Le 29 mars 2023, une vaste opération judiciaire a été menée dans les dix départements de la région Grand Est. Proposée aux autorités judiciaires par le commandant de la Région de gendarmerie, le général de corps d’armée Stéphane Ottavi, et coordonnée par la Section de recherches (S.R.) de Metz, elle a permis l’interpellation de 17 individus, détenteurs de plus de 500 000 fichiers pédopornographiques.
Il y a deux mois environ, la décision a été prise par le commandant de la Région de gendarmerie du Grand Est, le général de corps d’armée Stéphane Ottavi, de proposer aux 17 procureurs de la République, compétents sur les dix départements de la région, une opération de lutte contre la pédopornographie. Objectif : interpeller 17 cibles, une par tribunal judiciaire.
Les cibles ont été identifiées par un travail d’enquête mené en amont par la Section de recherches (S.R.) de Metz, qui comprend une antenne C3N compétente sur toute la région, et chargée de la coordination opérationnelle des cyberinvestigations dans ce dossier, avec un appui de la Division des opérations C3N du ComCyberGend (Commandement de la Gendarmerie dans le Cyberespace). « Grâce à des nouvelles technologies et à des gendarmes spécifiquement formés à ces technologies, nous avons été en mesure de cibler des personnes qui téléchargent et partagent des fichiers, photos et vidéos, pédopornographiques, explique le commandant de la S.R. de Metz, le colonel Denis Hebinger. Avant les perquisitions, nous savions déjà ce que nous allions rechercher et potentiellement trouver. »
Le 29 mars 2023, à 6 heures du matin, l’opération judiciaire est déclenchée simultanément dans les 17 lieux. La S.R. de Metz assure la coordination opérationnelle des 17 équipes, composées d’enquêteurs des Groupements de gendarmerie départementale (GGD), renforcées chacune par un enquêteur N’Tech issu des Sections opérationnelles de lutte contre les cybermenaces (SOLC) de chaque GGD ou des S.R., pour exploiter les supports numériques. « Nous avons ainsi pu retrouver plus de 500 000 fichiers, même ceux qui avaient été préalablement effacés », souligne le colonel Hebinger.
Ce type d’opérations est amené à se répéter
Les 17 mis en cause, tous des hommes, sont interpellés. À l’issue des gardes à vue, neuf déferrements, six jugements en comparution immédiate, une ouverture d’information judiciaire et une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité ont été décidés. L’un des individus était déjà connu au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS) pour des faits similaires. Six peines d’emprisonnement ferme ont été prononcées, avec obligation de soins et inscription au FIJAIS. Lors de sa garde à vue, l’un des mis en cause a avoué avoir commis une agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans.
« Ce type d’opérations est amené à se répéter, a indiqué le général de corps d’armée Stéphane Ottavi. La gendarmerie s’est mise en ordre de bataille pour disposer de spécialistes en cyberinvestigations, qui sont à même de déceler les consommateurs et les diffuseurs de pédopornographie. »
Source: gendinfo.fr