Dimanche matin, dans l’arrière-pays des Bouches-du-Rhône, un véhicule percute violemment un scooter. Ses occupants prennent la fuite, alors que le conducteur du deux-roues et sa passagère sont gravement blessés. Les fuyards seront retrouvés par les militaires une heure après les faits, grâce à une impressionnante réactivité et un peu de malice. 

« Le choc a été ultra-violent », insiste le commandant de la compagnie d’Aix-en-Provence, Loïc Py.

Il est 8 h 15, ce dimanche matin, quand un père de famille, âgé de 63 ans, emmène sa fille de 14 ans à un tournoi de tennis sur la commune de Trets (13).

Pour s’y rendre, il passe par la D6, une route de campagne traversant plusieurs communes, dont celle de Peynier. C’est à ce niveau que l’homme et son adolescente sont percutés par une voiture arrivant en sens inverse.

Comme l’a décrit le chef d’escadron, la collision est d’une brutalité sans nom. Sur place, l’officier témoigne de la violence du télescopage : « Le scooter a été retrouvé à environ 150 mètres du point d’impact. La roue avant gauche de la voiture s’est, quant à elle, retrouvée à l’horizontale. » Quant aux victimes, si leur pronostic vital n’est pas engagé, elles vont garder des stigmates à vie de ce terrible accident ; toutes deux ayant perdu leur jambe gauche.

Mais sur place, aucune trace du ou des occupants de la voiture. Cette dernière est retrouvée vide. Seule une bouteille d’alcool fort traîne par terre, à la place du passager. Immédiatement, le chef d’escadron Py met sur pied un dispositif de recherches opérationnelles pour retrouver le ou les individus. Selon les témoignages, ils seraient deux et auraient pris la fuite en coupant à travers champs.

Couvert de boue et complètement alcoolisé

Tous les effectifs disponibles des brigades de Trets et de Rousset sont immédiatement engagés. Deux équipages du Peloton de surveillance et d’intervention de gendarmerie (PSIG) d’Aix-en-Provence sont dépêchés en renfort sur zone en un temps record. Pour plus de discrétion, ils optent pour deux véhicules banalisés, choix qui s’avérera payant. Une équipe cynophile est également mobilisée.

Le passager est très rapidement retrouvé. Choqué, errant non loin du lieu de l’accident, complètement hagard et sous l’emprise de l’alcool, il semble qu’il n’a pas pris la fuite.

Le conducteur, en revanche, s’est bien enfui. Pour plus de discrétion et de rapidité, il a même abandonné son pull orange et son sac. Ses effets personnels sont retrouvés par les gendarmes dans les bois, à environ 1 km du lieu de l’accident. Le dispositif de recherches opérationnelles est alors réorienté dans cette zone.

Le fuyard sera finalement retrouvé un peu plus d’une heure après les faits, sur un chemin forestier. Couvert de boue, l’homme ne s’est pas aperçu de l’arrivée d’une patrouille du PSIG, grâce à leur choix judicieux de prendre une voiture banalisée.

Lors de leurs auditions en garde à vue, les deux hommes, âgés d’une vingtaine d’années, ont expliqué revenir d’une fête située à quelques kilomètres de là. Complètement alcoolisé, le conducteur aurait effectué un écart avec son véhicule, ce qui l’aurait amené à percuter le scooter, arrivant dans l’autre sens. À la suite de son audition, le conducteur a été placé en examen et mis en détention provisoire.

Source: gendinfo.fr