Le nombre d’enregistrements de violences conjugales par les services de police et de gendarmerie a quasi doublé depuis 2016. En 2021, comme chaque année, il s’agit principalement de violences physiques et la majorité des victimes sont des femmes.

Les services de sécurité ont enregistré 208 000 victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire en 2021, soit une augmentation de 21% par rapport à 2020.

Les départements qui dénombrent le plus de femmes victimes pour 1 000 habitantes sont la Guyane, la Seine-Saint-Denis, le Nord, la Réunion, le Pas-de-Calais et le Lot-et-Garonne.

C’est ce que souligne le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), dans une étude de décembre 2022 sur les violences conjugales(nouvelle fenêtre).

Cette étude analyse les crimes et délits commis par une personne étant ou ayant été le partenaire de la victime dans le cadre d’une union libre, d’un Pacs ou d’un mariage.

Les crimes et délits conjugaux recouvrent des infractions de natures très différentes :

  • violences physiques (de l’homicide aux violences sans incapacité) ;
  • violences sexuelles (du viol au harcèlement).

Une majorité d’hommes français mis en cause

En 2021, 88% des mis en cause pour violence conjugale sont des hommes. Pour chaque nature d’infraction, la part des hommes varie de 86% à 100%, sauf pour les injures et diffamations, où 61% des personnes mises en cause sont des femmes (mais cette catégorie ne représente que 1% des violences conjugales).

Les mis en cause sont en moyenne plus âgés que les victimes :

  • 13% ont moins de 25 ans (contre 19% des victimes) ;
  • la moitié a entre 30 et 45 ans (alors que la moitié des victimes a entre 25 et 40 ans).

La répartition par âge des mis en cause est décalée de cinq ans par rapport à celle des victimes.

Les mis en cause pour violences conjugales sexuelles sont nettement plus jeunes que les autres profils : 20% ont moins de 25 ans (leurs victimes sont aussi plus jeunes). Les mis en cause pour violences physiques ou pour violences psychologiques ou verbales sont proches : respectivement 13% et 10% ont moins de 25 ans.

Si le décalage d’âge entre mis en cause et victimes se retrouve au sein de chaque type de violence, il est plus marqué pour les violences sexuelles enregistrées : 33% des victimes ont moins de 25 ans.

En 2021, 83% des mis en cause pour violence conjugale sont français. Si la part des étrangers mis en cause (17%) est globalement supérieure à celle des étrangers vivant en France, on retrouve cette proportion parmi les victimes (15%).

La nature des violences conjugales

Les violences physiques concernent 66% des victimes et, pour 37% des victimes, sans incapacité totale de travail (ITT). Les violences avec une ITT ne dépassant pas huit jours ou aggravées par une autre circonstance concernent 26% des victimes. Les violences physiques criminelles (homicides, tentatives d’homicide, tortures ou actes de barbarie) concernent moins de 1% des victimes (143 homicides conjugaux commis en 2021(nouvelle fenêtre), dont 122 féminicides).

Un tiers des victimes ont subi une violence verbale ou psychologique :

  • menaces (14%) ;
  • harcèlement moral (11%) ;
  • atteintes à la vie privée (4%) ;
  • injures et diffamations (1%).

Les violences sexuelles sont plus rares (4% des victimes). Dans 85% des cas, il s’agit d’un viol ou d’une tentative de viol.

À noter, dans un contexte de libération de la parole et de mobilisation contre les violences faites aux femmes :

  • la part des faits anciens (commis avant leur année d’enregistrement) passe de 18% à 2016 à 28% en 2021 ;
  • moins d’une victime de violences conjugales sur quatre a porté plainte en 2020, selon l’enquête de victimation Genese(nouvelle fenêtre).

Source: vie-publique.fr