Dans ce contexte de crise sanitaire inédite, et sous l’impulsion du ministre de l’Intérieur, la gendarmerie est engagée au-delà de la mission fondamentale de protection. C’est l’opération #RépondrePrésent. Elle vise à accompagner et à rassurer la population, particulièrement les plus fragiles et les plus exposés. Des modes d’action ont été mis en place localement, des initiatives se multiplient à travers le territoire, pour en faire une véritable politique nationale.

Depuis le 17 mars dernier, date du début du confinement, la crise sanitaire liée au COVID-19 engage largement tous les militaires de la gendarmerie, quelle que soit leur subdivision d’appartenance ou leur spécialité. Au-delà de la mission fondamentale de protection portée par l’Institution, l’opération #RépondrePrésent vise à répondre aux préoccupations des territoires en sécurisant, accompagnant et rassurant la population et les acteurs locaux, particulièrement les plus vulnérables et les plus exposés.

Retrouvez, ci-contre, le document de présentation pour le public de #RépondrePrésent.

Garder le contact

Si la priorité opérationnelle a été et demeure de faire respecter les mesures de confinement, les gendarmes n’en oublient pas leur mission de contact, dans le strict respect des gestes barrières et des mesures de distanciation. Des règles qu’ils se sont appliquées en interne ainsi que dans leurs modes d’action et qu’ils ont également largement expliquées et diffusées à la population lors des opérations de contrôle, mais également dans les médias et sur leurs propres réseaux sociaux.

Pour garder le contact, l’accueil du public a également été maintenu dans les brigades et la capacité de la brigade numérique a été renforcée. Pour soutenir les unités et leur permettre d’assurer une présence H.24 sur le terrain, 3 700 élèves ont par ailleurs été déployés en avance de phase, de même que la réserve opérationnelle.

Dans cette période où l’on cherche à limiter le plus possible les contacts physiques, les réseaux sociaux permettent de conserver un lien et d’apporter une forme de soutien, notamment en dispensant de nombreux conseils, particulièrement en matière de prévention, par exemple face à l’émergence de diverses escroqueries en lien avec le COVID-19.

Accompagnement des personnes vulnérables et des acteurs fragilisés

Pendant cette crise, une attention particulière est portée à la protection et à l’accompagnement des personnes vulnérables et des acteurs fragilisés par la crise.

Les opérations tranquillité senior se sont ainsi multipliées localement afin de préserver le lien avec les aînés, rompre leur isolement, répondre à leurs questions, mais aussi les rassurer.

En cette période de crise sanitaire, les gendarmes veillent sur les personnes âgées, particulièrement vulnérables face au coronavirus et pouvant souffrir de l’isolement lié aux mesures de confinement. Les opérations tranquillité senior permettent de garder le contact avec les anciens, de répondre à leurs questions, mais aussi de les rassurer. Les gendarmes effectuent ces missions en lien étroit avec les collectivités locales et la police municipale, qui ont une fine connaissance de leur population.


© D.R.

Les autorités ont également rapidement pris la mesure du terreau malheureusement fertile que pouvait représenter le confinement en matière de violences intra-familiales. Les possibilités de signalement ont ainsi été étendues. À l’offre de la brigade numérique, de la plate-forme arretonslesviolences.gouv.fr et des numéros d’écoute, dont le 39-19, sont venus s’ajouter les dispositifs d’alerte dans les pharmacies, les points de contact dans les centres commerciaux et le dispositif d’alerte par SMS au 114.

S’inscrivant largement dans ce dispositif, la gendarmerie a également adopté une démarche proactive en mettant en place localement des cellules de contact et de suivi des victimes de violences intra-familiales pour détecter, voire prévenir, les situations de violence.

Soutenir les acteurs économiques

Avec les mesures de confinement prises le 17 mars dernier, de nombreux commerçants et chefs d’entreprise ont dû fermer boutique. À ce titre, les groupements de gendarmerie départementale ont renforcé les dispositifs prévus dans le cadre de l’Opération tranquillité entreprises (OTE), mise en place depuis plusieurs années au profit des sites vulnérables, afin d’assurer la protection des établissements et des entrepôts implantés sur leur zone de compétence et rassurer les propriétaires. La vigilance se porte aussi sur les établissements restés ouverts et devenus vulnérables du fait de leur activité, à l’instar des pharmacies, des magasins alimentaires, etc. Les gendarmes, notamment les référents et les correspondants sûreté, sont par ailleurs en mesure de leur apporter des conseils pratiques afin d’améliorer leur dispositif de sûreté, y compris en matière de risques cyber, au regard du télé-travail.

Par ailleurs, dans une volonté de soutenir les acteurs économiques locaux et de favoriser leur potentiel de développement, la gendarmerie s’est appuyée, dès que possible, sur des entreprises locales pour concevoir et fabriquer des équipements de protection alternatifs, tels que les visières anti-projections.

Des liens essentiels avec les élus

Si en temps normal les échanges avec les élus locaux sont essentiels, en période de crise, ils deviennent primordiaux, afin de coordonner les actions de prévention et d’aide aux populations les plus vulnérables. Sur le terrain, les contacts sont réguliers, sinon quotidiens, en présentiel ou en télé-contact, afin de gérer la crise ensemble.

Préservation de la santé publique…

En matière de protection des populations, deux problématiques ont émergé durant cette crise sanitaire, nécessitant la mise en œuvre de modes d’action adaptés.

Il a ainsi fallu rapidement prendre en compte, sous la coordination de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP), les phénomènes de délinquance liés à la santé publique (trafics de médicamentsvols de matériels médicaux) ainsi que la prévention des actes malveillants contre les personnels soignants.

À ce titre, la gendarmerie a mis en place l’opération HY-Gie, dédiée au suivi des affaires judiciaires relatives à la sphère de la santé et de ses acteurs.

Le soutien au monde médical s’est également traduit par différentes initiatives, comme le déploiement du laboratoire mobile de l’Unité nationale d’investigation criminelle, transformé en unité de dépistage COVID, en renfort de l’AP-HP.

 

… et protection du cyberespace

Les cybercriminels ont profité de la désorganisation générale du début de crise pour s’engouffrer dans la faille. Les escroqueries ont ainsi germé partout sur le Web (Vente en ligne, phishing, rançongiciels, cagnottes…), ciblant autant les particuliers que les professionnels, souvent fragilisés par la montée en puissance du télétravail.

Toute la chaîne Cybergend, du centre national de lutte contre les criminalités numériques aux cent sections opérationnelles de lutte contre les cybermenaces, soit près de 5 300 cyberpatrouilleurs, est mobilisée pour surveiller l’émergence de nouveaux phénomènes, identifier les auteurs, anticiper toute action malveillante et, enfin, sensibiliser et accompagner les potentielles victimes, qu’il s’agisse de collectivités, d’organismes de santé, d’entreprises ou de particuliers, vers une meilleure hygiène numérique.

Source: gendinfo.fr / Crédit photo: © D.R.