Le verdict est tombé dans l’affaire du saccage du péage de Narbonne, survenu l’année dernière, en marge des manifestations des « gilets jaunes ». Le tribunal correctionnel a condamné 21 des 31 prévenus à des peines de prison ferme.

Il y a un an, dans la nuit du 1er au 2 décembre 2018, durant le troisième week-end de mobilisation des « gilets jaunes », la tension était palpable partout en France. 200 personnes s’étaient alors regroupées au niveau de la barrière de péage de Croix Sud, à Narbonne.

Alors que la majorité des individus présents avaient consommé de l’alcool ou des stupéfiants, un déferlement de violence s’était produit. La barrière de péage, mais aussi les locaux du peloton autoroutier de gendarmerie et ceux de la société Vinci avaient ainsi été incendiés, dégradés et pillés. Les militaires présents avaient dû être évacués après avoir été visés par des cocktails Molotov. Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner avait d’ailleurs réagi sur son compte Twitter, félicitant les gendarmes pour « leur sang-froid et leur professionnalisme ».

Face à ces « scènes de chaos, de guérilla, d’apocalypse », le parquet avait réclamé, dans son réquisitoire, le 17 décembre dernier, de la prison ferme pour 27 des 31 manifestants.

Pour justifier sa demande, la procureure avait notamment souligné l’intensité des violences exercées ce soir-là, dénonçant la responsabilité de cette « foule bête et brutale ». Les 28 hommes et trois femmes étaient notamment accusés de violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique, destructions volontaires de biens, vols ou recels.

Le tribunal correctionnel de Narbonne a rendu son jugement mardi 7 janvier 2020, condamnant 21 des 31 prévenus à des peines de prison ferme. Celles-ci sont assorties de deux mandats de dépôt, deux maintiens en détention et d’un mandat d’arrêt. Le tribunal a également prononcé une relaxe.

Un homme de 29 ans, désigné par un autre prévenu comme étant le conducteur de l’engin ayant servi à projeter un véhicule en feu sur la barrière de péage, bien qu’ayant nié les faits reprochés, a écopé de cinq ans de prison ferme, soit la sanction la plus lourde prononcée.

Les jugements sur les dommages et intérêts sont renvoyés au 12 mai.

Source: gendinfo.fr / Crédit photo: © D.R.