Un contrôle mené, le jeudi 16 février, par les gendarmes du Peloton de sûreté maritime et portuaire militaire (PSMPM) de Brest et une équipe de douaniers garde-côtes, a permis la saisie de 178,3 kilogrammes de cocaïne, dissimulés dans la coque d’un cargo en provenance du Brésil.
Jeudi 16 février, le navire de commerce Nord Capella, battant pavillon panaméen, accoste au port de Brest, en provenance du Brésil, avec à son bord une cargaison déclarée de 15 000 tonnes de soja. À quai, les gendarmes du Peloton de sûreté maritime et portuaire militaire (PSMPM) de Brest, avec des enquêteurs, des plongeurs, renforcés par une équipe du PSMPM de Saint-Nazaire, et deux équipes cynophiles, appuyés par une équipe du patrouilleur Kermorvan des douanes garde-côtes, forment le comité d’accueil.
Une trajectoire présentant des incohérences
« Trois centres opérationnels collaborent sur la façade Atlantique, décrit le colonel Ghislain de Cacqueray, chef du Groupement de gendarmerie maritime (GGMAR) Atlantique : la Cellule de coordination de l’information maritime (CCIM) de la Marine nationale, le Centre opérationnel douanier (COD), situé à Nantes, et la Cellule évaluation de la menace et analyse sûreté (CEMAS), rattachée au Centre d’opérations et de renseignement de la gendarmerie (CORG) de Brest. Ces trois entités échangent régulièrement leurs informations sur les navires qui accostent dans les ports, quelle que soit leur provenance, afin de les classer en quatre catégories, selon le degré de sensibilité. En fonction de la catégorie, on met en place des contrôles, le plus souvent conjoints, allant du niveau 1, uniquement consacrés à la vérification des documents obligatoires, au niveau 3, qui consiste en une fouille totale du navire, avec des plongeurs et des équipes cynophiles. En l’occurrence, la trajectoire du Nord Capella présentait suffisamment d’incohérences, avec des zones sensibles traversées, pour décider de le cibler par un contrôle de niveau 3. »
Si l’action de la gendarmerie maritime est prioritairement axée sur la sûreté portuaire, avec des contrôles portant sur les trafics présumés d’armes, de munitions ou d’explosifs, il arrive fréquemment que des contrôles conjoints avec les douaniers garde-côtes soient mis en place dans le cadre de la lutte contre le trafic de stupéfiants. « Nous sommes complémentaires, insiste le colonel de Cacqueray. Eux seuls, par exemple, sont habilités à fouiller les parties privatives du navire, pendant que les gendarmes se concentrent sur les parties communes. Cela permet d’être plus efficaces. »
Une anomalie sur l’un des caissons de prise d’eau
Ce jeudi 16 février, sur les coups de midi, sur la passerelle du Nord Capella, gendarmes et douaniers signifient donc au capitaine qu’un contrôle de sécurité va avoir lieu. Tandis que les équipes cynophiles de la gendarmerie maritime inspectent la salle des machines, les zones de stockage et les carrés du commandement et de l’équipage, les plongeurs se jettent à l’eau depuis le pont de la Vedette côtière de surveillance maritime (VCSM) Penfeld, du nom du fleuve côtier qui se jette dans la rade de Brest.
Avec un navire d’une longueur de 230 mètres, l’inspection sous-marine est longue et fastidieuse, mais les gendarmes vont finir par découvrir une anomalie sur l’un des caissons de prise d’eau (sea chest) de la coque, utilisés pour pomper de l’eau de mer selon les besoins du navire. Quatre ballots étanches sont remontés à la surface, contenant 178,3 kilogrammes de cocaïne tassés à l’extrême.
L’enquête, menée sous la direction du parquet de Brest, est confiée en co-saisine à la Section de recherches (S.R.) de la gendarmerie maritime et au groupement de gendarmerie maritime de l’Atlantique (brigade de recherches de gendarmerie maritime de Lorient et brigade de gendarmerie maritime de Brest). Le capitaine et le chef mécanicien du navire sont placés en garde à vue, puis remis en liberté, faute d’éléments suffisants permettant de caractériser leur implication et leur connaissance de la cargaison embarquée sous la ligne de flottaison. « Nous avons affaire à des mafias très puissantes et très violentes, qui peuvent contraindre sous la menace un équipage à « fermer les yeux », voire à placer, puis récupérer de la drogue à leur insu », explique le chef du GGMAR Atlantique.
Reste que cette belle saisie, comme celles qui sont réalisées régulièrement dans les ports français par les gendarmes et les douaniers, est incontestablement un coup porté à l’activité de ces narco-trafiquants.
Source: gendinfo.fr