Une vaste opération judiciaire a été lancée dans 18 régions, dans le cadre d’une enquête menée par l’OCLAESP, sur un trafic de pentobarbital, barbiturique interdit en France. Les 300 gendarmes mobilisés ont procédé à une centaine de perquisitions et aux auditions de l’ensemble des destinataires de ce produit létal. 130 flacons « susceptibles de correspondre au produit commandé » ont été saisis.

Le 15 octobre dernier, une vaste opération judiciaire a été lancée par la gendarmerie dans 18 régions, dans le cadre d’une enquête portant sur un trafic de pentobarbital entre les États-Unis et la France.

Sous la direction de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP), près de 300 officiers de police judiciaire ont été mobilisés afin de procéder à plus d’une centaine de perquisitions et aux auditions de l’ensemble des destinataires de ce barbiturique, interdit en France depuis 1996 pour la médecine humaine.

Fabriqué par un laboratoire danois, détenteur d’une licence exclusive de production aux États-Unis, ce produit reste officiellement utilisé en France comme euthanasiant vétérinaire. Toutefois, facilement accessible sur Internet, il peut être utilisé par des personnes souhaitant mettre fin à leurs jours ; le pentobarbital étant d’ailleurs connu comme aide au suicide de manière légale dans certains pays.

Lors des perquisitions, 130 flacons « susceptibles de correspondre au produit commandé » ont été saisis, a annoncé la parquet de Paris. Leur contenu est en cours d’analyse.

Coopération internationale

Ce coup de filet est le fruit d’une enquête commencée en juillet dernier, l’OCLAESP reçoit de la part des autorités américaines une liste de ressortissants français destinataires de colis pouvant contenir du Nembutal®, appellation commerciale du pentobarbital. Le produit en question passe la douane comme un simple cosmétique.

Le 26 juillet dernier, le Pôle Santé Publique du parquet de Paris saisit la gendarmerie nationale d’une enquête préliminaire pour des faits « d’importation, de détention, d’emploi illicite de substance, plante, préparation ou médicament inscrit sur les listes I et II ou classée comme psychotrope, d’acquisition illicite de cette substance sur un réseau de télécommunication, d’importation en contrebande de marchandises dangereuses pour la santé publique, d’exercice illégal de la profession de pharmacien et de propagande ou publicité en faveur de produits ou méthodes permettant de se donner la mort.  »

Les investigations conduites dès lors par l’OCLAESP, appuyé par le Service central du renseignement criminel (SCRC), permettent d’identifier et de localiser 125 acheteurs français.

Source: gendinfo.fr / Crédit photo: © D.R.