Au terme d’une enquête minutieuse des gendarmes, le concierge d’une résidence pour seniors a été mis en examen, jeudi 18 juin, pour le viol et le meurtre d’une femme de 85 ans. Les faits s’étaient déroulés il y a un peu plus d’un an.

À la fin du mois de mai 2019, les enfants d’une octogénaire, domiciliée dans une résidence pour personnes âgées, viennent lui rendre visite, à l’occasion de la fête des mères, mais ne la trouvent ni dans son appartement ni dans les espaces partagés. Alertée par la brigade territoriale de Fouras, la brigade de recherches de Rochefort ouvre aussitôt une enquête pour disparition inquiétante. D’importants moyens sont mis en œuvre par le Groupement de gendarmerie départementale (GGD) de Charente-Maritime. Des battues sont organisées et un hélicoptère survole la zone à plusieurs reprises, sans succès.

« Fermer les portes les unes après les autres »

Près de trois semaines plus tard, le 9 juin, des promeneurs découvrent, au détour d’un chemin en forêt, à Saint-Laurent-de-la-Prée, un corps en décomposition, sans tête, ni mains. La Section de recherches (S.R.) de Poitiers est saisie et une information judiciaire est ouverte le 12 juin. « Nous avons immédiatement supposé que c’était elle, puisque le cadavre se trouvait à moins de 3 kilomètres à vol d’oiseau du lieu de la disparition », note le colonel Cyrille Martin, commandant la S.R.

La victime sera formellement identifiée par son ADN et sa prothèse de hanche. Une cellule d’enquête nationale est mise en place, composée de trois enquêteurs et d’un analyste criminel de la S.R. de Poitiers, de deux enquêteurs de la B.R. de Rochefort, ainsi que d’un gendarme de la brigade de Fouras. L’appartement de la défunte est passé au peigne fin par les Techniciens en identification criminelle (TIC) du GGD de Charente-Maritime. Plusieurs hypothèses sont rapidement envisagées. « Nous avions peu d’éléments matériels, explique le colonel. Nous avons donc fermé les portes les unes après les autres. »

« Le fruit d’un travail collectif »

« Il n’y avait pas eu d’effraction, donc nous avons supposé que la victime connaissait l’auteur des faits et qu’elle était en confiance en sa présence, précise le chef d’escadron Gilles Poizat, chef de la division Atteintes aux personnes de la S.R. de Poitiers, qui a dirigé l’enquête. Mais nous avons rapidement écarté la piste familiale, ce qui a permis, au passage, de mettre fin à certaines rumeurs. »

Le travail sur l’environnement de la victime oriente les enquêteurs vers les ouvriers d’une société bordelaise qui travaillaient dans la résidence pour seniors au moment des faits. Des éléments probants laissaient en effet penser que l’un d’eux notamment pouvait être impliqué.

Mais une seconde opération de police technique et scientifique, menée dans l’appartement toujours sous scellés, va permettre de trouver un ADN correspondant à une autre piste envisagée. Elle mène au concierge de la résidence, qui vit à une cinquantaine de mètres, connaissait bien la victime et lui rendait souvent des petits services. « Son audition comme témoin avait laissé apparaître plusieurs incohérences », ajoute le chef d’escadron Poizat. Lors de sa garde à vue, l’homme de 48 ans reconnaîtra avoir eu une « pulsion incontrôlée ».

« Cette enquête est le fruit d’un travail collectif », se réjouit le colonel Martin. Mis en examen jeudi 18 juin pour « meurtre précédé d’un autre crime et atteinte à l’intégrité d’un cadavre », l’homme a été incarcéré au centre pénitentiaire de Vivonne. Les investigations se poursuivent à la suite des perquisitions effectuées à son domicile.

Source: gendinfo.fr / Crédit photo: © D.R.