Ce 8 mars 2021, comme chaque année, est célébrée la journée internationale des droits des femmes. L’occasion de faire un bilan sur la féminisation de la gendarmerie nationale, entamée il y a bientôt 30 ans, mais aussi d’observer les nombreuses actions mises en œuvre depuis par l’Institution, ainsi que ses perspectives en matière d’égalité professionnelle et de lutte contre les discriminations.

Depuis quand les femmes peuvent-elles exercer en gendarmerie ?

Si la journée internationale des droits des femmes a été officialisée par l’Organisation des Nations Unies le 8 mars 1977, elle n’a été reconnue comme telle en France que le 8 mars 1982, sous l’impulsion d’Yvette Roudy, alors ministre déléguée aux droits des femmes. L’entrée des femmes en gendarmerie coïncide presque avec l’instauration de cette journée dans le calendrier national, puisque dès l’année suivante les premières femmes rejoignent les rangs en tant que sous-officiers, avant de pouvoir accéder au statut d’officier à partir de 1986. Enfin, les quotas de recrutement sont supprimés dès 1998.

Quel est le taux de féminisation dans les rangs ?

Aujourd’hui, la gendarmerie compte 22 750 femmes civiles et militaires, soit un taux de féminisation global de 21,6 %. Le nombre de femmes continue d’augmenter dans les différents corps et grades de l’Institution. Depuis 2016, la gendarmerie mobile a ouvert ses portes aux sous-officiers féminins (569 servent actuellement au sein d’escadrons), aussi les femmes ont désormais accès aux mêmes métiers que leurs homologues masculins. Elles sont d’ailleurs de plus en plus nombreuses à exercer des postes à responsabilités, comme le commandement d’une brigade (271), d’une communauté de brigades (75) ou d’une compagnie (58). Nul doute qu’elles seront particulièrement sensibles à la thématique de l’édition 2021 de la journée internationale des femmes, intitulée « Leadership féminin : pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19″.
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Quelles ont été les actions portées par l’Institution en matière d’égalité et de diversité ?

Tandis que des protocoles d’accord sur l’égalité professionnelle et la diversité ont été négociés, en 2014, avec des organisations syndicales, au niveau du ministère de l’Intérieur, un plan d’action conforme aux spécificités du statut militaire a été signé, la même année, par le directeur général de la gendarmerie. Il a permis la mise en place de nombreuses mesures (formations, communication, gestion R.H., création de la plateforme Stop Discri, etc.) s’articulant autour de trois axes : encourager les parcours de carrière des femmes, mieux concilier vie professionnelle et personnelle, et lutter contre toute forme de discrimination. UnRéférente égalité et diversité (RED) a aussi été désignée, en 2016, au niveau de la direction générale. Elle anime un réseau national de 248 référents, s’étendant jusqu’au niveau des groupements, chargés de sensibiliser les personnels sur la lutte contre les discriminations, d’orienter les victimes présumées et de conseiller le commandement si besoin. Le ministère s’est également vu décerner les labels « égalité professionnelle » et « diversité » par l’AFNOR en 2018 et ce, pour quatre ans dans le cadre du dispositif « Alliance ».

Quels sont les nouveaux projets menés pour promouvoir l’égalité et la diversité ?

La gendarmerie continue de participer pleinement à la démarche de labellisation ministérielle. L’animation du réseau RED se poursuit également, et c’est au tour de la gendarmerie d’organiser cette année le séminaire des référents à l’échelle du ministère. Par ailleurs, l’Institution a décidé de se doter d’un observatoire de l’égalité et de la diversité, chargé d’évaluer et de valoriser la politique menée par la gendarmerie sur le sujet. Cette structure indépendante devrait associer des gendarmes et des personnalités extérieures reconnues pour leur expertise en la matière. La gendarmerie a également participé à la réflexion sur la nouvelle campagne de communication ministérielle contre les discriminations.

En ce sens, le ministère a fait appel au dessinateur Antoine Chereau pour créer différentes illustrations abordant les critères de discrimination, et particulièrement celui du sexisme, sous un prisme humoristique. Inspirés de faits réels, ces visuels devraient être prochainement déployés sur de multiples supports. Enfin, un nouveau plan d’action triennal (2021-2024) pour promouvoir l’égalité professionnelle et la diversité en gendarmerie est en cours de rédaction et devrait donner lieu, très prochainement, à de nouvelles mesures.

Source: gendinfo.fr