Pour le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), une baisse de TVA ne serait pas « efficace pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages modestes. » Des mesures de soutien plus ciblées sont préconisées, ce qui permettrait également de préserver l’objectif premier de la TVA : financer les services publics.
Dans un rapport remis le 8 février 2023 et intitulé La taxe sur la valeur ajoutée (TVA), un impôt à recentrer sur son objectif de rendement pour les finances publiques, le CPO souligne que les mesures de baisse de TVA font rarement l’objet « d’études d’impact a priori ou d’évaluation a posteriori. »
La baisse de TVA, « un impact limité sur le pouvoir d’achat »
Les possibilités de « ciblage de catégories particulières de biens et services ou de contribuables » par le biais de la TVA sont faibles. Ainsi, l’effet d’une baisse de TVA, selon les simulations du CPO, pour protéger le pouvoir d’achat des ménages modestes, fragilisés par l’inflation, serait « limité« :
- les prestations sociales et les transferts monétaires permettent de mieux soutenir « le pouvoir d’achat des ménages modestes » qu’une baisse de TVA sur les produits alimentaires, « par essence indifférenciée selon le revenu du consommateur » ;
- en termes de santé publique, pour promouvoir une alimentation de meilleure qualité, une baisse de TVA serait moins efficace que la fiscalité nutritionnelle (taxe sur les boissons sucrées, marquage alimentaire informationnel…) ;
- enfin, face au choc énergétique, le bouclier tarifaire et le chèque énergie sont plus efficaces et plus pérennes qu’une baisse de TVA « non ciblée » sur le gaz et l’électricité, et plus protectrice pour les ménages vulnérables.
Le poids de la TVA est plus élevé dans le revenu des ménages modestes ; cette part relative décroît avec l’élévation des revenus.