En France, les glaciers alpins ont perdu 25% de leur superficie depuis la fin des années 1960 et 50% depuis 1860 (fin du petit âge glaciaire). Le changement climatique contribue à l’accroissement des risques liés aux glaciers et aux sols et parois gelés : avalanches de glace et de roche mêlées, écoulements torrentiels, glissements de terrain…

Les glaciers en France sont, pour la plupart, dans les Alpes (Hautes-Alpes, Isère, Savoie, Haute-Savoie) avec en particulier ceux du massif du Mont Blanc. Les glaciers français ont une superficie totale de 200 km2 (1 300 km2 cumulés pour les glaciers italiens et suisses).

Le ministère de la transition écologique a publié, en août 2023, un rapport d’inspection (daté de décembre 2022) portant sur les risques d’origine glaciaire et périglaciaire (ROGP). Le rapport fait un état des lieux des démarches déjà entreprises et formule des propositions d’organisation pour établir une stratégie interministérielle de prévention et de gestion de ces risques émergents.

Des connaissances scientifiques à améliorer

D’après le rapport, la connaissance scientifique est l’enjeu majeur de la prévention des ROGP : « […] des éléments importants de connaissance scientifique font encore défaut aujourd’hui pour que l’on soit véritablement en capacité d’évaluer concrètement la réalité et l’ampleur des risques et d’anticiper de façon opérationnelle la survenue des évènements. »

Cette connaissance des événements glaciaires et périglaciaires suppose :

  • des enquêtes de  terrain en milieu difficile ;
  • des observations par satellite et survols aériens.

Des travaux d’amélioration des connaissances ont été engagés depuis quelques années, notamment à l’initiative de la Direction générale de la prévention des risques (DGPR) du ministère de la transition écologique. Ces travaux, conduits par différents laboratoires de recherche ou par des administrations, doivent impérativement être poursuivis et amplifiés.

Un plan d’action préconisé

Afin d’améliorer la prévention des ROGP, la mission propose notamment :

  • d’achever les inventaires des glaciers, des lacs glaciaires et des parois tenues par le gel permanent, pour déterminer les sites nécessitant une surveillance particulière ;
  • de mettre en place une surveillance renforcée en temps réel (visées laser par exemple pour ce qui concerne l’avancée des langues glaciaires) des sites présentant les risques les plus évidents ;
  • de poursuivre les efforts de modélisation (transition thermique des glaciers et propagation de matériaux à partir de la désagrégation des glaciers) ;
  • de créer un « observatoire des ROGP » sous la forme d’un groupement d’intérêt scientifique (GIS) pour construire une communauté opérationnelle regroupant les scientifiques et les gestionnaires du risque.

Le rapport insiste aussi sur la nécessité de partager les informations et les connaissances à un rythme régulier :

  • en début de saison, un bulletin présentant un bilan des évènements observés et les circonstances climatiques du moment et leur possible impact ;
  • au printemps, une réunion départementale d’échange d’informations sur les ROGP avec les préfets des départements concernés et les professionnels de la montagne ;
  • tous les deux ans, un séminaire de bilan des avances des connaissances regroupant l’ensemble des acteurs publics et privés concernés.

Source: vie-publique.fr