À Meaux, le chef d’escadron Séverine Hammel, commandant de compagnie, a conçu, avec son intervenante sociale, Akia Marir, un kit hygiène et bien-être pour les femmes victimes de violences conjugales et relogées d’urgence. Une manière complémentaire de s’investir dans la lutte contre ces violences
« Tout est parti d’un soir, il y a un peu plus d’un an, où Akia Marir, l’Intervenante sociale gendarmerie (ISG) de la compagnie, arrive dans mon bureau, explique le chef d’escadron (CEN) Séverine Hammel, commandant de la compagnie de Meaux (77).Elle m’explique qu’elle doit reloger une femme victime de violences, qui ne peut pas retourner chez elle. On part sur un relogement d’urgence avec le 115, mais elle n’a plus la possibilité de faire de courses et la victime n’a rien pu emporter. »
L’officier passe alors chez elle récupérer ce qu’elle peut avoir comme échantillons pour constituer une petite trousse, afin que cette femme ait un nécessaire de toilette. Cela les amène au constat qu’il faudrait toujours avoir ce type d’échantillons disponibles pour les cas d’urgence. En effet, ces situations arrivent souvent tard le soir ou le week-end, sans possibilité de faire les achats de première nécessité. C’est ainsi qu’émerge l’idée de constituer un kit d’urgence.
Une base grâce aux kits de la Croix-Rouge
Si, dans un premier temps, le commandant de compagnie et l’ISG gèrent avec leurs propres moyens, elles se disent que le produit existe peut-être déjà sur étagère. Le 8 mars 2023, à l’occasion de la première édition d’un forum « Femmes actives et citoyennes », qui se tient à Meaux, en lien avec le département, les deux femmes vont au contact des services de la préfecture et de nombreuses associations présentes, mais force est de constater qu’il n’y a rien. « Les associations ont des objets et des vêtements à donner, mais quand les femmes viennent à elles. Il n’y a pas de kit prêt à l’emploi à mettre dans les brigades, qu’on puisse donner aux victimes dans les situations de relogement d’urgence. J’avais donné beaucoup d’échantillons et autres, mais ça ne suffisait pas. Nous avons donc commencé à lister tout ce dont nous avions besoin (brosses à dents, etc.) », précise le CEN Hammel.
Akia Marir est employée par la Croix-Rouge et c’est dans ce cadre qu’elle est détachée auprès des gendarmes, pour les accompagner sur l’aspect social des enquêtes qu’ils traitent. Réfléchissant aux moyens concrets de mener à bien le projet, elle pense aux kits maraudes de la Croix-Rouge comme base de travail. Elle leur demande s’ils peuvent lui faire un don et reçoit vingt kits, composés de produits de base : brosse à cheveux, brosse à dents, dentifrice… « À partir de là, on l’a adapté, puisqu’il manquait des produits de bien-être, comme de la crème hydratante, du démaquillant, et on a retiré ce qui ne servait pas », ajoute le commandant de compagnie. Un complément réalisé à l’aide de divers petits dons, permettant ainsi d’adapter le kit aux besoins réels.