La sécurité routière a démarré, fin octobre, une nouvelle campagne pour sensibiliser les usagers de la route aux conséquences de la consommation du cannabis sur la conduite.

Baisse de vigilance, mauvaise coordination, allongement du temps de réaction et diminution des facultés visuelles et auditives ; telles sont les conséquences de la consommation du cannabis sur la conduite. Fin octobre, la sécurité routière a démarré une nouvelle campagne pour prévenir les usagers de la route aux dangers du danger de l’absorption de stupéfiants au volant.

En 2020, un décès sur cinq a impliqué un conducteur ayant consommé de la drogue. En moyenne, sur les trois dernières années, cela représente 700 personnes tuées, soit près d’un quart de la mortalité routière. D’autres chiffres illustrent le danger que fait courir l’usage de cannabis sur la conduite : il doublerait le risque de provoquer un accident mortel. Pire, couplé à l’alcool, le péril est multiplié par 29.

Doubler les contrôles en 2021

« They’ll stone you when you’re riding in your car », chantait Bob Dylan dans son morceau « Rainy Day Women #12 & 35 ». Peut-être l’auteur-compositeur américain faisait-il référence à l’augmentation du nombre de dépistages de stupéfiants réalisés au cours des années passés par les forces de l’ordre : 435 000 en 2019, 453 000 en 2020, et ce, malgré les restrictions de déplacements dû à la crise sanitaire. Pour 2021, l’objectif serait d’atteindre les 800 000 contrôles, selon la sécurité routière.

Pour rappel, ces dépistages peuvent être effectués à titre préventif même en l’absence d’accident ou d’infraction. En cas d’accident mortel ou corporel, ce dépistage est systématique et obligatoire. Pratiqué sous la forme d’un test salivaire, il concerne également les cyclistes, les trottinettistes et les accompagnateurs en conduite accompagnée.

Des sanctions lourdes

En cas d’analyse salivaire ou sanguine positive, après un contrôle routier, les peines encourues peuvent aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 4 500 euros d’amende. En cas d’accident corporel, la peine peut aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. Si l’accident est mortel, on passe alors à sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende. La peine peut même aller jusqu’à dix ans et 150 000 euros d’amende en cas de circonstances aggravantes (stupéfiants plus alcool par exemple).

D’autres sanctions peuvent s’ajouter : si six points sont automatiquement retirés du permis de conduire, celui-ci peut également être suspendu pour une durée pouvant atteindre trois ans, voire être annulé avec interdiction d’en solliciter un nouveau pendant trois ans. L’usager peut aussi se voir infliger l’obligation d’accomplir un stage de sensibilisation à la sécurité routière ou aux dangers de l’usage de produits stupéfiants, une peine de travail d’intérêt général ou de jours-amende, une interdiction de conduire certains véhicules, y compris les véhicules sans permis, pour une durée de cinq ans au plus et enfin, la confiscation du véhicule.

Source: gendinfo.fr