Après avoir, dans un premier temps, démantelé un trafic international de stupéfiants organisé entre le Maroc et la France en octobre 2019, les enquêteurs des sections de recherches de Clermont-Ferrand et de Grenoble se sont attaqués à la filière de collecte et de blanchiment de l’argent de la drogue. Au terme de deux ans d’enquête, une ultime opération judiciaire, conduite du 17 au 20 novembre, leur a ainsi permis de prendre dans leurs filets les sept instigateurs présumés de ce réseau, ainsi que trois complices. Près de 1 350 000 euros en or et en espèces ont d’ores et déjà été saisis.
Une vaste opération judiciaire, conduite du 17 au 20 novembre dernier, a permis aux gendarmes du Puy-de-Dôme et de l’Isère de démanteler un vaste réseau de blanchiment d’argent de la drogue. Dix individus, les sept instigateurs présumés et trois complices, ont été interpellés et près de 1 350 000 euros en or et en espèces saisis.
Sept trafiquants interpellés à l’automne 2019
Ce nouveau coup de filet vient boucler une enquête conduite depuis près de deux ans par les Sections de recherches (S.R.) de Clermont-Ferrand (63) et de Grenoble (38) sur un trafic international de stupéfiants établi entre le Maroc et la France.
Débutées fin 2018, sous l’égide de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Lyon, leurs investigations avaient en effet révélé l’existence d’un réseau d’importation de grande ampleur, alimentant en cannabis, depuis la région clermontoise, plusieurs grandes villes de France.
Les efforts assidus des enquêteurs avaient porté leurs fruits au début du mois d’octobre suivant, avec l’interpellation de sept personnes impliquées dans ce trafic, dont six avaient été écrouées et une placée sous contrôle judiciaire. Plus de 673 kg de résine de cannabis, 90 kg d’herbe et 200 000 € en espèces avaient par ailleurs été saisis.
Suivre l’argent…
Parallèlement, les gendarmes avaient commencé à s’intéresser de près à la structure de blanchiment de l’argent provenant de la revente de la drogue. À cet effet, la JIRS leur avait délivré, dès le mois de juillet 2019, une nouvelle commission rogatoire.
Les premières investigations sur ce volet permettent d’établir que les bénéfices du trafic, évalués à plusieurs centaines de milliers d’euros mensuels, sont convoyés du Puy-de-Dôme vers l’Île-de-France, où ils sont réceptionnés par des collecteurs.
Alors une fois le réseau d’importation démantelé, les enquêteurs se consacrent entièrement à leur nouvel objectif : identifier les membres du réseau de blanchiment et mener des investigations financières et patrimoniales.
À cette fin, une cellule d’enquête est créée le 12 novembre 2019, rassemblant au côté des gendarmes des sections de recherches de Clermont-Ferrand et de Grenoble, des enquêteurs du groupement de gendarmerie départementale du Puy-de-Dôme et du Groupe interministériel de recherches (GIR) du département.
Entre décembre 2019 et novembre 2020, les investigations minutieuses, couplées aux opérations de surveillance, vont se concrétiser par plusieurs opérations judiciaires, menées avec succès en région parisienne, avec l’appui d’unités de gendarmerie d’Île-de-France, de la gendarmerie des transports aériens et de la garde républicaine.
10 nouvelles interpellations et une saisie de près de 1 350 000 euros en or et en espèces
Les dernières en date, organisées du 17 au 20 novembre dernier, voient les interpellations successives des sept instigateurs présumés du réseau de collecte et de blanchiment, ainsi que de trois complices. Les enquêteurs saisissent près de 1 350 000 euros en or et en espèces !
À l’issue de leur garde à vue, les sept principaux mis en cause, dont certains sont à la tête de petites entreprises de conseils financiers ou d’achats de métaux précieux, sont présentés au juge d’instruction de la JIRS de Lyon et mis en examen. Cinq d’entre eux sont écroués et les deux autres placés sous contrôle judiciaire.
Au terme de près de deux ans d’enquête, les efforts conjugués des unités engagées ont ainsi permis de démanteler dans son intégralité ce réseau criminel international. Au total, quatorze individus ont été interpellés sur les deux volets du dossier (les sept têtes du trafic de stupéfiants et les sept collecteurs-blanchisseurs). Onze d’entre eux ont été écroués et trois placés sous contrôle judiciaire.
Source: gendinfo.fr