également eu la surprise, lors de la cérémonie d’ouverture, de voir le trophée tant convoité arriver par les airs, porté par un chuteur opérationnel du GIGN.

La garde républicaine était également à l’honneur, puisque ses motocyclistes ont escorté la parade des pilotes.

Rendez-vous est pris pour 2020…

Le dispositif mis en œuvre pour cette 60e édition a ainsi permis de garantir à la fois la mobilité des usagers, avec une plus grande fluidité sur les routes et l’absence d’accidents, tout comme la sécurité des spectateurs.

Pour le commandant de groupement, le colonel Alexandre Malo, « Outre le travail collégial d’anticipation, la réussite de cette manœuvre globale tient en grande partie à la complémentarité des moyens techniques et humains déployés, tant par la gendarmerie que par les acteurs privés, à l’emploi des nouvelles technologies et, enfin, à la coordination des opérations de sécurité et de mobilité, dans un même poste de commandement. »

Un bon rodage pour le groupement du Var, qui est d’ores et déjà dans les starting-blocks pour l’édition 2020, puisque le circuit du Castellet accueillera l’épreuve française du championnat du Monde pendant au moins encore trois ans.

Source: gendinfo.fr / Crédit photo: © D.R.