Le 12 septembre 2023, au cœur de l’emblématique cité du Vin, à Bordeaux, le général de corps d’armée Samuel Dubuis, commandant la région de gendarmerie de Nouvelle-Aquitaine, a présenté aux acteurs du monde viti-vinicole local les 20 mesures du plan de la gendarmerie pour la filière.
216 000 hectares de vigne en production, 1,6 milliard de litres produits par an pour 7 milliards d’euros de valeur marchande, tel est le poids de la filière viti-vinicole en Nouvelle-Aquitaine, première région viticole de France et d’Europe en termes de valeur. Par ailleurs, avec près de 13 000 exploitations viticoles, environ 54 000 emplois directs et 66 000 emplois indirects, cette région est le premier employeur viti-vinicole de France. Que ce soit du côté des vins ou de celui des spiritueux, la filière, incontournable du paysage local et véritable richesse de nos terroirs, présente de nombreux enjeux de sécurité pour la gendarmerie. Par ailleurs, l’agrandissement récent des contours de la Région de gendarmerie de Nouvelle-Aquitaine (RGNA), qui vient épouser ceux de la région administrative, place dans son giron davantage de vignobles.
Une nouvelle région, de nouveaux enjeux
Compte tenu de la singularité de la région à propos de cette filière et de l’importance des enjeux actuels et à venir, le commandant de région, le général de corps d’armée (GCA) Samuel Dubuis, a impulsé une dynamique nouvelle afin de travailler sur une stratégie régionale. Celle-ci implique une logique plus globale autour des différents bassins viticoles, s’appuyant notamment sur les bonnes pratiques déjà menées dans les Groupements de gendarmerie départementale (GGD) de Gironde et de Charente depuis plusieurs années. Sept départements ont été identifiés avec une présence forte de la filière, à savoir la Charente-Maritime, la Dordogne, le Lot-et-Garonne, les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, en plus de la Gironde et de la Charente. Ce territoire recouvre invariablement des vignobles divers, dont les productions vont des vins de Bordeaux ou de Bergerac au Cognac en passant par le Pineau des Charentes.
Réassurer les professionnels de la filière viti-vinicole dans un esprit de co-construction, tel est l’objectif que la RGNA s’attache à poursuivre à travers ce « Plan 20 ».
Ainsi, en juin 2023, la démarche à conduire a été présentée aux deux conseils de bassins viticoles de la région (Bordeaux Aquitaine et Cognac Charente), présidés par le préfet de région et réunissant les représentants de la profession. Au mois de juillet, la consultation était lancée en vue de faire remonter leurs observations et attentes de manière organisée via la filière.
Deux éléments majeurs en ressortent, le premier en termes de constat. Les professionnels de la Gironde et de la Charente sont très satisfaits de ce qui est déjà mis en place. Le second élément concerne des attentes très fortes dans plusieurs domaines, tels que la prévention en cybersécurité, la protection des installations et la délinquance habituelle, mais aussi le volet environnemental. Sur cet aspect, la gendarmerie de RGNA pourra s’appuyer sur les nouveaux enquêteurs environnement de proximité afin de les faire monter en compétence sur ces connaissances particulières.
Au-delà de cette remontée, différentes vulnérabilités ont été identifiées par la gendarmerie, qui doit prendre en compte la crise de production qui dure depuis deux ans, touchant essentiellement le bassin bordelais, et les conséquences du changement climatique sur les vignobles. Il s’agit donc aussi d’accompagner les territoires dans leur transformation.
20 mesures pour un plan vin
Forte de ces bonnes pratiques et à la suite de la consultation estivale, la RGNA a identifié vingt mesures concrètes, portant principalement sur le conseil, la protection et l’accompagnement.
Plus de 150 personnes étaient présentes à la cité du Vin, le soir du 12 septembre dernier, pour le lancement du plan : des professionnels de la filière, des directeurs d’exploitation, des courtiers, des experts, mais aussi des magistrats, ou encore des représentants d’administrations en charge du secteur. « Le dénominateur commun porte selon moi un nom simple : le terroir. Celui que vous pétrissez inlassablement au fil des saisons, celui que vous sentez et tentez d’apprivoiser année après année, dans une lutte contre les éléments sans cesse renouvelée. Le terroir, celui que nous, gendarmes, arpentons sans relâche, cherchant à en connaître tous les enjeux, les ressorts mais aussi les vulnérabilités, afin de garantir une vie paisible à l’ensemble de nos concitoyens qui y vivent. » Le général de corps d’armée Samuel Dubuis leur a présenté les objectifs ainsi que les actions phares pour chaque thématique, tout en resituant son action dans le dispositif d’appui global mis en œuvre par le préfet de région.
Un livret numérique de présentation du plan a été transmis à tous les participants, présentant les quatre axes, déclinés en vingt mesures, dont une phare pour chaque. Chacun de ces objectifs repose sur une logique de « mieux faire », en se basant sur le retour d’expérience, mais aussi sur ce que la gendarmerie propose déjà, comme l’application « Ma Sécurité », ou la formation à la gestion de crise. Un séminaire sur cette problématique sera ainsi proposé aux professionnels au cours du premier semestre 2024.
Le commandant de région et ses personnels ayant contribué à monter cette action ont réuni dans ce livret, clé en main, ces propositions à l’intention de la filière viti-vinicole. Pour mieux répondre aux besoins, aux menaces, leur communiquer le savoir-faire de l’Institution, en passant par une meilleure connaissance mutuelle.