Dans le cadre des rencontres AGIR, qui se déroulent ce mardi 23 novembre, se tiendra le quatrième conseil scientifique de la gendarmerie, organisme essentiel dans l’éclairage sur les questions complexes technologiques ayant pour but de moderniser l’Institution.

S’inscrivant pleinement dans la volonté de développer la Recherche et l’Innovation (R&I), les rencontres AGIR, qui se tiennent ce 23 novembre, réunissent la gendarmerie et le monde industriel pour une journée d’échanges. Elles sont l’occasion d’apporter un éclairage sur la politique capacitaire et sur la stratégie menée par l’Institution. La gendarmerie dispose, en effet, d’un vivier propre de scientifiques et d’ingénieurs, mais elle se doit également, pour être pleinement éclairée, de faire reposer sa stratégie sur une démarche partenariale, avec l’association de regards extérieurs. Centre névralgique dans ce domaine, le conseil scientifique tiendra sa quatrième assemblée à cette occasion.

Stratégie de Recherche & d’Innovation

Depuis quelques années, la gendarmerie a entamé une véritable politique de performance et d’efficience, avec pour objectif le développement d’équipements pour les gendarmes de terrain. Cette démarche stratégique est consolidée au sein d’un même ensemble, le Plan Stratégique Recherche & Innovation (PSRI). Mis en place en 2017, il fixe, par technologies, les enjeux à maîtriser pour 2022. Sept axes scientifiques ont été définis : le numérique, les mégadonnées ou Big data, le cyber, l’intelligence artificielle, la robotique, « l’Humain augmenté » et l’identification humaine. L’objectif est de mettre en œuvre des solutions opérationnelles rapides en réponse aux problématiques du terrain, actuelles et futures.

Des innovations ont déjà vu le jour ces dernières années, facilitant considérablement le travail du gendarme. La mise en place des téléphones NÉOGEND, relevant de l’axe « Numérique », a constitué une avancée technologique majeure, permettant aux militaires de gagner en efficacité et de se consacrer au contact avec la population. Mais l’accélération constante de la R&I force l’Institution à sans cesse se moderniser et à améliorer ses dispositifs, d’où sa stratégie de performance et d’anticipation. Ainsi, s’il est déjà développé sur le terrain, l’actualisation du NÉOGEND doit, d’ores et déjà, être étudiée, à travers un nouveau projet, dans lequel il sera à la fois un téléphone, une radio et un ordinateur.

La gendarmerie ne doit pas se contenter d’un « bond numérique », mais doit s’engager dans un réel « choc technologique », d’après les mots du général d’armée Christian Rodriguez, directeur général de la gendarmerie. L’enjeu est primordial : l’Institution doit maîtriser les technologies innovantes lui permettant de remplir efficacement sa mission.

Mise en place d’une démarche partenariale

À la démarche stratégique s’ajoute une démarche partenariale, au sein de laquelle le Conseil scientifique occupe un rôle central. Créé en 2017 et placé au sommet du dispositif de pilotage de la préparation de l’avenir, il constitue une structure innovante et déterminante dans le développement de la transformation technologique ainsi que dans l’éclairage sur les questions afférentes. Sous la présidence du directeur général de la gendarmerie, le Conseil scientifique réunit annuellement les pôles d’excellence de la gendarmerie dans le domaine de la R&I (Pôle judiciaire, Service des technologies et des systèmes d’information de la sécurité intérieure, Centre de recherche de l’EOGN, Service de la transformation…), de nombreuses institutions publiques (police nationale, Direction générale de l’armement, CNIL…), ainsi que des personnalités extérieures, expertes dans leur domaine, afin d’échanger sur les technologies et ainsi apporter un regard multiple sur les orientations stratégiques. Il se compose au total de vingt-huit membres, répartis de façon paritaire entre gendarmerie et monde civil.

Apport de l’Observatoire national de l’innovation scientifique et technologique pour la sécurité

Afin de développer les projets qui sont présentés tous les ans au Conseil scientifique, l’Observatoire national de l’innovation scientifique et technologique pour la sécurité (ONISTS), placé sous la présidence du chef du Service de la transformation et hébergé au sein du Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale (PJGN), a été créé en 2017 et a la charge de l’évaluation des nouvelles technologies en termes de potentiel, d’opportunité et de risque. Divisé en six pôles (innovation, recherche scientifique et académique, laboratoire, analyse, cyberespace et transformation numérique et initiatives sources ouvertes), il coordonne les échanges entre la gendarmerie et les partenaires extérieurs en matière de recherches académiques, de technologies de rupture et d’innovations et d’évaluation de la menace. Ce dernier point doit, en effet, également être pris en compte, car toutes les technologies introduites en gendarmerie peuvent faire l’objet d’utilisations malveillantes qu’il convient de comprendre. L’ONISTS est un organisme majeur de la démarche partenariale de la gendarmerie dans sa stratégie de R&I. Au cours de l’année écoulée, il a notamment contribué à la création d’un réseau de correspondants transverses à la gendarmerie, au développement des partenariats, à la valorisation de la recherche de l’Institution et à son acculturation scientifique. De plus, pour impliquer l’ensemble des militaires dans la transformation engagée, l’ONISTS a déployé une plateforme collaborative permettant à chaque gendarme et décideur de l’Institution de suivre l’évolution de chacun des 300 projets de recherche et d’innovation.

Évaluation de l’avancée du plan stratégique recherche & innovation

Le Conseil scientifique est également l’occasion de revenir sur les avancées du PSRI. Ainsi, lors du troisième conseil scientifique, en janvier 2019, il est ressorti des échanges que les objectifs fixés pour l’année 2018 du PSRI agenda 2022 avaient été atteints à 88 %.

La mission du Conseil est aussi d’adapter le PSRI pour l’année suivante, en mettant à jour son agenda. Celui-ci se veut, en effet, évolutif afin, d’une part, de s’adapter aux évolutions technologiques et, d’autre part, de rester en harmonie avec les besoins exprimés par les unités. Lors du conseil scientifique, les institutions, publiques comme privés, déterminent alors les travaux de R&I à effectuer pour l’année suivante.

Le conseil scientifique du 23 novembre 2021

Le quatrième Conseil scientifique sera l’occasion de présenter l’évolution du PSRI, actualisé au regard de la préparation de l’avenir, organisé par la stratégie GEND 20.24. Il reviendra sur les thèmes suivants :

  • Le Cap GEND 20.24, reposant sur les deux grands principes que sont la population et le gendarme.
  • La transformation du PSRI et son adaptation à la stratégie GEND 20.24.
  • Le bilan de l’action de l’Observatoire national de l’innovation scientifique et technologique pour la sécurité.
  • Un focus sur le Commandement de la gendarmerie dans le cyberespace (ComCyberGend) et son action quant aux évolutions technologiques numériques

Source: gendinfo.fr