Du 12 au 13 octobre dernier, s’est déroulé au musée de l’histoire de Marseille un colloque international sur le thème : « Agir ensemble contre le pillage archéologique et le trafic illicite des antiquités ». Organisé par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de Provence-Alpes-Côte-d’Azur et le musée, cet événement a réuni plusieurs acteurs européens impliqués dans la lutte contre ce fléau, parmi lesquels la gendarmerie.

Dans un rapport publié en 2018, Xavier Delestre, conservateur général du Patrimoine, estimait à plus de 2,4 millions le nombre d’objectifs d’intérêt exhumés clandestinement chaque année.

Pour lutter contre ce phénomène, les services de l’État, dont la gendarmerie, mènent, depuis plus d’une dizaine d’années, de nombreuses actions pour limiter les pillages et démanteler les trafics qui en découlent, et ce, aussi bien au niveau national qu’international. Afin de poursuivre, renforcer et structurer cet engagement, la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de Provence-Alpes-Côte-d’Azur a décidé, sous le patronage de l’UNESCO et de l’Institut de France, de réunir l’ensemble des experts et des institutions concernés par ce sujet. Elle a ainsi co-organisé, avec le musée de l’histoire de Marseille, un colloque de deux jours intitulé : « Agir ensemble contre le pillage archéologique et le trafic illicite des antiquités. »

Assistaient à cet événement plusieurs acteurs et partenaires internationaux de premier plan, tels que l’UNESCO, Interpol, Europol, le Conseil de l’Europe, les carabiniers italiens, la garde civile espagnole, l’ICOM, UNIDROIT, les ministères de la Culture grec et tunisien, différents organismes universitaires et scientifiques internationaux, ainsi que des institutions françaises, dont les DRAC, les services des Douanes, l’armée de Terre, qui s’est exprimée sur le volet du pillage archéologique en zone de guerre, le ministère de la Culture, le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM), le CNRS, différents magistrats et, bien sûr, la gendarmerie nationale.

La première journée a été consacrée à la présentation des moyens d’action utilisés par chaque participant pour lutter contre ce phénomène. À cet effet, trois sessions ont été organisées, la première mettant en avant les actions des ministères de la Culture, la seconde valorisant les actions des services centraux et déconcentrés et, enfin, la troisième se concentrant sur les services d’enquête et les pratiques judiciaires mises en œuvre contre le pillage. C’est à l’occasion de cette dernière session que la gendarmerie de Corse, particulièrement impliquée sur cette thématique, a été invitée à co-présenter son travail, lequel s’articule autour de deux grands axes : un travail de communication renforcé, avec le lancement, en 2019, d’un stand Protection patrimoine regroupant plusieurs acteurs majeurs de l’île (gendarmerie, douanes, sécurité civile, dont les démineurs, institut national de recherche d’archéologie préventive), et un travail judiciaire au travers d’une forte implication des unités, permettant la résolution de plusieurs affaires, dont la plus significative à l’automne 2021.

Le lendemain, le colloque s’est poursuivi par de nombreuses discussions et des débats autour du pillage et du trafic international, ainsi que sur le thème des organisations internationales impliquées dans la lutte contre le pillage ; ce dernier servant souvent à financer le terrorisme et les conflits armés via le trafic de biens culturels. Ces échanges ont notamment été marqués par les interventions du général de corps d’armée Jean-Philippe Lecouffe, général de gendarmerie et directeur exécutif adjoint des opérations à Europol, ainsi que des représentants de l’OCBC, l’Office Central de lutte contre le trafic de Biens Culturels, qui traque les criminels spécialisés dans le recel et le vol d’objets précieux.

Le travail conjoint réalisé à l’occasion de ce colloque va venir renforcer, au niveau national, le travail effectué depuis plusieurs années par les gendarmes au sein des différentes régions de France, où ont notamment été mis en place des référents spécialisés.

Source: gendinfo.fr