Alors que va débuter la coupe du Monde de rugby, et à moins d’un an des Jeux Olympiques de Paris, la gendarmerie multiplie ses patrouilles dans le cyberespace pour détecter les sites illicites de vente de billets, à la fois au niveau du ComCyberGend (Commandement de la Gendarmerie dans le Cyberespace) et dans les Régions de gendarmerie.

Depuis quelques mois, les amateurs de sport de France et de Navarre ne pensent qu’à ça : obtenir les précieux sésames pour les épreuves des Jeux Olympiques (J.O.) de Paris. Et il peut être tentant de succomber aux sirènes d’offres alléchantes, ou au contraire de casser sa tirelire pour assister à la finale de ses rêves, en croyant trouver son bonheur sur un site non officiel. Mauvaise idée.

Dès 2021, en liaison avec le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris (COJOP), la gendarmerie nationale a mis en place une surveillance des sites qui proposaient des ventes de billets.

« Nous sommes ensuite passés à une phase de veille active en mars 2023, avec plus de 200 gendarmes mobilisés, à la fois au sein du Commandement de la gendarmerie dans le cyberespace (ComCyberGend) et dans les différentes Régions de gendarmerie », décrit le capitaine Étienne, qui coordonne l’action de la gendarmerie sur ce dossier, au sein du ComCyberGend.

Les gendarmes ont constaté deux types d’arnaques : la vente de billets qui n’existent pas et que l’acheteur ne recevra donc jamais ; et la revente de vrais billets à des tarifs bien plus élevés que le prix officiel. « Il n’y a que deux types de sites qui vendent des billets pour les Jeux olympiques de Paris, rappelle le capitaine Étienne : le site officiel (https://www.paris2024.org/fr/billetterie/) et les sites « On location », qui ont un partenariat pour proposer des packages comprenant les billets, le vol, l’hébergement. Tous les autres sites, sans exception, ne sont pas autorisés et sont potentiellement des tentatives d’escroquerie. »

Déjà plus de 160 sites frauduleux détectés

Les enquêteurs spécialisés en recherche en source ouverte du ComCyberGend et de la chaîne cyber de la gendarmerie ont déjà permis de déceler plus de 160 sites frauduleux. « Les cyber-patrouilles se poursuivront jusqu’au début des épreuves, précise l’officier de gendarmerie. Concernant la revente de billets, une plateforme officielle sera mise en ligne dès la rentrée de septembre 2023, avec une revente au prix d’achat. Il est fortement déconseillé d’acheter sur les réseaux sociaux ou sur les sites de vente d’occasion, si on veut éviter d’acheter du vent. Par ailleurs, les billets pour les Jeux olympiques sont exclusivement numériques, et n’ont d’ailleurs pas encore été créés. Il n’y a aucun billet papier. Un billet papier est donc forcément un faux. »

Autre événement sportif majeur, la coupe du Monde de rugby, qui se déroulera du 8 septembre au 28 octobre, est aussi concernée par ces fraudes, même si le volume n’est pas le même (3 millions de billets contre 13 millions pour les J.O.). « Nous avons déjà des plaintes enregistrées, et ça devrait prendre de l’ampleur au cours des deux semaines qui précèdent l’événement. Nous procédons à des recoupements entre les escroqueries dénoncées. »

Pour la gendarmerie, la détection de transactions frauduleuses revêt plusieurs enjeux : derrière ces infractions, se trouve en effet la main d’organisations criminelles qui, par exemple, achètent des billets en très grand nombre à l’aide de cartes bancaires volées, ce qui donne lieu à l’ouverture d’enquêtes judiciaires. Autre enjeu majeur : le risque de troubles à l’ordre public, si un nombre important de personnes venaient à se rendre aux abords des enceintes sportives en pensant de bonne foi posséder un billet valable.

La prise en compte de la menace cyber s’inscrit donc dans l’action globale menée par la gendarmerie pour la sécurisation des grands événements sportifs, un savoir-faire reconnu qu’elle a acquis et développé au fil des années.

Source: gendinfo.fr