La période du 16 mars au 3 mai 2023 a été marquée par la multiplication de rassemblements et manifestations accompagnées de violences à l’échelle du territoire national. Un rapport de l’Assemblée nationale propose 36 recommandations afin d’améliorer les opérations de maintien de l’ordre. Le rapport revient aussi sur la montée des radicalités.

Les collectivités publiques et les particuliers ont subi de nombreuses dégradations. Les données communiquées par le ministère de l’intérieur pour la période allant du 19 janvier au 3 mai 2023 font notamment état de 438 atteintes aux biens, dont 179 dégradations de permanences parlementaires survenues pour l’essentiel entre les 15 et 23 mars 2023.

Selon le rapport parlementaire du 7 novembre 2023, les forces de l’ordre dénombrent 1 518 blessés (gendarmes et policiers confondus) sur la période étudiée. Du côté des manifestants contre la réforme des retraites, le ministère de l’intérieur recense 546 blessés. Après la manifestation à Sainte-Soline, les organisateurs font état de 200 blessés.

Développer des réponses graduelles lors des opérations de maintien de l’ordre

Le rapport propose des modifications du cadre des opérations de maintien de l’ordre :

  • moyens de communication renforcés avec les cortèges et les manifestants via l’utilisation de dispositifs sonores ;
  • coopération renforcée avec les organisateurs ;
  • formation approfondie au maintien de l’ordre des unités non spécialisées ;
  • évaluation régulière des armes utilisées lors des opérations de maintien de l’ordre ;
  • et port systématique de caméras piétons.

La Commission d’enquête propose également de moderniser le cadre juridique dans le respect des libertés publiques :

  • instaurer un statut d’observateur indépendant dans les manifestations et rassemblements qui pourrait être constitué, par exemple, de membres d’organisations non gouvernementales (ONG) ;
  • suspendre le recours aux produits de marquage codés. Invisibles à l’œil nu mais détectables à la lampe ultraviolet, ils permettent d’établir la présence d’individus, dont les vêtements ont été aspergés, sur les lieux d’une infraction.

La montée des radicalités

Les journées d’action syndicales ainsi que la manifestation du 1er mai n’ont pas connu d’incidents notables à l’intérieur des cortèges placés sous la responsabilité des organisations syndicales. En revanche, les « précortèges » qui se forment en dehors des cortèges syndicaux sont créateurs de troubles.

La commission d’enquête a recensé 73 manifestations émaillées de violences sur le territoire. Le phénomène a affecté l’ensemble des régions et s’est étendu aux petites ville. Le rapport souligne notamment la violence des évènements de Sainte-Soline le 25 mars 2023 dans le cadre de la contestation contre la création de retenues d’eau dans le sol (bassines).

Le rapport s’inquiète de la radicalisation de certains groupuscules, notamment des blacks blocs. Selon le préfet de police de Paris, ces groupes, à Paris, varient de 2 000 à 12 000 personnes. Ils sont composés de personnes au profil divers tels que des groupes de délinquants, des jeunes, lycéens ou étudiants, des « ultras jaunes » issus des Gilets jaunes ou de personnes ou de membres des mouvances de l’ultragauche, autonomes et antifascistes.

Source: vie-publique.fr