L’enquête co-dirigée par la Section de recherches et la Direction territoriale de la police judiciaire de Nancy, sous l’égide de la juridiction interrégionale spécialisée de Nancy, a permis de mettre un coup d’arrêt à un trafic de stupéfiants d’ampleur en provenance d’Espagne et de Belgique et à destination de la région Grand Est. Dix personnes ont été interpellées, dont neuf mises en examen, et d’importantes quantités de produits stupéfiants (cannabis et cocaïne) saisies, pour une valeur estimée à près de 16,5 millions d’euros à la revente !
Dix personnes ont été interpellées entre le 27 et le 29 mars 2023, dans les départements de la Meurthe-et-Moselle et des Vosges, dans le cadre d’une enquête portant sur un vaste réseau d’importation de produits stupéfiants (cocaïne et cannabis). L’opération, co-conduite par la gendarmerie et la police nationales, s’est conclue par l’une des plus importantes saisies effectuées sous l’égide de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Nancy, depuis sa création en 2004.
Un trafic d’ampleur en provenance d’Espagne et de Belgique et approvisionnant la région Grand Est
Il faut remonter à avril 2020 pour trouver les prémices de ce dossier. Il s’agit alors d’une enquête préliminaire ouverte au parquet de Nancy. Mais très vite, au vu de la grande complexité des faits et de l’ampleur du trafic, la JIRS se voit confier l’affaire. Une information judiciaire est ouverte et confiée à un juge d’instruction, qui délivre une commission rogatoire à la Région de gendarmerie du Grand-Est (RGGE), à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et au Groupe interministériel de recherches (GIR) de Lorraine, aux fins de poursuivre les investigations.
La direction d’enquête est alors confiée conjointement à la Section de recherches (S.R.) de Nancy et à la Direction territoriale de la police judiciaire (DTPJ) de la même localité, dont la collaboration s’avère particulièrement fructueuse, souligne la JIRS de Nancy dans un communiqué.
La mise en œuvre de modes d’investigation classiques, associés à l’emploi de nombreuses techniques spéciales d’enquête et à la réalisation de surveillances actives, permet d’identifier une structure criminelle d’ampleur, à l’origine d’une importation massive de cocaïne et de cannabis depuis l’Espagne et la Belgique, destinée à approvisionner la région Grand Est.
L’enquête laisse également apparaître que ce réseau, organisé par des malfaiteurs particulièrement aguerris, dispose de plusieurs lieux de stockage et de logistique dans l’agglomération de Nancy et dans le département voisin des Vosges. Il détient également une importante flotte de véhicules, utilisés pour transporter les produits stupéfiants.
Une saisie de stupéfiants d’une valeur de près de 16,5 millions d’euros à la revente
Le travail minutieux et de longue haleine des enquêteurs permet de déclencher une opération judiciaire fin mars 2023, afin de mettre un terme aux agissements de cette organisation criminelle. Entre le 27 et le 29 mars, 170 gendarmes et policiers sont ainsi mobilisés. Les enquêteurs de la S.R. de Nancy, des Groupements de gendarmerie départementale de la Meurthe-et-Moselle et des Vosges, de la DTPJ de Nancy et du GIR de Metz, sont appuyés par les militaires de l’antenne GIGN de Dijon et des Groupes d’observation et de surveillance (GOS) de Metz et d’Île-de-France, ainsi que par des opérateurs de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Metz et des antennes RAID de Nancy et de Strasbourg.
Dix personnes sont interpellées dans la Meurthe-et-Moselle et dans les Vosges. Au cours des perquisitions aux domiciles des mis en cause et dans les différents lieux de stockage repérés au cours des investigations, les services d’enquête réalisent d’impressionnantes saisies, reflétant l’importance du trafic et des profits générés : plus d’une tonne et demie de résine de cannabis (1 520 kg) ; 5,6 kg d’herbe de cannabis ; 53,4 kg de cocaïne ; 458 700 euros en numéraire ; 17 véhicules, pour une valeur globale estimée à 412 659 euros ; six armes, ainsi que des objets de valeur en cours d’estimation.
La valeur à la revente de l’ensemble des produits saisis est estimée à près de 16,5 millions d’euros (16 482 400 euros) : 12 160 000 euros pour la résine de cannabis (8 €/g), 50 400 euros pour l’herbe de cannabis (9 €/g) et 4 272 000 euros pour la cocaïne (80 €/g). Soit plus du double de la valeur d’achat en « gros », évaluée à plus de 7,6 millions d’euros (7 663 680 euros), selon le communiqué de la JIRS de Nancy, qui détaille les prix d’achat en « gros » : 3 900 €/kg pour la résine de cannabis, 4 800 €/kg pour l’herbe de cannabis et 32 000 €/kg pour la cocaïne.
À l’issue des gardes à vue, neuf des individus interpellés ont été présentés au juge d’instruction et mis en examen. Huit d’entre eux ont été placés en détention provisoire et le dernier sous contrôle judiciaire.
Source: gendinfo.fr