Une opération coordonnée des forces de gendarmerie et de police de Sarrebourg a permis l’interpellation, le 18 mai dernier, de cinq individus, mis en cause dans le cadre d’une enquête conjointe portant sur un trafic de stupéfiants.

Le confinement n’avait pas mis en suspens leur activité criminelle. Loin de là ! Cinq hommes de 19 à 22 ans, mis en cause dans un trafic de stupéfiants, ont été interpellés le 18 mai dernier, sur le ressort de la ville de Sarrebourg, dans le cadre d’une opération coordonnée des forces de gendarmerie et de police.

Ce coup de filet est le fruit de la coopération des deux services dans une enquête débutée le 27 mars dernier, lors d’un simple contrôle routier.

Quand un contrôle routier révèle un trafic de stupéfiants

Nous sommes alors en plein confinement. Les gendarmes du Peloton de surveillance et d’intervention de gendarmerie (PSIG) de Sarrebourg sont mobilisés dans le cadre de la mission COVID-19, pour faire respecter les mesures de confinement. Ils ne peuvent donc pas manquer de remarquer et de contrôler ce véhicule, une citadine, qui se présente à eux avec pas moins de cinq hommes à son bord.

Alertés par une forte odeur de cannabis émanant de l’habitacle, ils procèdent à la fouille du véhicule et de ses occupants et découvrent une dizaine de grammes de résine de cannabis et 1 800 € en numéraire, que les individus sont bien en peine de justifier… La somme à la provenance indéfinie est donc saisie. Mais les mesures de garde à vue doivent être différées en raison de l’état d’urgence sanitaire. Les cinq individus sont donc laissés libres de repartir, mais pour les gendarmes, dont l’instinct a été éveillé,  l’enquête ne fait que commencer…

Co-saisine des forces de gendarmerie et de police

Le procureur adjoint ouvre une enquête pour trafic de stupéfiants et confirme la saisine du PSIG de Sarrebourg. En recoupant les informations, les gendarmes s’aperçoivent rapidement que trois des individus contrôlés font également l’objet d’une procédure de la Brigade de sûreté urbaine (BSU) de Sarrebourg au même motif.

Face à l’existence d’un trafic de stupéfiants alimentant Sarrebourg et sa périphérie, dans un rayon de près de 40 km, les deux commandants d’unité et les enquêteurs décident de faire front commun.

« Nous avons alors demandé au magistrat de nous co-saisir sur cette enquête. C’est assez rare, mais nous l’avons déjà fait par le passé, il y a un an ou deux, également dans le cadre d’une affaire de stupéfiants, explique le capitaine Jean-Christophe Eberlé, commandant la compagnie de Sarrebourg. Nous nous sommes rendus compte que les suspects agissaient en zone police, où ils habitent, mais rayonnaient aussi très largement en zone gendarmerie. Travailler de concert nous permettait d’échanger plus facilement nos informations et de mettre en commun nos moyens, tant humains que techniques, au profit de l’investigation. »

Le travail conjoint des gendarmes et des fonctionnaires de police permet de révéler le mode opératoire des trafiquants, qui ont mis en place, via le réseau social Snapchat, un service de commande et de livraison à domicile, ou à des points de rendez-vous.
L’exploitation des images de vidéoprotection vient étoffer le dossier des enquêteurs, permettant de confondre les revendeurs mais aussi d’identifier un certain nombre de consommateurs de produits stupéfiants.

Avec l’appui de la Cellule départementale d’observation et de surveillance (CDOS), les allées et venues des suspects et leurs transactions sont observées de près, confirmant la poursuite de leurs activités illégales durant le confinement, particulièrement la nuit.

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© GGD 57

Opération judiciaire conjointe : cinq interpellations

Après accord du procureur adjoint en charge du dossier et forts des éléments de preuve en leur possession, les enquêteurs décident de procéder à l’interpellation des mis en cause à compter du déconfinement.

Une opération judiciaire conjointe, mobilisant vingt gendarmes, dix policiers et deux équipes cynophiles, est ainsi déclenchée le 18 mai dernier, à Sarrebourg. Cinq hommes, âgés de 19 à 22 ans, sont interpellés par les militaires du PSIG, unité associant éléments d’intervention et d’investigation, et placés en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie pour trois d’entre eux et à la BSU pour les deux autres.

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Les perquisitions aux domiciles des mis en cause permettent notamment de saisir 7 800 € en numéraire, plus de 100 grammes de résine de cannabis, 1 gramme de cocaïne, des téléphones portables, un pistolet d’alarme, ainsi que deux véhicules, dont une Mercedes CLA.

Trois des mis en cause sont déférés au Parquet et placés en détention préventive par le juge des libertés et de la détention, jusqu’à leur comparution le 8 juin prochain, pour « offre et cession de stupéfiants, acquisition, détention, usage de stupéfiants. » Les deux autres font l’objet d’une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité.

Plus d’une dizaine de consommateurs ont par ailleurs été entendus au cours de l’enquête et convoqués devant la justice.

Source: gendinfo.fr / Crédit photo: © D.R.