Il aura fallu moins d’un mois d’enquête aux gendarmes des sections de recherches de Versailles et de Lille ainsi que de la brigade de recherches de Montmorency pour identifier et mettre un terme aux agissements d’une équipe de malfaiteurs spécialisée dans l’enlèvement et la séquestration avec violence. Au total, neuf personnes très défavorablement connues pour des faits similaires ont été interpellées avec l’appui du GIGN.
L’union des forces et des savoir-faire de trois unités de recherches de la gendarmerie et du GIGN a permis, en moins d’un mois d’enquête, de mettre un terme aux agissements d’une équipe de malfaiteurs spécialisée dans l’enlèvement et la séquestration avec violence. Neuf personnes ont ainsi été interpellées entre le 10 janvier, date à laquelle les faits ont été portés à la connaissance des forces de sécurité, et le 14 février dernier.
Un rendez-vous qui se transforme en guet-apens
L’affaire débute le 10 janvier dernier, en fin de soirée, quand deux hommes de nationalité pakistanaise se rendent au commissariat du Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis, pour signaler l’enlèvement d’un membre de leur communauté résidant à Ezanville, dans le Val-d’Oise (95). L’un d’eux a en effet reçu plusieurs messages audio et vidéo des ravisseurs sur son téléphone lui intimant de verser la somme de 100 000 euros pour obtenir la libération de leur ami. Sur l’une des vidéos, la victime apparaît ligotée, menacée avec une arme et molestée.
Le parquet du tribunal judiciaire de Pontoise (95) ouvre une enquête de flagrance et saisit dans la nuit la Section de recherches (S.R.) de Versailles (78) et la Brigade de recherches (B.R.) de Montmorency (95).
Une vaste opération de recherches est alors mise place pour retrouver au plus vite la victime de la séquestration. Les enquêteurs s’attachent à retracer son emploi du temps au cours des journées des 9 et 10 janvier et déterminent ainsi que l’homme s’est rendu librement à un rendez-vous le 9 au soir, sur la commune de Croix, dans le Nord. Rendez-vous qui s’est avéré être un guet-apens, puisqu’il est enlevé sur un parking en pleine nuit avant d’être séquestré. Il subit alors des violences, des pressions psychologiques et des menaces avec arme.
La S.R de Lille (59) est alors co-saisie. Dans le même temps, d’autres enquêteurs prennent en charge la famille de la victime, qui reçoit de nombreux appels par messagerie cryptée, ainsi que des vidéos montrant leur proche ligoté et frappé à l’aide d’une barre.
La rançon demandée par les ravisseurs est déposée dans le département de l’Essonne (91), où elle est récupérée quelques minutes plus tard par deux hommes venus à vélo. Les enquêteurs localisent alors le domicile de ces collecteurs, qu’ils placent sous surveillance. Dans la foulée, les ravisseurs, originaires de la région lilloise, annoncent à la famille avoir libéré l’otage. Après plusieurs heures de recherche active, les enquêteurs parviennent à retrouver la victime blessée.
Dans le même temps, les gendarmes localisent le lieu de la séquestration à proximité de Lille (59), dans un logement loué en amont par les auteurs, via la plateforme Airbnb.
Création d’une taskforce d’une quinzaine d’enquêteurs
Une fois la victime mise en sécurité, une opération est rapidement déclenchée dans l’Essonne et dans le Nord, avec l’appui GIGN, permettant l’interpellation de l’un des deux collecteurs présumés. À l’issue de sa garde à vue, il sera mis en examen et placé en détention provisoire.
Le 12 janvier, le parquet de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Paris se saisit de l’enquête et demande l’ouverture d’une information judiciaire auprès d’un juge d’instruction de Paris.
Eu égard à la dangerosité des ravisseurs, les S.R. de Versailles et de Lille ainsi que la brigade de recherches de Montmorency (95) montent une taskforce composée d’une quinzaine d’enquêteurs, avec pour objectif principal d’identifier et d’interpeller au plus tôt l’ensemble des protagonistes.
De très nombreuses investigations techniques sont réalisées à partir des lieux de l’enlèvement et de la séquestration, notamment sur la base des indications fournies par la victime et des témoignages de plusieurs témoins.
Le 14 février dernier, soit un mois après l’enlèvement, une seconde opération judiciaire est déclenchée, cette fois simultanément en Île-de-France, dans les Hauts-de-France et en Bretagne. Huit personnes, pour la plupart des hommes âgés de 20 à 35 ans, demeurant principalement en Île-de-France, et tous très défavorablement connus, notamment pour des faits similaires, sont interpellées et placées en garde à vue. Les mis en cause ont été déférés devant le magistrat instructeur le 17 février.
Source: gendinfo.fr