Les 23 et 24 mai 2022, la gendarmerie et la police ont organisé un séminaire sur la culture européenne commune des forces de sécurité intérieure.

Durant deux jours, les représentants européens étaient réunis à Strasbourg pour assister au séminaire sur la culture européenne commune des forces de sécurité intérieure. Celui-ci a mis en lumière les initiatives développant les formations conjointes entre académies de police, véritable enjeu pour l’intégration européenne.

L’enjeu d’une culture européenne commune

La mise en place de l’espace européen de libre-circulation des biens et des personnes, l’émergence de bassins européens de délinquance et les possibilités d’échanges offertes par les décisions Prüm ont considérablement intensifié les interactions entre les forces de sécurité européennes. Avec cette dimension multinationale, notamment transfrontalière, de la sécurité, des compétences techniques, mais aussi linguistiques, sociales et interculturelles sont devenues indispensables pour faire prospérer la coopération européenne. Dès 2015, le CEPOL (Collège Européen de POLice) s’est alors vu confier la mission de favoriser le développement d’une culture commune. Dans le même temps, les conclusions du Conseil sur la sécurité intérieure et le partenariat européen de police appelaient également à mettre progressivement en place un mécanisme national de reconnaissance des connaissances acquises dans d’autres États membres.

La double perspective du débat européen

« Apprendre à vivre avec des identités policières multiples », tel était le sous-titre du séminaire. Une formulation qui exprime la double perspective du débat européen : la quête d’une culture commune s’articulant nécessairement avec celle d’une culture de la communauté. C’était l’objet des deux tables rondes organisées les 23 et 24 mai. Alors que la première avait pour enjeu de mettre en lumière les outils existants permettant l’émergence d’une culture européenne, la seconde consistait à présenter des initiatives qui, développées sur la base de projets bilatéraux, s’inscrivent pleinement dans l’objectif d’une formation européenne commune. Des conférenciers venus de France, du Luxembourg, d’Allemagne, de Lituanie et d’Espagne ont présenté à cette occasion des exemples de nouvelles formes de coopération.

La labellisation « Année européenne de la jeunesse »

L’émergence de formations européennes communes est l’exemple même de la volonté des États membres de créer une culture européenne pour leurs forces de sécurité intérieure. Mises en place à travers le projet Erasmus +, celles-ci représentent une expérience interculturelle forte pour les jeunes, leur donnant le goût de l’Europe et de la coopération européenne. C’est à ce titre, parce qu’il valorise l’importance de la jeunesse dans la construction de l’avenir de l’Europe, que le séminaire organisé à Strasbourg a reçu la labellisation « Année européenne de la jeunesse ».

L’engagement français : le programme POLARIS

Dès 2017, la France a mis en place des formations initiales conjointes entre la Guardia Civil et la gendarmerie. Cet engagement au profit d’une culture commune s’est poursuivi avec l’Allemagne et la Lituanie, à compter de 2019, dans le cadre du projet Erasmus + baptisé « POLARIS » (POLice Academies Regional Integrated Schooling). Reconnu par l’Union européenne comme un nouveau modèle de formation, apte à impulser une culture commune parmi les forces de sécurité intérieure des États membres, le programme permet l’identification et l’expérimentation de contenus à portée européenne. Il renforce également les compétences des unités mixtes binationales agissant aux frontières, telles que l’UOFE (Unité Opérationnelle Franco-Espagnole) et l’UOFA (Unité Opérationnelle Franco-Allemande).

Ces échanges présentent un gain opérationnel certain, suscité par une meilleure connaissance des usages et des savoir-faire, qui permettra de mieux interagir avec les citoyens européens et renforcera l’interopérabilité des polices.

Source: gendinfo.fr